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Calls for Papers and Contributions

French Graduate Conference, University of Cambridge
Posted: Thursday, October 25, 2018 - 12:42

25th-26th April 2019

Confirmed Keynote Speakers: Prof. Achille Mbembe, Dr Adeline Desbois-Ientile, Dr Claire White.

 

PRÉSENTATION

The ‘temporal turn’ of the last decade has witnessed the return of the concept of delay at the centre of literary and artistic production. These often focus on the deployment of time in works, for instance, the dyschronia of the contemporary (Agamben 2008). The disjuncture between lived and perceived time is echoed by the hermeneutics of ancient texts and contemporary literary theory. The propensity for anachronic readings (Bayard) in the 2000s, or studies of ‘queer temporalities’ (Allen, Time and Literature¸2018), make a compelling case for a re-reading of canonical texts and literary re-interpretations through ‘timely’ studies.

Whether by the use of hyperbaton, which dislocates the sentence and produces a delayed effect through the deferred appearance of a word, or by the deceleration of rhythms (through pauses in the narration or the aesthetics of slowness, such as the dyssynchronization between sound and image exhibited in Godard’s films or “slow cinema”), writers and filmmakers experiment with the rhythms of time. Sixteenth-century authors dwell on their perennial linguistic delay in relation to the ideal of Antiquity, which they are emulating, and the “Querelle des Anciens et des Modernes” in the seventeenth-century solidifies two centuries of literary debates on the legitimacy of the present.

Time lag can become the marker of civilisations deemed inferior, of people and modes of living which elude heteronormative or so-called ‘normal’ rules as defined by dominant cultures. To be ‘passé’, ‘retarded’, ‘underdeveloped’, are amongst the many expressions which reduce alterity to an inferiority gestured to through temporality. Within this context, the use of the notion of delay to think of spatial differences is interrogated: one need only evoke the ‘backwardness’ of former French colonies in relation to France, or the gap between Anglo-American literary theoretical developments and French schools of thought.

We would warmly welcome presentations from doctoral students working on a range of periods in the French and Francophone world: from the Middle Ages to the Ultra-contemporary. The following is a non-exhaustive list of potential topics of interest:

- Delays in press and publications. Materiality of works and its delays

- Philosophical notions of dyschronia, anachronia, parachronia, the future of the past, and the impossibility of simultaneity

- Spatial and temporal disjuncture

- Spatial and temporal displacement, migrations

- Cinematic delays

- Queer temporalities

- Representations in time and the deconstruction of liminal/marginal characters and spaces

- Poetic delays (microsctructural and macrostructural)

- Dislocating stylistic figures

- Anachronic readings

- Aesthetics of delays/ tragedy

- Progress/’backwardness’

- Perceptions of historical time

- Causes and effects of delays

 

COMMUNICATIONS

The conference will take place at the University of Cambridge (Corpus Christi College) on 25th and 26th of April 2019. We invite proposals (250 words max) to be sent by 30th January 2019 to the following address : delaysretards2019@gmail.com. It is envisaged that a selection of the papers presented will be subsequently published.

Appel à communications : Légitimité et illégitimité de la littérature et du théâtre
Posted: Monday, October 15, 2018 - 20:19

Colloque interuniversitaire jeunes chercheur·se·s

28 et 29 juin 2019 – Sorbonne Université / Sorbonne Nouvelle

Légitimité et illégitimité de la littérature et du théâtre :

Qui a le droit d’écrire quoi ? Qui a le droit de montrer quoi ?

« [I]l y a des limites que la littérature, même la plus légère, ne doit pas dépasser, et dont Gustave Flaubert et co-inculpés paraissent ne s'être pas suffisamment rendu compte ». Ces mots sont ceux du jugement rendu à l’issue du procès intenté à Gustave Flaubert devant le tribunal correctionnel de la Seine le 8 février 1857[1], tels qu’on les trouve rapportés par la Gazette des tribunaux. Quelques mois plus tard, le 20 août, l’avocat Ernest Pinard, qui occupait déjà la fonction de procureur général lors du procès de Madame Bovary, prononce un réquisitoire à l’encontre du Baudelaire des Fleurs du mal : « De bonne foi, croyez-vous qu’on puisse tout dire, tout peindre, tout mettre à nu […] ?[2] » Pierre Desproges se demandait si l’on pouvait « rire de tout », ce n’était en fait que le déplacement et la limitation au seul domaine de l’humour d’une question plus vaste que l’on pourrait formuler ainsi :  « peut-on écrire de tout ? », ou encore « peut-on tout écrire ? » Le débat suscité récemment par la réédition des pamphlets antisémites de Céline par Gallimard montre assez que la question de ce qui a droit à l’imprimé est loin de connaître un apaisant consensus, et la polémique autour de ces textes a aussi pour intérêt de complexifier le profil et les motivations des opposant.e.s à la libre publication, puisque ce sont ici des acteur·trice·s de la société civile (la LICRA[3], le BNVCA[4]) qui ont clamé que l’on ne peut pas tout dire sous prétexte de littérature. Le débat sur la légitimité des textes littéraires, qui a scandé les grandes étapes de notre histoire littéraire, des bienséances du théâtre classique au procès Genet d’Hambourg[5], est donc encore vivace. Cet éternel débat, dont les termes changent, illustre aussi l’évolution de notre rapport à la littérature (on ne reproche pas la même chose à un.e auteur·e du XVIe siècle et à un·e écrivain·e contemporain·e) autant que des pratiques d’écriture (un·e auteur·e qui veut être publié·e est bien obligé·e de savoir, selon le mot de Cocteau, « jusqu’où il peut aller trop loin »). Les diverses polémiques cristallisent en outre les tensions politiques de la société : que penser d’auteur·e·s francophones soupçonné·e·s de plagiat, tels Yambo Ouologuem ou Sony Labou Tansi ? Que dire encore des mises en scène controversées à l’instar de Kanata créé par Robert Lepage et Ariane Mnouchkine ?

Penser la légitimité de la littérature et du théâtre permet d’interroger les instances de légitimation : en effet, qui légitime les œuvres, qui les censure et comment ces phénomènes fonctionnent-ils ? On pourra également s’intéresser aux rapports entretenus par les écrivain·e·s avec les institutions (Église, Justice, Université, etc.) et aux stratégies qui leur permettent de déjouer la censure. Du reste, la récupération des œuvres polémiques ou périphériques par les institutions (notamment les théâtres subventionnés, les programmes scolaires...) pourra être interrogée : de quelle manière la société, en faisant de l’auteur·e un·e de ses membres honoré·e et donc honorable, met-elle à mal les potentialités subversives de la littérature ?

La question de la légitimité invite en outre à penser les processus de marginalisation. En effet, l’identité de l’auteur·e semble peser sur la reconnaissance de son œuvre lorsqu’il s’agit d’une identité dite subalterne. On pourra ainsi interroger les obstacles auxquels sont confronté.e.s des auteures femmes ou des écrivain.e.s issu.e.s de l’ancien empire colonial. Comment fonctionne l’occultation de ces écrivain.e.s, à quel moment sont-ils·elles marginalisé·e·s et sous quels prétextes ?

La légitimité a également partie liée avec la réception. Il pourra être intéressant d’aborder le poids des polémiques littéraires (procès, campagne de presse…) mais aussi théâtrales (on pense notamment aux mises en scène qui ont fait scandale) qui contribuent à consacrer une œuvre ou bien à la condamner à l’oubli. En outre, le canon littéraire pose la question des genres illégitimes : que dire des littératures oubliées par les cadres d’études, qui échappent aux divisions des champs universitaires et qui risquent par là de demeurer invisibles ? Peut-on, par exemple, ouvrir les portes du canon littéraire à un·e écrivain·e pornographique ou à des auteur·e·s de genres illégitimes, tel que les romans de gare ou les contes pour enfants ?

Les propositions de communication d’une demi-page, accompagnées d’une courte notice bio-bibliographique, doivent être envoyées à colloque.legitimite.litterature@gmail.comavant le 31 décembre 2018.

 

Avec le soutien des équipes de recherche : THALIM, IRET (Sorbonne Nouvelle) – CELLF, CRLC (Sorbonne Université)

Et des Écoles Doctorales : ED 120, ED 267 (Sorbonne Nouvelle) – ED 3 (Sorbonne Université)

Comité d’organisation : GRILL (Groupe de Recherche Interuniversitaire en Langue et Littérature : Jean-Christophe Corrado, Esther Demoulin, Alice Desquilbet, Marco Doudin, Agathe Giraud, Charlotte Laure, Clément Scotto di Clemente, Marie Vigy)

[1]Ce texte est reproduit dans Gustave Flaubert, Œuvres complètes, t. III, 1851-1862, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2013, p. 533-535, ici p. 535.

[2]Ce texte est reproduit dans Charles Baudelaire, Œuvres complètes, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1975, t. I, p. 1206-1209, ici p. 1207. Yvan Leclerc retrace l’histoire des procès de Madame Bovary et des Fleurs du mal dansCrimes écrits. La Littérature en procès au 19e siècle, Paris, Plon, 1991.

[3]Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme.

[4]Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme.

[5]Le procès, en autorisant la publication de la traduction allemande de Notre-Dame-des-Fleurs en 1962, suscita une révision des lois sur la censure touchant les œuvres érotiques.

CfP: Friends, neighbours, countrymen! A celebration of European friendship, kinship and transnational connections
Posted: Friday, October 12, 2018 - 02:15

Aston University (Birmingham, UK) Friday 29 March 2019

Guest speakers

Prof Dr Heinrich Detering (Universität Göttingen)

Dr HDR Thierry Laurent (Sorbonne/Université de Haute Alsace)

  Papers, posters, performances and other interventions (20-25 minutes max) are invited for a special one-day colloquium at Aston University, Birmingham, UK on Friday 29th March 2019. The aim of the colloquium will be to explore, analyse and celebrate the representations and narratives of cross-border affiliations, inspirations and tensions that mark, shape and transform relationships between Europeans across the centuries but especially those that traverse the English Channel in either direction. Contributions from humanities specialists of any European culture (including Britain) and time frame are welcome. 

This colloquium is not a forum for international relations, diplomacy, political science, current affairs or simple lamentation. Rather, it is about the richness and timelessness of a continental village of which the personal, artistic, cultural, geographical and historical infrastructure can never be destroyed by treaty, law or any legal instrument.   The publication of a collection of peer-reviewed papers from the colloquium is planned.   Abstracts of 250 words in English by 7 December 2018 to

Brian Sudlow b.sudlow@aston.ac.uk

Uwe Schütte u.schutte@aston.ac.uk

 
Appel à communications: Gaston d’Orléans et l’Antiquité
Posted: Friday, October 12, 2018 - 02:03

Université de Reims-Champagne Ardenne (CRIMEL, EA 3311)

2-4 octobre 2019

Les récentes études de Pierre Gatulle (Gaston d’Orléans, entre mécénat et impatience du pouvoir, Champ-Vallon, 2012) comme de Jean-Marie Constant (Gaston d’Orléans, Prince de la Liberté, Perrin, 2013), ainsi que leur catalogue de l’exposition qui s’est tenue à Blois en 2017 (Gaston d’Orléans, prince rebelle et mécène, P.U.R., 2017) ont permis de faire le point sur l’image protéiforme, au gré de la tradition et du fantasme, d’un prince autour duquel s’est construite une sorte de « cour parallèle » qui n’a rien à envier, du point de vue de son effervescence intellectuelle, artistique et idéologique, à celles des deux grands règnes du XVIIème siècle – et ce, bien qu’elle ait été souvent occultée par les aspects pittoresques et/ou discutables de l’action politique comme de la vie privée de Gaston d’Orléans.

Le colloque « Gaston d’Orléans et l’Antiquité » organisé à l’Université de Reims du 2 au 4 octobre 2019 se situera dans la lignée de ces études qui, développant les travaux de Claude Kurt Abraham (Gaston d’Orléans et sa Cour, Chapel Hill, 1964), ont permis de nuancer l’image romanesque longtemps attachée à Monsieur[1]. La figure de Monsieur, frère puis oncle du roi de France, se prête en effet aux analyses tant politiques qu’esthétiques et socio-culturelles, dans la mesure où ce prince a cristallisé, durant tout le règne de Louis XIII et ensuite dans le contexte de la Fronde, les attentes et les projections de Grands hostiles à la montée de l’absolutisme, comme de savants ou d’artistes gravitant dans sa Cour et enclins à un idéalisme social dont Gaston d’Orléans a pu sembler le champion.

Les liens de Monsieur, de son entourage et de sa cour avec l’Antiquité (grecque, romaine et hébraïque en particulier) pourront être abordés sous différents angles.

Gaston et l’Antique

- Les objets collectionnés par Gaston d’Orléans devaient refléter un goût, autant qu’ils satisfaisaient

une curiosité, comblaient un appétit de savoir et organisaient un discours implicite sur l’identité de

leur possesseur. Quelle place le collectionneur Gaston d’Orléans accorde-t-il à l’Antiquité ? Quels

types de médailles, statues, textes, objets d’art et de science semble-t-il avoir plus particulièrement

recherchés ?

- Les processus de constitution des collections et les intermédiaires : on pourra éclairer l’identité, les

parcours et la culture des intermédiaires de Gaston, qu’ils aient contribué au rassemblement ou à

la description des livres et des objets.

- Les principes de classement et de mise en valeur des objets. On sait que le château de Blois

comprenait une « galerie des Antiques » mentionnée dans l’inventaire après décès : quels principe

muséographiques (pour utiliser une notion anachronique), symboliques ou autres présidaient à

l’organisation des collections dans les demeures du prince ?

- La bibliothèque antique : quels ouvrages antiques ornaient la bibliothèque du prince ? Dans quelles

éditions et sous quelles formes ? Dans la possession des livres il est souvent difficile de faire le

départ entre intérêt bibliophile et goût de lecteur : quelles pistes peut-on suivre pour comprendre

le rapport de Gaston d’Orléans aux livres / aux textes antiques ?

- Un sort spécifique pourra être réservé au catalogue d’Augustin Courbé, libraire de Monsieur.

- Gaston d’Orléans fut très tôt donné pour modèle de l’honnête homme. Dans quelle mesure ses

collections et sa bibliothèque reflètent-elles le rapport du public mondain à l’Antiquité ? Décèle-ton

des spécificités liées à l’identité voire à la personnalité du prince ? Ses collections furent-elles

érigées en modèles et Gaston a-t-il eu des imitateurs ?

- Portraits de Gaston en prince érudit et/ou collectionneur : quelle place les antiques occupent-ils

dans les portraits du prince ?

Fictions antiques d’un prince moderne

- Quel imaginaire, quels modèles génériques, formels, esthétiques issus de l’Antiquité mit-on au

service de l’élaboration de l’image de Gaston d’Orléans, souvent donné pour un prince moderne ?

Quelles fictions antiques, explicites ou sous-jacentes, interviennent dans les représentations

littéraires et artistiques (monnaies, devises, tableaux, gravures, genres musicaux tels la chanson ou

le ballet) de Gaston d’Orléans ?

- La posture de mécène ou à tout le moins de dédicataire de Gaston d’Orléans pourra être interrogée

à travers les modèles antiques : à quelles traditions de patronage se réfère-t-on au XVIIème siècle

concernant le frère du roi ?

- Quels habits politiques hérités de l’Antiquité fit-on endosser à Gaston d’Orléans ? De quel ordre

est le rapport à l’Antiquité, et plus particulièrement l’usage de ses modèles esthétiques : repli

nostalgique, continuité, détour, travestissement parodique…

- P. Gatulle a signalé une « guerre des images » entre les proches du Roi [2]. Quels dialogues et quelles

concurrences peut-on observer entre les images issues de l’Antiquité émises autour de Gaston

d’Orléans et celles qui sont produites autour de Louis XIII sous l’influence de Richelieu, celles

auxquelles recourt Richelieu pour lui-même ou celles d’autres princes du sang ? De manière plus

générale, quel rapport à ces images Gaston a-t-il manifesté ?

- Quel imaginaire de l’Antiquité privilégie-t-on dans les cercles constitués autour de Monsieur ?

Comment la référence à l’Antiquité (rêvée) et aux auteurs antiques (allégués ou non) est-elle mise

à profit dans les oeuvres littéraires, picturales, et les ballets créés par ses protégés ? On pense entre

autres à l’Adonis de la cour de Claude Favier, à la Peruviana de Claude-Barthélemy Morisot, à la Sylvie

de Mairet, à la Climène de La Serre, aux Aventures amoureuses d’Omphale de Grandchamp, mais aussi

aux entrées et cérémonies officielles. Quelles périodes et quelles figures privilégie-t-on ? Quels liens

ces mondes imaginaires entretiennent-ils avec d’autres univers de fiction, comme les fictions

chevaleresques issues d’un Moyen Âge esthétisé ?

Modèles politiques, historiques et sociaux : Antiquitas magistra vitae ?

- Peut-on identifier dans les menées des partisans ou opposants de Gaston d’Orléans, ou dans les

productions d’auteurs contemporains, des modèles politiques issus de la pensée antique

contrevenant par exemple au machiavélisme de Richelieu ? Dans quelle mesure et de quelles

manières les différents partis ont-ils rattaché leurs valeurs et leurs revendications à l’Antiquité ?

- Quels modèles historiographiques s’élaborent à propos et autour de Gaston ? Quelle place y tient

l’Antiquité ? Dans quelle mesure les modèles antiques font-ils l’objet de recyclage, de

détournement, de manipulation, etc. ? Quels éléments de médiation, de vulgarisation, de

simplification entrent en jeu ?

- Peut-on identifier des modèles antiques de sociabilité dans les cercles savants et littéraires liés à

Monsieur ? On connaît par exemple le conseil de vauriennerie. Dans quelle mesure, dans ce conseil

et ailleurs, y a-t-il réitération et/ou parodie de pratiques antiques ?

- Culture antique et ethos aristocratique : les Mémoires de Monsieur [3], ceux de ses proches et de ses

pairs, leurs correspondances, ou encore les dédicaces d’un Tristan L’Hermite, par exemple,

témoignent d’un moment spécifique dans l’histoire de l’aristocratie. Comment l’ethos aristocratique

se manifeste-t-il dans les références, citations, allusions à l’Antiquité ?

Les propositions, qui compteront environ 500 mots, pourront être envoyées jusqu’au 31 décembre 2018 à Céline Bohnert et Valérie Wampfler :

celine.bohnert@univ-reims.fr  

valerie.wampfler@univ-reims.fr 

Les langues du colloque seront le français et l’anglais.

 

1 Cf. les titres des ouvrages de Georges Dethan, Gaston d’Orléans, conspirateur et prince charmant, Fayard, 1959 ; Christian Bouyer, Gaston d’Orléans, le frère rebelle de Louis XIII, Pygmalion, 2007, précédemment Séducteur, frondeur et mécène, Albin Michel, 1999.

2 P. Gatulle, « La grande cabale de Gaston d’Orléans aux Pays-Bas espagnols et en Lorraine : le prince et la guerre des images », XVIIe siècle, n°231, 2006 (2), p. 301-326.

3 Colloque organisé sous le patronage scientifique de Jean-Marc Chatelain (BnF), Jean-Marie Constant (Univ. Le Mans), Jean Duron (CMBV), Pierre Gatulle (Paris-Nanterre), Jacqueline Glomski (University College London), Frank Greiner (Lille III), Thomas Leconte (CMBV), Yann Lignereux (Univ. Nantes), Bernard Teyssandier (URCA).

Appel à communications: Journée d’étude « Circulation des écrits littéraires de la première modernité et humanités numériques »
Posted: Monday, October 8, 2018 - 11:25

Mardi 5 juin 2019

Journée d'étude organisée par l’équipe éditoriale “Joyeuses Inventions”

en partenariat avec l’Institut des Textes et Manuscrits Modernes

et l’Institut Universitaire de France

La journée d’étude “Circulation des écrits de la première modernité et humanités numériques” vise à mettre en perspective les premières réflexions méthodologiques et épistémologiques menées dans le cadre du séminaire “Génétique éditoriale de la première modernité” (dir. Anne Réach-Ngô & Richard Walter), initié à l’ITEM en octobre 2016. Consacré aux enjeux de l’édition numérique des écrits de la première modernité, le séminaire s’intéresse aux modalités d’investigation et de restitution de corpus complexes, fondés sur la variabilité, la modularité et la sérialité. Alliant l’exploration d’outils et de méthodes (base de données, corpus et bibliothèque numériques, édition critique) à la présentation de projets numériques (voir les programmes 2016-2017, 2017-2018, 2018-2019), le séminaire a donné lieu à un atelier d’édition numérique visant à en expérimenter les pistes de recherche. 

Cet atelier a pris pour objet d’analyse un recueil collectif de poésies, le Thresor des joyeuses inventions du parangon de poésies, qui a connu quatre éditions très différentes, entre 1554 et 1599 (voir présentation du projet et équipe éditoriale). Les remaniements des recueils, menés sur plus d’un demi-siècle, en font une véritable caisse de résonance de l’actualité éditoriale du temps en matière de production poétique. Observatoire précieux des pratiques d’emprunt d’un recueil à l’autre, de la circulation des textes et de la reconfiguration du recueil suivant les attentes du public, l’édition critique de cet ouvrage collectif de poésies présente de nombreuses difficultés, qui tiennent aussi bien à la singularité du régime textuel de ce type d’ouvrages (instabilité textuelle, anonymat, attributions erronées, réécritures, etc.) qu’aux méthodes et pratiques de l’édition critique proprement dite (choix d’une édition-pivot, étude des variantes suivant une perspective téléologique, etc.) : comment publier sur un même support les diverses versions d’un même ouvrage lui-même à géométrie variable ? comment restituer la genèse éditoriale des poèmes qui composent ces recueils, si l’on intègre à leur édition critique leurs multiples occurrences, parfois en des formes et sous des titres différents, dans d’autres recueils parus précédemment ? comment, enfin, rendre compte de la circulation des textes (intertextuelle, auctoriale, générique) et des réseaux (entre auteurs, traducteurs, compilateurs, imprimeurs-libraires) qui animent la production et la diffusion des écrits littéraires de la première modernité ?

Sans prétendre proposer des méthodes et des outils éprouvés qui viendraient répondre à tous ces questionnements, les humanités numériques enrichissent la réflexion d’autres interrogations qui invitent à renouveler l’appréhension de ces corpus : comment transcrire les textes de ce type d’œuvres suivant une perspective génétique et quelles pratiques d’annotation engager ? quelle place accorder aux outils d’interrogation et de visualisation ? quels logiciels employer pour un travail collaboratif sur un même projet d’édition numérique ? La détermination de descripteurs propres au projet et de formats standardisés (notamment autour de XML-TEI) doit-elle s’adapter aux spécificités du corpus dans sa singularité ou favoriser l’interopérabilité et la mise en réseau des projets qui traitent de corpus apparentés ? quels accès favoriser auprès des lecteurs traditionnels de ces textes et comment en renouveler les parcours de lecture et d’exploitation ? d’un point de vue éditorial, informatique mais aussi institutionnel (financement, hébergement, maintenance, partenariats), comment assurer la pérennité des données et leur valorisation ?

La journée du 4 juin 2019 sera l’occasion de confronter les premiers résultats issus de ces réflexions avec d’autres projets de recherche qui portent sur des corpus écrits de la première modernité, suivant des perspectives diverses (littérature, histoire du livre, histoire culturelle et histoire des idées, musicologie et iconographie). Les éclairages apportés, issus de méthodologies différentes, mettront en évidence l’impact des choix éditoriaux, à la fois scientifiques et techniques, sur la définition de l’objet étudié, conduisant à examiner la contribution des humanités numériques à l’élaboration d’une méthodologie propre à l’édition critique des œuvres littéraires de la première modernité. De l’association de ces perspectives émergera sans aucun doute un ensemble de problématiques communes qui nourriront la mise en œuvre de collaborations nouvelles.

Les propositions, d’environ 400 mots, seront envoyées, accompagnées d’une brève présentation bio-bibliographique, à anne.reachngo@yahoo.fr et richard.walter@ens.fr avant le 5 novembre 2018.

 

Comité d’organisation :

Équipe éditoriale “Joyeuses Inventions” : Magda Campanini, Sylvie Giraud, Marine Parra, Carole Primot, Anne Réach-Ngô, Côme Saignol, Miriam Speyer, Richard Walter.

 

Calendrier :

5 novembre 2018    soumission des propositions

15 novembre 2018    réponse aux auteurs

30 novembre 2018    publication du pré-programme

New Publications

Maupertius. Le Philosophe, l'Académicien, le Polémiste (Marco Storni)
Posted: 8 Apr 2022 - 06:08

Marco Storni, Maupertius. Le Philosophe, l'Académicien, le Polémiste, Paris, H. Champion, 2022.

Aujourd’hui presque oublié, Pierre-Louis Moreau de Maupertuis (1698-1759) est pourtant une figure majeure de la vie intellectuelle et institutionnelle du siècle des Lumières. Cet ouvrage se propose de renouveler l’image du savant en approfondissant certains aspects saillants de sa vie et de son œuvre, et de lui restituer ainsi la place qu’il mérite dans l’histoire de son siècle. Il s’agit notamment d’interroger la genèse et l’évolution de sa pensée philosophique, en dévoilant l’originalité de son épistémologie et de sa métaphysique. L’identité du « Maupertuis philosophe » se construit en parallèle avec celle de l’« académicien » et du « polémiste ». C’est pourquoi ce volume consacre aussi un large espace à l’étude des milieux académiques où Maupertuis travailla, à Paris comme à Berlin, ainsi qu’aux controverses auxquelles il prit part.

Marco Storni est docteur de l’École normale supérieure de Paris et de l’Université de Bologne. Il a été collaborateur scientifique à l’Université de Neuchâtel, boursier Herzog-Ernst au Forschungszentrum Gotha de l’Université d’Erfurt et chercheur postdoctoral à l’Université Ca’Foscari de Venise. Depuis 2020, il est chercheur postdoctoral à l’Université de Neuchâtel.

Plus d'informations ici.

Anciens et Modernes face au pouvoir (dir. Christelle Bahier-Port et Delphine Reguig)
Posted: 8 Apr 2022 - 06:05

Anciens et Modernes face au pouvoir. L'Église, le Roi, les Académies (1687-1750), dir. Christelle Bahier-Port et Delphine Reguig, Paris, H. Champion, 2022.

Pour quoi et contre qui Anciens et Modernes se sont-ils vraiment affrontés ? Alors que la monarchie encadre la vie culturelle par la création d’institutions nouvelles comme les académies et le Bureau de la Librairie, ceux que l’on qualifie d’Anciens ou de Modernes cherchent moins à construire une unité de parti qu’à cultiver de mobiles nuances au sein d’un champ littéraire en pleine transformation où chacun entend se faire une place. La possibilité d’une littérature moderne, solidaire de la pensée d’un pouvoir autonome de la littérature, s’élabore au cœur d’une dialectique avec les pouvoirs politiques et religieux dont la subtilité et les évolutions peuvent éclairer la compréhension des enjeux de la Querelle dans son ensemble. Les articles réunis dans ce volume s’attachent à contribuer au renouvellement de l’approche critique d’un moment majeur de l’histoire intellectuelle. Ils proposent des lectures qui, sans majorer ni surdéterminer le clivage entre les deux partis, ni prendre à la lettre les scénographies polémiques face aux pouvoirs d’Ancien régime, montrent comment la Querelle permet au monde des arts et des lettres d’accéder à une certaine autonomie, en composant avec les éventuels antagonismes partisans mais sans s’y subordonner. Face aux pouvoirs, les acteurs de la Querelle ne tiennent pas un propos univoque ni un discours toujours assumé ou stable. Ce sont alors les contradictions de ces positions, leurs coïncidences inattendues ou leurs transgressions tacites qui permettent d’éclairer, plus subtilement que la partition des camps, la nature profonde de la Querelle.

Christelle Bahier-Porte est professeure à l’Université Jean Monnet – Saint-Étienne et membre de l’Institut d’histoire des représentations et des idées dans les modernités (IHRIM UMR 5317). Ses travaux sur la Querelle des Anciens et des Modernes portent sur les œuvres de Houdar de La Motte et de Marivaux, sur les enjeux de la réécriture, les questions poétiques et esthétiques en particulier au début du XVIIIe siècle, Elle a co-dirigé avec Claudine Poulouin, Écrire et penser en Moderne (1687-1750) (Honoré Champion, 2015).

Membre senior de l’I.U.F., Delphine Reguig est professeure à l’Université Jean Monnet – Saint-Étienne et membre de l’Institut d’histoire des représentations et des idées dans les modernités (IHRIM UMR 5317). Elle a publié Boileau poète. « De la voix et des yeux… » (Classiques Garnier, 2016) et est actuellement responsable de l’édition numérique collective des quatre tomes du Parallèle des Anciens et des Modernes de Charles Perrault (https://paralleleanciens- modernes.huma-num.fr/).

Plus d'informations ici.

François-Jean de Chastellux (1734-1788) (Iris de Rode)
Posted: 8 Apr 2022 - 06:01

Iris de Rode, François-Jean de Chastellux (1734-1788). Un soldat-philosophe dans le monde atlantique à l'époque des Lumières, Paris, H. Champion, 2022.

Ce livre présente une biographie intellectuelle du soldatphilosophe, François-Jean de Chastellux (1734-1788) située au croisement de l’histoire culturelle, militaire, sociale et atlantique. Méconnu de nos jours, François-Jean de Chastellux joue pourtant un rôle central au sein de l’alliance franco-américaine au moment de l’indépendance des États-Unis. Ce rôle se manifeste dans ses échanges militaires, mais aussi intellectuels, scientifiques, commerciaux et politiques. Cette étude jette une lumière nouvelle sur la naissance des relations franco-américaines dans toutes ses facettes. Basé sur le dépouillement des archives privées de la famille Chastellux pour la plus grande partie inexplorées, ce livre couvre la vie de Chastellux en cherchant dans ses origines familiales et sociales le moteur de son rôle en tant que soldat-philosophe dans le monde atlantique à l’époque des Lumières.

Iris de Rode, docteure en civilisation américaine de l’Université de Paris 8, travaille sur la Révolution américaine, les Lumières militaires et le monde atlantique. Elle enseigne l’histoire des États-Unis à SciencesPo.

Plus d'informations ici.

Recueils factices
Posted: 4 Apr 2022 - 10:33

Le dernier numéro de la revue Pratiques et formes littéraires 16-18, consacré aux "Recueils factices. La la pratique de collection à la catégorie bibliographique" (dir. Mathilde Bombart), est accessible en open access sur https://publications-prairial.fr/pratiques-et-formes-litteraires/


Prolongeant les travaux du séminaire sur les recueils menés au sein de l’IHRIM et du groupe de travail GADGES entre 2017 et 2020 (voir les deux numéros précédents de Pratiques & formes littéraires : sur le Recueil Barbin (1692) et sur Recueillir, lire, inscrire), ce numéro s’intéresse à une notion qui, bien que très couramment utilisée dans les catalogues de bibliothèque et les écrits bibliographiques pour désigner des volumes de toutes époques et de tous domaines, n’a encore donné lieu à aucune étude spécifique d’ensemble. L’expression de « recueil factice » désigne un volume relié dans lequel ont été agrégés des écrits (imprimés, mais aussi manuscrits, ou mixtes) qui n’ont pas été produits ensemble, qui ont souvent connu une circulation autonome, et n’ont pas (a priori) été pensés pour être réunis. La constitution d’un recueil factice résulte d’opérations après coup, soit de gestes d’assemblage et de reliure, réalisés par des acteurs divers et souvent mal identifiés : collectionneurs et lecteurs, bibliothécaires, libraires, éditeurs ou imprimeurs… Ces études visent à éclairer la fabrication et l’usage de ce type de volume qui représente un vecteur essentiel, même si souvent méconnu, de l’accès aux écrits du passé, en mettant en évidence ses fonctions et ses destinations, ainsi que les logiques intellectuelles et bibliographiques qui y sont à l’œuvre.

Marionnettes du XVIIIe siècle : anthologie de textes rares (F. Rubellin)
Posted: 15 Mar 2022 - 07:04

Françoise Rubellin, Marionnettes du XVIIIe siècle : anthologie de textes rares, Espace 34, 2022.

Sont rassemblées plus de 20 pièces pour marionnettes de la première moitié du XVIIIe siècle, presque toutes jouées à Paris dans les Foires Saint-Germain et Saint-Laurent. Quand en 1722 les acteurs de chair furent interdits dans les théâtres de la Foire, c'est par des comédiens de bois qu'on réussit à maintenir des spectacles, avec orchestre et chanteurs : l'opéra-comique pour marionnettes était né. Les marionnettes ont aussi joué un rôle essentiel dans la concurrence farouche qui opposait la Comédie-Française, détentrice d'un monopole, aux autres théâtres qui tentaient d'exister.
La verve des marionnettes permet une satire tout azimuts, qui prend pour cible aussi bien le petit peuple que les auteurs et les directeurs de théâtre, les francs-maçons ou même l'Académie française. Si Polichinelle, la vedette des marionnettes, est omniprésent dans ces pièces, on y trouve aussi tout le sel de la parodie, avec Orphée et Euridyce, Proserpine et Pluton, mais également des piques vers toutes les productions dramatiques de l'époque.

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