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Calls for Papers and Contributions

CfP: Motivating Monuments: Defining Collective Identities in Public Spaces
Posted: Wednesday, March 14, 2018 - 17:28

A symposium hosted by the graduate students of the History of Art and Architecture Department at the University of Pittsburgh.

November 2–3, 2018

Keynote: Dr. Jacqueline Jung

http://haagradsymposium.pitt.edu/

The goal of this conference is to promote interdisciplinary discussions about the power invested in monuments and how individual attachments to them are persistently and profoundly mediated by shared group identities. This symposium takes objects as concrete manifestations of collective identities and will foster productive, in-depth discussions about the shared stakes of monuments. Conversations will unfold across premodern, early modern, modern, and contemporary topics, thematically linking research that might otherwise be isolated by disciplinary or historical divides.

Visual objects can serve as vital tools of social cohesion, whether through construction, destruction, modification, or translocation; monuments link shared concerns that persist across time and geographic location, from the disassembly and installation of the Elgin Marbles in London to anti-monumentality in Gu Wenda's Forest of Stone Steles. We welcome proposals that attend to the diverse roles of visual culture as monuments to or within collectivities. Topics may include, but are not limited to:

  • Construction
    • Civic or religious monuments or built environments
    • Imposed identities
    • Antimonuments
  • Destruction
    • Censorship and erasure
    • Iconoclasm
  • Modification or Relocation
    • Restoration campaigns and responses to these actions
    • Subaltern appropriation or utilization of public monuments
    • Artistic practices that subvert or challenge existing monuments
  • Theoretical Concerns
    • Alternate definitions of monument
    • Issues of monumentality

Contact Info: To propose a 20-minute presentation, please send an abstract of up to 300 words and a CV to pittgradsymposium@gmail.com by midnight, March 30, 2018. Invitations to participate will issued by mid-April.

Source: RSA

CfP: Beyond Truth: Fiction and (Dis)Information in the Early Modern World
Posted: Wednesday, March 14, 2018 - 17:25

17–18 September 2018, New College, Oxford

Organisers: Emma Claussen, Thomas Goodwin, Luca Zenobi

Keynote speakers: Emily Butterworth (King's College, London) & Alejandra Dubcovsky (University of California, Riverside)

‘Fake news’ is nothing new. Early modern scholarship has long since done away with the idea that the invention of print led to an unambiguously positive revolution in the circulation of information. Attention has been drawn to the way the press – along with improvements in transport, roads and postal services – facilitated the spread of rumours and falsehood. On the other hand, scholars working on utopian writing and the invention of new fictional forms have pointed to the provocative blurring of fact and fiction in early modern philosophy and literature.

Drawing together scholars working across regional, linguistic and disciplinary specialisms, this conference seeks to call into question the idea of ‘fake news’ as a uniquely modern phenomenon while bringing fresh perspectives to classic debates on the evolution of news networks, the development of fictional forms and the origin of the public sphere in the early modern world. Possible topics might include:

  • Theories and attitudes concerning truth and falsehood
  • Genres such as the novel, the pasquinade and the canard
  • Multimedia practices of disinformation (images, texts, voices)
  • Authorities, censorship and the manipulation of information
  • Movement, networks and the circulation of disinformation
  • Fictions of gender, race and sexuality in disinformation
  • Global news, imagined travels, utopias
  • Libel, slander and the law

Prospective speakers are invited to submit proposals for 20-minute papers (max 300 words) along with a brief bio (max 150 words) to oxdisinfo@gmail.com by Friday 20 April 2018. Interdisciplinary approaches, and papers that address non-European topics, are especially welcome. There will be bursaries available to contribute towards travel and accommodation costs for PhDs and ECRs who cannot obtain institutional support. For more information, please visit our website, oxdisinfo.wordpress.com, or use the Twitter hashtag #OxDisinfo.

Source: RSA

 

La représentation du luxe en littérature et la question du genre
Posted: Saturday, March 3, 2018 - 03:00

Le 23, 24, 25 mai 2019

Collège militaire royal du Canada – Kingston (Ontario)

L’invention du luxe a certes été favorable à Louis XIV pour étendre son pouvoir[1]. La fin des lois somptuaires, qui réglaient la consommation dans la France d’Ancien Régime et qui défendaient l’idéologie nobiliaire, entraîne un nivellement social et une confusion des signes que certains célèbrent et que d’autres condamnent. Preuve de la dignité, de l’intelligence et de la supériorité humaines, le luxe peut conduire à la « félicité publique[2] » selon qu’il est durable et utile, faute de quoi il « rétrécit l’esprit, avilit l’âme, et offre sans cesse l’exemple des folies les plus méprisables et les plus monstrueuses[3] », explique Mme de Genlis. Bien qu’ils reconnaissent la valeur économique du luxe, les Encyclopédistes décrient la frivolité comprise comme un remède inutile à l’ennui et susceptible de conduire à l’ineptie et à la dépravation. Lorsque la parure tient lieu de passion, il en résulte un grand désœuvrement explique Mme de Genlis, consciente des peines qu’elle inflige aux femmes[4].

Au lendemain de la Révolution, le luxe commencera par être souvenir ou tare du passé d’une aristocratie à jamais perdue. Il envahit la sphère privée et redéfinit la norme du moi ostentatoire. Le progrès technique et les nouvelles pratiques de consommation transforment la culture matérielle. Germaine de Staël se défend de faire une quelconque dépense « en luxe », alors qu’elle voit « des milliers d'hommes jadis riches [...] réduits à la plus affreuse mendicité[5] ». George Sand, de son côté, quoique ne détestant pas le luxe le considère « sans usage agréable pour elle[6] », car « une belle robe est gênante[7] » et « les bijoux égratignent[8] ».

Après cette ère du soupçon, le luxe se convertit tout au long du XIXe siècle en accumulation bourgeoise de l’inutile ; c’est l’âge d’or du bibelot et la naissance du grand magasin à rayons, c’est l’affolement des clientes du foisonnant Au bonheur des dames (1883) de Zola. S’affirme alors avec plus d’évidence la distinction entre la sobriété du « vrai » luxe et l’ostentation du « faux », mais aussi entre la mode au féminin et celle au masculin. « Genré[9] », le commerce culturel règle désormais l’idée qu’on se fait de la féminité.

C’est donc terni que le mot luxe passe au XXe siècle, est confronté, et confié, aux nouvelles industries. Les milieux, désormais multiples, de la mode s’en emparent et ne le débarrassent guère des défiances du passé, bien au contraire. Colette s'interrogera sur le mot, l’imprègnera de son regard, le distinguera, elle aussi, de l’accumulation et de l’affectation, en fera la combinaison parfaite de la poésie et de la sensation[10].

Qu’est devenu le luxe à notre époque ? Pour Annie Ernaux, enfant, il s’agit de « manteaux de fourrure, [de] robes longues et [de] villas au bord de la mer[11]. » L’auteure explique bien dans Passion simple (1991) que son regard s’est transformé au fil du temps et que désormais, le luxe est passé du côté des sentiments.

Parmi les auteurs dits francophones, le Libanais Amin Maalouf n’en finit pas d’évoquer les vestiges du luxe d’un empire ottoman déchu, d’une culture persane désormais négligée et d’un monde arabe qui, à part l’arrogance ostentatoire de certains, ne connaît désormais du luxe que le souvenir ou l’arrogance de quelques « happy few ». En 1980, après un silence littéraire d’une dizaine d’années, Assia Djebar revient à l’écriture avec un recueil de nouvelles au titre bien évocateur, Femmes d’Alger dans leur appartement. Ces récits, coiffés du titre du tableau de Delacroix, contestent le regard orientaliste du peintre français faisant de la femme algérienne un objet de luxe parmi d’autres représentés dans l’enfermement d’un intérieur exotique.

Certes, du regard philosophique que pose Martin Heidegger sur « la chose[12] » à la « thing theory[13] » de Bill Brown, en passant par l’analyse sociologique des objets de Jean Baudrillard[14], l’approche sémiologique de Roland Barthes[15] et les recherches historiques de Daniel Roche sur la « culture des apparences[16] », les ouvrages et travaux qui traitent de la culture matérielle sont nombreux et variés. En revanche, on compte peu d’études sur la représentation du luxe en littérature et plus précisément sur ses rapports avec la question du genre.

Quels traitements réservent les romanciers et les romancières français et francophones à ses dimensions morale, sociale et économique ? De quelles façons le luxe est-il réhabilité, célébré, dénigré, réfuté ou dénoncé dans la fiction de langue française ? Dans quelles mesures les personnages féminins y sont-ils condamnés, en sont-ils victimes ou le transforment-ils en un instrument de pouvoir ? Que révèle la représentation littéraire du luxe sur l’imaginaire culturel ? La mise en scène du luxe féminin est-elle culturellement déterminée ? Connaît-elle des frontières ? Voilà un certain nombre de questions auxquelles le présent colloque tentera de répondre.

Thématiques proposées :

- Vrai et faux luxe

- Luxe des uns et misère des autres

- Éducation des femmes et luxe; féminité et luxe; féminisme et luxe

- Devoir de distinction ou obligation sociale par le luxe

- Luxe et représentation de soi

- Poétique du luxe

- Philosophie du luxe

- Culture du luxe; dynamique du luxe (ostentation et envie)

- Économie du luxe : échange, transmission et circulation des biens

- Luxe, sociabilité et civilité

- Objets du luxe; occasions du luxe

- Sémiotique du luxe

- Luxe et imaginaire de l’Orient

- Luxe et auteurs francophones

- Luxe, source de conflits entre les sexes

- Personnages féminins, victimes du luxe et du paraître

- Pièges et dangers du luxe

- Mascarade et usurpation du luxe

- Luxe, miroir aux alouettes et source d’illusions

- Étiquette, conformisme et bienséance ou l’empire du luxe

- Du reflet du miroir au regard de l’autre ou comment s’affirmer par le luxe

- Grisette et marchandes de mode ou le marché du luxe

- Démocratisation du luxe et féminisation de la mode

Envoi des propositions

Merci d’envoyer votre proposition de communication (400 mots) accompagnée d’une brève notice bio-bibliographique à Soundouss El Kettani (Soundouss.El.Kettani@rmc.ca) et à Isabelle Tremblay (Isabelle.Tremblay@rmc.ca) avant le 15 août 2018.

[1] À ce sujet, voir Joan Dejean, The Essence of Style. How the French Invented High Fashion, Fine Food, Chic, Cafés, Style, Sophistication, and Glamour, New York/London/Toronto/Sydney, Free Press, 2005.

[2] Mme de Genlis, « luxe », Dictionnaire critique et raisonné des étiquettes de la Cour ou l’esprit des étiquettes et des usages anciens, Paris, P. Mongie Aîné, 1818, p. 339.

[3] Mme de Genlis, Discours sur le luxe et l’hospitalité, Paris, Onfroy, 1791, p. 4.

[4] Mme de Genlis, « parure », Dictionnaire, op. cit., p. 40-41.

[5] Germaine de Staël, lettre du 2 juin 1793 à M. de Staël, dans Lettres diverses, Correspondance générale, Paris, Pauvert, et Ed. B. W. Jasinski, 1965, tome II, p. 452.

[6] George Sand, Histoire de ma vie, Paris, Michel Lévy Frères, 1856, tome V, p. 38.

[7] Ibid.

[8] Ibid.

[9] Jennifer Jones explique que « the gendered commercial culture of fashion that had emerged by the late eighteenth century established the foundations for nineteenth-century commercial culture and domestic ideology ». (Sexing La Mode. Gender, Fashion and Commercial Culture in Old Regime France, Oxford/New York, Berg, 2004, p. 5.)

[10] Voir Michel Mercier, « Le renouvellement d’un mot ou le luxe selon Colette », Études littéraires. Colette : le luxe et l’écriture, 1993, vol. 26, n° 1, p. 11-19.

[11] Annie Ernaux, Passion simple, Paris, Gallimard, 1991, p. 77.

[12] Martin Heidegger, Qu'est-ce qu'une chose ? (traduit de l'allemand par Jean Reboul et Jacques Taminiaux), Paris, Gallimard, (1935-1936) 1988.

[13] Bill Brown, “Thing Theory”, Critical Inquiry, 2001, vol. 28, n° 1, p. 1-22.

[14] Jean Baudrillard, Le Système des objets, Paris, Denoel/Gonthier, (1968) 1978.

[15] Roland Barthes, Le Système de la mode, Paris, Seuil, 1973.

[16] Daniel Roche, La Culture des apparences. Une histoire du vêtement, XVII -XVIII siècle, Paris, Fayard, 1989.

Appel à communications: La palette des émotions
Posted: Tuesday, February 27, 2018 - 13:51

MSH Poitiers

Les émotions, parfois appelées passions, affects ou encore états d’âme font régulièrement l’objet de réflexions, notamment en philosophie. Selon des rythmes différents, de très nombreuses disciplines relevant du périmètre de la MSHS de Poitiers se sont emparées de la question des émotions: la psychologie, la philosophie, la littérature, l’histoire, l’économie, la sociologie, la linguistique ou la géographie… D’autres domaines comme la médecine et le droit, s’y intéressent également. Selon les disciplines, les émotions sont classées en fonction de leur rationalité, selon une taxinomie qui part des émotions « les plus agréables » pour aller vers les plus désagréables, en passant par celles qualifiées de « neutres » ou de catégoriser les émotions selon leur intensité (en fonction d’expressions faciales et/ou corporelles) ou la manière dont elles permettent aux hommes et aux femmes de se mouvoir dans le monde social à un moment donné… Pour mieux étudier celles-ci, nous proposons de les regrouper selon trois ensembles destiné à favoriser les échanges autour d’un objet commun et d’en préciser les contours, les usages et les enjeux heuristiques.

Les Ardentes : colère, liesse, amour, joie, peur, effroi, jalousie, admiration, surprise… Ces émotions pousseraient l’individu à agir de manière souvent involontaire et rapide, qu’il soit isolé ou en groupe. D’intensités fortes, « les Ardentes » se manifestent par des manifestations comportementales et verbales puissantes. A ce titre, elles ont été longtemps considérées comme inappropriées en tant que passions (destructrices) opposées à la raison. Toutefois, elles peuvent être sources de motivations humaines qui, à l’échelle d’un individu ou d’une société, permettent une avancée finalement salutaire dans l’adaptation à son environnement physique et social.

Les Morales : indignation, honte, culpabilité… Scandales, massacres, famines, provocations verbales, agressions… suscitent des réactions variées, allant de l’indifférence à la protestation. Par exemple, on peut distinguer « l’indignation qui rassemble », « l’indignation qui divise » et « l’indignation qui trouble ». « Les Morales » peuvent correspondre à une « conscience outragée » face à une situation révélée. Elles sont parfois limitées à l’individu ou exprimées dans l’espace public en mobilisant des groupes ou des catégories plus ou moins importants. Sans doute « les Morales » mettent-elles en jeu l’image de soi, des valeurs ou des références, et conduisent, soit à se dérober, soit à agir. Elles peuvent aussi s’exprimer sur tous les tons et de toutes les façons mais sont tributaires d’une époque et d’une société.

Les Brumeuses : tristesse, mélancolie, détresse, ennui, dégout, mépris… Latentes ou sournoises, « les Brumeuses » déstabilisent par les sentiments et les manifestations doucement amers qu’elles peuvent susciter. Leur complexité peut tenir à la langueur qui envahit l’individu ou le groupe d’individus de manière diffuse, parfois sans objet et sans contour précis. « Les Brumeuses » correspondent ont plus ou moins d’intensité, immobilisent souvent les individus ou les sociétés en les enfermant dans un avant, un regret ou un impossible.

CONSIGNES :

Les propositions de communication seront à faire parvenir sous forme de fichier word à l’adresse : colloque-emotions@univ-poitiers.fr

Elles comprendront 1500 signes + 500 signes de bibliographie.

Il sera impératif de mentionner le nom, le prénom, l’institution et le laboratoire d’appartenance de l’auteur, ainsi que son adresse postale. 3 et 5 mots-clés devront être identifiés afin de permettre une première identification thématique de la communication.

L’auteur devra préciser s’il préfère présenter une communication écrite ou orale en cochant son souhait sur le formulaire.

Le comité scientifique pourra proposer de changer le schéma proposé.

Nota : un certain nombre de communications seront soumises à un comité de lecture afin d’être publiées dans un ouvrage collectif. Si la communication orale est acceptée, les frais d’hôtel et de restauration seront prise en charge par le comité d’organisation.

Pour les deux types de présentation, les frais s’inscription seront pris en charge par les organisateurs. Colloque « La Palette des Emotions » - MSHS de Poitiers, 3,4,5 octobre 2018

INFORMATIONS PRATIQUES

CALENDRIER

- Date limite de réception des soumissions : 30 mars 2018

- Retour et envoi éventuel pour modifications : 15 avril 2018

- Date limite réception des soumissions révisées : 30 avril 2018

CONTACTS : Coordination, réponses au appels à communications,

Courriel : colloque-emotions@univ-poitiers.fr

RESPONSABLE : Maison des Sciences de l'Homme et de la Société

http://mshs.univ-poitiers.fr/la-mshs/appel-a-communication-pour-le-collo...

Source: Fabula

CfP SATOR 2019, Toulouse
Posted: Monday, February 26, 2018 - 04:56

SI CE COLLOQUE VOUS INTÉRESSE, PRIÈRE DE CONTACTER HÉLÈNE CUSSAC AUSSITÔT QUE POSSIBLE POUR APPUYER LA PRÉPARATION DU DOSSIER DE SUBVENTION.

XXXIIIe Colloque international de la SATOR Université Jean Jaurès - Toulouse - PLH-ELH 17-19 mai 2019

Appel à communication

Sons, voix, bruits, chants : place et sens du sonore dans l'analyse topique des textes narratifs d’Ancien Régime

La SATOR (Société d’analyse des topiques romanesques, http://satorbase.org), sous l’égide dulaboratoire Patrimoine-Littérature-Herméneutique (PLH) et de l’Équipe Littérature Herméneutique (ELH) organise son colloque international annuel de l’année 2019 à l’Université Jean Jaurès de Toulouse. Il s’agira d’examiner non seulement la place et le sens qu’a pu tenir le sens de l’ouïe dans les textes narratifs d’Ancien Régime, mais surtout de se demander en quelle mesure l’objet sonore participerait de la scène topique, voire lui donnerait parfois tout son sens, au point que sons et bruits pourraient peut-être être compris comme des topoï.

1 – Son et topos : prolégomènes théoriques

« Défini comme configuration narrative récurrente, le topos constitue l’unité de base du travail de la SATOR » (« Avant-Propos », Actes du XVIIIe Colloque SATOR, P. U. de Laval, Québec, 2006, p. XI). Cette définition fait que dans un premier temps la présence du son dans un texte ne peut en elle-même être considérée comme une configuration - ou scène - narrative. Pourtant, outre le fait que le son, sur un plan épistémologique et anthropologique, revêt du sens pour un chercheur, la thématique des sons et des bruits dans les textes narratifs d’Ancien Régime (du Moyen Âge à la toute fin du 18e siècle) se prête bien, semble-t-il, à une étude topique. Certes, nous viendront immédiatement à l’esprit des scènes romanesques telles que celles de la leçon de musique, où du fait même de l’inscription d’un instrument, on peut imaginer que le son est présent. Néanmoins, si ce moment narratif est récurrent, du moins dans des romans du 18e siècle, on sait que la leçon est souvent prétexte à un échange d’ordre sentimental ; l’instrument est donc là au service de la narration, il revêt une fonction pragmatique et le son n’est pas ce qui intéresse : il n’en est d’ailleurs parfois pas fait mention. Mais est-ce toujours le cas ? On sait que les Lettres neuchâteloises de madame de Charrière se lisent au son de la basse, du violon, de l’alte, de la harpe, du clavecin et de la flûte, jusqu’à la mort du personnage (Caliste) dont le dernier plaisir est de faire « exécuter des morceaux du Messiah de Haendel, d’un Miserere qu’on lui avait envoyé d’Italie, et du Stabat Mater de Pergolèse » (éd. Trousson, 1996, Lettre 25, p. 474). Trouve-t-on, par exemple, d’autres « morts romanesques » imprégnées de musique et si c’est le cas, ne peut-on entendre le son – bien que n’entrant pas ici en tant que tel dans la langue – comme topos ? Si l’on considère la scène comme représentative de la mort d’un personnage, c’est bien la présence de la musique qui affine la configuration topique. On ne pourrait considérer, dans cet exemple, qu’il y a topique seulement à partir de la mort du personnage ; on ne peut en effet définir la scène topique, à suivre le modèle du thesaurus de la Sator, que de la façon suivante : « mort de personnage avec musique » (sachant, selon la Sator, que l’on peut parler de topique à partir du moment où l’on rencontre au moins trois occurrences de la configuration). Ne pourrait-on par conséquent envisager le morceau de musique et à travers lui le son, dans la situation d’une mort de personnage, comme topos ayant permis de créer la scène topique ? Les démonstrations et discussions lors du colloque auront pour tâche de réfléchir à cette interrogation.

2 – Sensible sonore du Moyen-Âge à 1800 : questionnements

Pensons par exemple encore aux fictions s’ouvrant sur un personnage découvrant un Paris résonnant de bruits de carrosses, de chevaux et de cris des marchands ambulants. Cette scène, dont la dimension sociologique est patente, est récurrente dans des récits du 18e siècle. Ne peut-on parler toutefois de topique dès le Moyen-Âge, cette période vivant sous le régime de « l’oralité mixte » (Zumthor, La lettre et la voix de la « littérature médiévale », 1987) non seulement du point de vue de la configuration (« entrée dans une ville ») mais aussi de la présence sonore qui contribue à l’élaboration de la scène topique (« entrée dans une ville bruyante ») ? Le son est-il alors plus ou moins prégnant ? La langue le prend-elle en charge ? On réfléchira donc non seulement à la topique sur la continuité, mais aussi à la place et au rôle du sonore. Il semble intéressant en effet d’observer si ce sens singulier qu’est l’ouïe a été intégré dans le narratif. La vue est le sens primordial du Moyen Âge au 18e siècle. L’ouïe fut placée au second rang au Moyen Âge, parfois à égalité avec la vue au 18e siècle. Les penseurs des Lumières, du fait de sa relation avec la voix, comprirent l’importance première de l’ouïe qui permettait le commerce avec autrui. La voix, chantée notamment, perçue comme pure car naturelle, donna ses lettres de noblesse à l’ouïe, et même si le 17e siècle, sous l’influence janséniste, dénonçait le plaisir des sens, notamment celui de l’ouïe, il prisait la grande éloquence chez des ecclésiastiques dont la voix résonnait puissamment à l’oreille de leurs ouailles. Les textes narratifs – en prose et en vers - prirent-ils en compte l’intérêt des théoriciens qui débattaient des sensations, et si ce fut le cas, qu’en fut-il particulièrement du son ?

Au Moyen Âge, comme l’a montré récemment l’ouvrage collectif dirigé par Florence Bouchet et Anne-Hélène Klinger-Dollé (Garnier 2015), « les cinq sens ont généré abondance de productions artistiques et d'écrits à visée scientifique, spirituelle, morale et littéraire ». Mais si un sens comme celui de la vue est utile le plus souvent au service de la description qui donne son cadre à la scène, celui de l’ouïe revêt un intérêt semble-t-il plus profond : dès le Moyen Âge il représente en effet un « objet de savoir » ainsi que le démontre par exemple le « bestiaire sonore » offert en appendice au grand livre de J.-M. Fritz (Paysages sonores du Moyen Âge..., Champion 2000). Le sonore animal entre-t-il alors dans des scènes narratives médiévales et si c’est le cas, peut-on parler de topique sonore ? Si la sensorialité dans les récits de ce temps a été bien étudiée depuis une vingtaine d’années (voir La cloche et la lyre..., J.-M. Fritz, 2011 ; M. Zink, Nature et poésie au Moyen Âge, Fayard 2006 ; Bruits et sons dans notre histoire..., J.-P. Gutton, 2000 ; etc.), il serait pertinent d’approfondir cette donnée à partir de la notion de topos, et d’observer aussi ce qu’il en est entre Moyen Âge - Renaissance et 17e siècle. Jusqu’à quand perdure par exemple la représentation de la coutume du charivari qui fait son entrée dans les documents dès le début du 14e siècle ? Ces représentations forment-elles une topique sonore ?

Le 16e siècle, se préoccupant lui aussi de la hiérarchie des sens et remarquant que l’oreille n’est « jamais oisive » (Pierre Boaistuau, Bref discours de l’excellence et dignité de l’homme, Droz 1982, p. 52), lui donne toute sa dignité. N’est-elle pas en effet l’organe qui conduit le plus sûrement à la connaissance, comme l’affirme Rabelais ? (« [...] tous jours, toutes nuyctz, continuellement, puissions ouyr : et par ouye perpetuellement apprendre : car c’est le sens sus tous aultres plus apte es disciplines », Tiers Livre, XVI, à propos de la Sibylle de Panzoust). Mais le 16e siècle ne s’en tient pas aux notions théoriques sur le sens de l’ouïe ; il tente de mettre en mots les sons, quitte parfois à en passer par les couleurs ; il essaie de rendre visible par exemple une scène de bataille, scène topique s’il en est, mais dans un tableau qui désormais intégrerait le sonore (cf. l’évolution de Rabelais au cours des rééditions du Quart Livre, dont la poétique cherche à exprimer toujours davantage les bruits du monde). Lié au développement de l’imprimé, il cherche à représenter un monde vivant, une parole vive. Ainsi le narratif ne chercherait-il pas à libérer les « paroles gelées » qu’Alcofribas voulait emporter ? Ne dit-il pas l’ordre – et le désordre - de l’espace sonore ? (voir L. Hublot et L. Vissière, Les paysages sonores du Moyen-âge à la Renaissance, P. U. Rennes, 2016).

Au Grand siècle, hormis du côté des mondains, tel que Théophile de Viau, ou encore Gassendi, les sens, sous l’influence austère du jansénisme ambiant et l’influence des traités de savoir- vivre publiés depuis le 16e siècle jusqu’aux Art[s] de se taire (pour reprendre le titre de l’ouvrage de l’abbé Dinouart, 1771), se trouvent moralement condamnés : « Ne vous étonnez point, s’il ne raisonne pas bien à présent, une mouche bourdonne à son oreille [...] chassez cet animal » (Pascal, Pensées, fr. 8, Classiques Garnier, 1991, p. 180). Même un petit animal devient un divertissement sonore malvenu. Mais le roman ne semble pas épouser cette dénonciation : de quelle façon en effet Mlle. de Chartres est-elle touchée au coeur par M. de Nemours si ce n’est, au moment de la rencontre, d’abord par le grand bruit qui se fait à l’entrée de ce dernier dans la salle de bal puis à sa vue ? Le 17e siècle ne correspond-il pas aussi à cet Âge de l’éloquence, bien étudié par M. Fumaroli (1980) ? Sans oublier qu’à partir de la deuxième moitié du 17e siècle jusqu’à la première moitié du 18e, l’intérêt se porta tout particulièrement sur le rôle des sens — dont celui de l’ouïe — comme critères de jugement du beau.

La présence du son dans le narratif qui fait sans doute le lien avec les préoccupations scientifiques du temps pourrait donc là aussi être interrogée. Nombre de ces textes sont effectivement imprégnés de chant et de musique et si la séquence de la leçon de musique est bien un topos du roman du 18e siècle, comme on l’a évoqué, à partir de quel moment les sonorités vocales et musicales font-elles leur entrée dans les textes narratifs ? Peut-on remarquer une récurrence de certaines scènes ? Le 18e siècle, même s’il montre une prédilection pour les sons naturels et apprécie particulièrement le chant qui ravit l’âme de l’auditeur, d’une certaine manière réhabilite le bruit en tant qu’il témoigne de l’énergie humaine : on pensera à tous les romans de Diderot et à la performance vocale du Neveu de Rameau qui témoigne de ce dynamisme, mais aussi à la fin du siècle au Tableau de Paris de L.-S. Mercier (voir les travaux d’A. Farge). Tout un monde sonore emplit l’espace textuel du roman du 18e siècle et l’écriture cherche à rendre l’expérience sensible (voir les romans et journaux de Marivaux ; de Rousseau ; de Diderot, pour ne citer qu’eux). L’intégration du sonore dans un récit ne se fait donc plus seulement dans un objectif pragmatique au service de la narration, mais le son devient peut-être parfois lui-même un objet narratif.

3 – Axes

Si les points d’entrée du sonore apparaissent donc nombreux, on pensera non seulement à sa récurrence, offrant la possibilité d’identifier une scène topique, mais aussi aux continuités, aux ruptures éventuelles, et aux nouveautés dans la place qui lui est accordée au cours de la longue période envisagée. Le topos est en effet « un objet historique et à ce titre constitue un témoin précieux pour l’historien de la littérature » (M. Weil et P. Rodriguez, 1996, http://satorbase.org/index.php?do=outils); « Un topos naît et meurt » (Jan Hermann, satorbase.org) ; parfois peut-être renaît : les travaux devraient nous permettre d’examiner ce point. On sera attentif aussi à la signification (morale, sociologique, politique, philosophique...) que revêt le son et si celle-ci est la même à chaque occurrence, ou à ce qui crée une modification du sens. On observera encore avec précision le lexique employé pour dire la présence sonore, au point de remarquer si on retrouverait les mêmes phrases et/ou mots dans des scènes d’autres récits, comme le montre le thesaurus de la SATOR (http://satorbase.org/index.php?do=categorie).

Associé dans la tradition rhétorique à l’inventio, « le topos est [en effet] intimement lié à la formation et à l’évolution des genres narratifs », peut-on lire sur le site de la SATOR qui a pris soin de mettre à la portée des intervenants des outils théoriques (http://www.satorbase.org/index.php?do=outils#2.1). Bien que des travaux aient été plus nombreux depuis une dizaine d’années au sujet de notre objet (notamment concernant le Moyen Âge), peu l’ont observé sur la continuité et à partir de la notion topique. Il semble donc que ce colloque sera susceptible de les enrichir.

Le travail de recherche ne s’arrêtera pas au genre romanesque, mais s’élargira à d’autres types de textes narratifs tels que :

- Des récits à l’intérieur de livrets d’opéra

- Des chansons (cris de Paris)

- L’écrit narratif en vers

- Le texte mi-documentaire/mi-fictionnel (exemple du Tableau de Paris, déjà évoqué) Les axes thématiques pourront être définis par :

- Le sonore de la nature humaine (bruit du corps, voix inarticulée)

- La représentation sonore des institutions (Monarchie, Église...)

- Le sonore matériel : bruits d’objets (instruments de musique, cloches, instruments de travail, armes, etc.)

- Le sonore animal

- Le son de la nature végétale, aérienne (tonnerre, etc.)

(NB : si aux 17e et 18e siècles, on a porté la réflexion sur la distinction entre son et bruit, et si cette distinction est intéressante sur le plan esthétique, elle présente moins de pertinence dans l’approche thématique qui est la nôtre, donc nous employons l’un ou l’autre mot indistinctement dans cette présentation).

Hélène Cussac

Les propositions sont à envoyer à Hélène Cussac : elencussac@orange.fr

Date limite : 30 septembre 2018

Mais, en vue du montage du dossier de subvention auprès du Conseil scientifique dès maintenant, il serait bienvenu de signaler le plus rapidement possible votre intention de participer en faisant parvenir les informations suivantes :

- Le sujet envisagé – voire le titre de la communication (même provisoire) –

- votre statut

- votre université et unité de rattachement

Comité scientifique :

Florence Bouchet (Université Jean Jaurès-Toulouse II-ELH-bouchet@univ-tlse2.fr )

Pascale Chiron (Université Jean Jaurès-Toulouse II-ELH- pascale.chiron@univ-tlse2.fr)

Jean-Pierre Dubost (Université Blaise Pascal-Clermont II – ex-Président de la SATOR dubost.jeanpierre@gmail.com)

Jean-Philippe Grosperrin (Université Jean Jaurès- Toulouse II-ELH-grosperr@univ-tlse2.fr) ;

Madeleine Jeay (Université McMaster, Canada) – ex-Présidente de la Sator jeaymad@mcmaster.ca)

Stéphane Lojkine (Université d’Aix-en-Provence - stephane.lojkine@univ-amu.fr )

Catriona Seth (Université d’Oxford – Présidente de la SFEDS - catriona.seth@modlangs.ox.ac.uk)

Yen-Maï Trans-Gervat (Université Paris 3) – Présidente de la Sator - yen-mai.trangervat@ univ-paris3.fr

Comité d’organisation à l’Université Jean Jaurès – Toulouse-PLH/ELH :

Hélène Cussac : elencussac@orange.fr Pascale Chiron : pascale.chiron@univ-tlse2.fr Cristina Noacco : cnoacco@yahoo.fr

New Publications

De l'encre aux Lumières. La Famille Cramer et la librairie genevoise sous l'Ancien Régime (Nicolas Morel)
Posted: 23 Dec 2021 - 12:36

Nicolas Morel, De l'encre aux Lumières. La Famille Cramer et la librairie genevoise sous l'Ancien Régime, Genève, Slatkine, 2021.

Arrivé à Genève en 1634, reçu bourgeois en 1668, Jean Ulrich  Cramer dirige ses fils vers des professions à même d’ancrer la famille dans le paysage genevois : le droit, la médecine, et, plus étonnant, l’imprimerie pour son fils cadet, Jean-Antoine. D’abord apprenti auprès de Léonard Chouët, celui-ci ne tarde pas à sillonner l’Europe et les foires de livres, avant de reprendre l’atelier et le commerce de son ancien maître, qu’il implante au coeur de Genève. Son fils Guillaume Philibert – allié aux de Tournes, une autre famille d’imprimeurs protestants implantés à Genève – puis ses petits-fils, célèbres imprimeurs de Voltaire et de sa plume intarissable, jusqu’à, plus récemment, Gérald et Patrick Cramer dans le domaine de l’art, perpétuent cette tradition. Hommes de plomb d’abord, puis hommes de lettres et enfin hommes du monde, ils adaptent leur métier aux différentes politiques de censure et à l’importance grandissante de la figure de l’auteur. Ils gravissent, dans le même temps, les échelons de la vie publique à Genève.

Sous des airs de saga familiale, cet ouvrage suit en réalité l’évolution du monde du livre et du métier d’imprimeur-libraire à Genève, sous l’Ancien Régime.

Nicolas Morel est chercheur postdoctoral associé en littérature française et histoire de la philologie romane à l’Université de Zurich.

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

Nombre de pages : 304

Date de publication : 04/10/2021

ISBN : 9782051028738

« D'une voix et plaintive et hardie » La tragédie française et le féminin entre 1537 et 1583 (Nina HUGOT)
Posted: 23 Dec 2021 - 12:30

Nina HUGOT, « D'une voix et plaintive et hardie » La tragédie française et le féminin entre 1537 et 1583, Genève, Droz, 2021.

Voici comment, dans un prologue adressé au Roi, Étienne Jodelle définit la pièce qui est sur le point d’être jouée devant lui : […] C’est une Tragedie. Qui d’une voix et plaintive et hardie Te represente un Romain Marc Antoine Et Cléopatre Egyptienne Roine […]. Si la voix de la tragédie est « et plaintive et hardie », la critique moderne a essentiellement retenu le premier adjectif, jusqu’à en faire un point majeur de la définition du genre au XVIe siècle. Que faire alors de la seconde épithète avancée par Jodelle ? Le dramaturge définit ici la voix de sa tragédie, mais il s’agit également pour lui d’y associer la voix de son héroïne, Cléopâtre, dont la hardiesse est célébrée dans la pièce. Nina Hugot examine l’ensemble des pièces tragiques imprimées entre 1537 et 1583 et souligne l’importance des deux versants de cette caractérisation de la tragédie et de son héroïne dans la constitution de l’esthétique du genre au XVIe siècle.

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

Nombre de pages 592

DOI 10.47421/droz62824

Collection Travaux d'Humanisme et Renaissance

ISSN 0082-6081

La Fabrique Calvin (Max Engammare)
Posted: 23 Dec 2021 - 12:27

Max Engammare, La Fabrique Calvin. L'ultime Institutio christianæ religionis et trois autres livres corrigés par Jean Calvin et ses secrétaires (1556-1563), Genève, Droz, 2021.

En décembre 2019, puis au cours de l’année 2020, en mars, juste avant le début de la pandémie, puis en août, enfin en décembre, Max Engammare a eu la chance insigne, mais travaillée, de découvrir quatre livres latins de Calvin, annotés par lui et par deux secrétaires, dont son frère Antoine : l’Institution de la religion chrétienne (1559), le commentaire sur les Psaumes (1557), la seconde version du commentaire sur Esaïe (1559) et le commentaire des Épîtres pauliniennes (1556). À côté de son travail chez Droz, il a donc mené l’enquête, retrouvé les premiers acheteurs, dont Jean Crespin, puis entrepris la rédaction de ce livre. Le lecteur découvrira, pour la première fois, comment Calvin travaillait, comment il corrigeait ses livres essentiels, pour laisser à la postérité, dans un geste humaniste généralisé – et l’on pense à Érasme ou à Montaigne et à bien d’autres – une œuvre affermie et lissée, débarrassée quasi de toute scorie. Quelques inflexions de sa pensée théologiques et quelques éclaircissements bienvenus se laissent saisir. On entre ainsi dans ce que l’auteur appelle la Fabrique Calvin, car le Réformateur a mis en place trois ateliers de rédaction et des stratégies pour que rien de son activité intellectuelle et spirituelle ne se perde. Toutes les annotations importantes sont données et traduites, alors que les 104 annotations dans son exemplaire de la dernière version latine de l’Institution de la religion chrétienne sont notées, annotées et traduites en annexe.

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

Nombre de pages 224

Collection Travaux d'Humanisme et Renaissance

ISSN 0082-6081

Numéro DCXXVIII

Les Registres des consistoires des Églises réformées de Suisse romande (XVIe-XVIIIe siècles) Un inventaire (éd. Christian GROSSE, Michèle ROBERT, Nicole STAREMBERG, Amélie ISOZ, Salomon RIZZO)
Posted: 23 Dec 2021 - 12:24

Les Registres des consistoires des Églises réformées de Suisse romande (XVIe-XVIIIe siècles). Un inventaire, éd. Christian GROSSE, Michèle ROBERT, Nicole STAREMBERG, Amélie ISOZ, Salomon RIZZO, Genève, Droz, 2021.

Cet inventaire est pensé comme un outil pour la recherche sur la discipline ecclésiastique exercée sous l'Ancien Régime par les consistoires réformés. Il établit une description détaillée de près de 700 registres consistoriaux et plus d'une centaine de recueils de documents concernant l'activité de ces tribunaux ecclésiastiques. Organisé en section cantonale, chacune précédée par une introduction qui résume les connaissances historiques sur les consistoires, il identifie précisément les lieux de conservation de cette documentation, révélant au passage un certain nombre de sources conservées localement (communes, paroisses). Il met à jour ainsi un grand nombre de documents auxquels la recherche ne s'est pas encore intéressée et vise ainsi à diversifier les enquêtes face à une historiographie qui s'est longtemps intéressée presqu’exclusivement aux consistoires des capitales (Genève, Lausanne, Neuchâtel). 

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

Nombre de pages 376

DOI 10.47421/droz62855

Collection Travaux d'Humanisme et Renaissance

ISSN 0082-6081

CORRESPONDANCE DE CHARLES DRELINCOURT ET DE SES ENFANTS, 1620-1703 (éd. Jane McKee)
Posted: 23 Dec 2021 - 12:18

CORRESPONDANCE DE CHARLES DRELINCOURT ET DE SES ENFANTS, 1620-1703, éd. Jane McKee, Paris, H. Champion, 2021.

Reproduites in extenso ici pour la première fois, ces correspondances sont écrites par deux générations d’une famille réformée. La première partie reproduit trois correspondances du pasteur parisien Charles Drelincourt, 221 lettres au total, écrites au pasteur Paul Ferry à Metz, au théologien André Rivet et au philologue Claude Saumaise, dans les Provinces-Unies. Pendant presque cinquante ans, entre 1620 et 1669, les lettres du pasteur nous permettent de suivre de près ses activités et celles de ses correspondants, ainsi que les affaires des Églises réformées de France au milieu du XVIIe siècle.

La deuxième partie révèle les destins contrastés de quatre de ses fils, à travers quarante-deux lettres écrites entre 1668 et 1703. L’aîné, Laurent, pasteur et poète, passe sa vie en France et sa correspondance avec le médecin rochelais Élie Bouhéreau tourne autour de la poésie : la révision des Pseaumes de Marot et de Bèze et ses propres Sonnets chrétiens. Ses frères quittent tous leur patrie au cours des années 1660 pour faire carrière en dehors de la France, avec plus ou moins de succès. Charles est médecin et réussit son départ, devenant professeur d’anatomie à l’université de Leyde ; Antoine, médecin lui aussi, exerce sa profession plus humblement dans la ville d’Orbe en Suisse, et Pierre devient enfin doyen anglican en Irlande. Leurs lettres, écrites à des personnes en dehors de la famille, révèlent les réussites et les frustrations de l’exil, bien avant le grand exode des années 1680.

Jane McKee est professeur honoraire de l’Ulster University en Irlande du Nord et ancienne présidente de la section irlandaise de la Huguenot Society of Great Britain and Ireland. Auteur de nombreux articles sur les huguenots en France et en Irlande, elle a publié The Huguenots: France, Exile and Diaspora en 2013, avec Randolph Vigne, et a participé plus récemment à l’édition bilingue du Diary (1689-1719) and accounts (1704-1717) of Élie Bouhéreau en 2019.

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

Collection: VIE DES HUGUENOTS

No dans la collection : 0090

Nombre de pages: 606

Date de publication: 25/11/2021

ISBN9782745355621