Announce

Calls for Papers and Contributions

CFP: Grad Student Conference, RÉPÉTITION/REPETITION
Posted: Thursday, November 30, 2017 - 10:33

The Society for French Studies

Postgraduate Conference 2018

CALL FOR PAPERS

 

RÉPÉTITION/REPETITION

 

Friday 16 March 2018

IMLR, London

(Proposals: 5 January 2018)

Keynote Speaker: Prof Peter Dayan (University of Edimburgh)

 

English 

 

Humans are mimetic animals. We learn how to speak, how to walk, how to read, how to remember even and to think of ourselves as part of a history, through repeating gestures we were taught, reproducing practices that were passed on to us. Without its repetitions, life would be indecipherable, illegible. Repetition’s creative possibilities are particularly striking when one turns to the arts: in music and poetry, repetition is used as a composition principle (canon, song…) and a vehicle for expressivity (pathos). Additionally, repetition can be read as an ethical principle whereby we imitate models, as Classical authors were once to be imitated; through this mimetic behaviour, one can hope to achieve moral excellence. 

            But repetition is ambiguous; if we learn and eventually become autonomous beings through processes of repetition, don’t we also mimic out of conformism, and thus sometimes despite what we know to be right, as the most distressing dystopias have shown? Repetition can even infringe on what is deemed pathological behaviour (as with palilalia, paliphrasia, iteration), and one would go through a lot of trouble to draw a clear line between this “deviant” mode of repetition and its poetical counterpart. Turning to parodies, to mimes, to words spoken by burlesque characters (Molière’s for instance) or by non-human ones (Loulou in “Un cœur simple”), repetition appears as a comic device and an instrument of satire. But mechanical repetition is not always funny; on the production lines, workers reiterate the same meaningless gesture again and again, and alienate themselves: repetition now symbolises the condition of the modern worker. At last, repetition can take a tragic turn: whether it be at the level of the individual with Freud, or at the level of the collective with Hegel and Marx, history can be read as the repetition of the same, repetition that subjects are bent on preventing, often to no avail (preventing history from repeating itself: a too well-known trope of the second part of the 20th century). 

            What are the functions of repetition in literature from the Middle Ages onward? What role does it play in performance arts, wherein it signifies both a rehearsal, and the principle at the very basis of theatre, i.e. saying again a text that has already been said a thousand times (Corneille or Racine today), telling again a story that has already been told a thousand times (Antigone, the Trojan war…)? What do we make of phrases designed to be repeated (formules) that we can find in genres as diverse as the chanson de geste, philosophical discourse, the tale, the letter…? When we repeat something, do we produce something identical to the original, or rather, as Borges hinted in “Pierre Ménard”, are we only dealing with singular objects impossible to reproduce? Taking up Deleuze’s repetition(Différence et répétition), or Derrida’s iteration (“Signature Événement Contexte”), we could explore and question the poststructuralist philosophical reformulations of the notion of “repetition”, and its further theorisations in more recent research (in gender studies for instance).

 

The Society for French Studies invites proposals on all aspects of repetition from all the fields of French and Francophone Studies. Contributions from all periods and disciplines are welcome, including literature, poetry, history, philosophy, rhetoric, performance, translation, queer, gender and cultural studies.

 

Suggested topics include, but are not limited to:

·      Parody and pastiche

·      Tropes of repetition

·      (In)Authenticity

·      Originality

·      Humour

·      Teaching/didactics/pedagogy

·      Religion

·      Animals

·      Mimetism

·      Mimesis

 

Please send abstracts (250-300 words) for twenty-minute papers, either in French or in English, along with the name of your institution, the title of your PhD and your year of study to sfsrepetition2018@gmail.com no later than Friday 5 January 2018.

 

Organisers: Thomas Liano and Charlotte Thevenet

 

Français

L’être humain est un animal mimétique. Pour apprendre à parler, à marcher, à lire, pour se souvenir et s’inscrire dans une histoire, on répète et on reproduit les gestes, les pratiques qui nous ont été enseignées et transmises. Sans ses redites, la vie serait indéchiffrable tant elles s’inscrivent au cœur de ce qui fait l’humain. Principe créatif, la répétition l’est particulièrement quand on se tourne vers les arts : en musique comme en poésie, la répétition est un principe de composition (canon, chanson…) et un vecteur d’expressivité (pathos). En outre, on peut lire dans la répétition un principe éthique, celui de l’imitation des modèles, lié à l’imitation des Anciens en littérature, et qui permet à celui qui s’y soumet de prétendre à l’excellence morale. 

            Mais la répétition ne va pas sans ambiguïté ; si l’on répète pour apprendre et devenir autonome, ne répète-t-on pas aussi par conformisme, et ce parfois au détriment de ce que l’on sait juste, comme le montrent les plus glaçantes dystopies ? La répétition peut alors même friser le pathologique (palilalie, paliphrasie, itération), et l’on serait bien en peine de déterminer une frontière étanche entre ce mode de répétition et la répétition poétique. Dans la parodie, le mime, dans la bouche de personnages burlesques (chez Molière par exemple) ou non humains (le perroquet Loulou dans « Un cœur simple »), la répétition se fait comique et instrument de la satire. Mais la répétition mécanique parfois ne fait pas rire ; sur les chaînes de production, le travailleur s’aliène à répéter cent fois, mille fois, les mêmes gestes dépourvus de sens, et la répétition devient symbole de la condition du travailleur moderne. La répétition, enfin, peut prendre un tour tragique : que ce soit au niveau individuel avec Freud, ou au niveau collectif avec Hegel et Marx, l’histoire peut être conçue comme la répétition du même, que les sujets cherchent à tout prix, mais souvent en vain, à éviter (éviter que l’histoire ne se répète : trope bien connu de la deuxième partie du XXème siècle).  

            Quelles fonctions tient la répétition dans la littérature du Moyen-Age à nos jours ? Quel rôle joue-t-elle dans les arts du spectacle, où elle désigne à la fois la préparation en vue d’une représentation (rehearsal), et le principe même de l’adaptation qui consiste à répéter un texte dit des milliers de fois (Corneille ou Racine aujourd’hui), à répéter un motif exploité et mis en scène depuis la nuit des temps (Antigone, la guerre de Troie…) ? Comment comprendre l’usage de la formule dans des formes littéraires aussi diverses que la chanson de geste, le discours philosophique, le conte, la lettre… ? Répète-t-on toujours à l’identique, ou comme le suggère Borges dans « Pierre Ménard », n’y a-t-il que des objets singuliers impossibles à reproduire ? En mobilisant la « répétition » chez Deleuze (Différence et répétition), ou l’« itération » chez Derrida (« Signature Evénement Contexte »), on pourra s’interroger sur les réélaborations philosophiques auxquelles la notion de répétition a donné lieu dans le post-structuralisme français, et au-delà dans les fonctions nouvelles que lui ont conféré, par exemple, les gender studies

 

La Society for French Studies invite les participant.es à envisager les aspects les plus divers de la notion de répétition et ce à travers tous les domaines des French and Francophone Studies, toute époque et discipline confondues, y compris la littérature, l’histoire, le théâtre, la poésie, la philosophie, la rhétorique, les translationqueergender, et cultural studies

 

Les thèmes envisagés incluent : 

·      Parodie et pastiche

·      Tropes de la répétition

·      (In)Authenticité

·      Originalité

·      Humour

·      Enseignement/didactique/pédagogie

·      La religion

·      L’animal

·      Mimétisme

·      Mimèsis

 

Les propositions de communication de 20 minutes (250-300 mots), en français ou en anglais, accompagnées du nom de votre institution, du titre de votre thèse et de votre année de doctorat, sont à envoyer à sfsrepetition2018@gmail.com avant le 5 janvier 2018.

 

Organisateur.ices : Thomas Liano et Charlotte Thevenet

Appel à communications: Canards, occasionnels, éphémères : « information » et infralittérature en France à l’aube des temps modernes
Posted: Tuesday, November 21, 2017 - 20:57

CÉRÉdI-Université de Rouen, 19-21 septembre 2018

organisé par Rafael Viegas (Unicamp, São Paulo),  Silvia Liebel (Université Fédérale de Minas Gerais) et Jean-Claude Arnould (CÉRÉdI, Université de Rouen)

 

Un large éventail de publications mineures des XVIe et XVIIe siècles est longtemps resté à l’écart des préoccupations des spécialistes de la littérature de cette époque. Les occasionnels, auxquels un collectionneur ou un commentateur pouvaient parfois accorder un regard passager, ont fini par capter l’intérêt d’abord des historiens du livre, puis grâce à leur apport, de quelques spécialistes de la littérature narrative ; si les “canards criminels” et la Bibliothèque bleue ont pu trouver leur place dans la recherche universitaire, une grande variété de publications occasionnelles reste encore à explorer, et c’est le dessein de ce colloque.

Les livrets de faits divers que nous connaissons aujourd’hui sous cette appellation de “canards” font partie d’une très vaste production qui commence avec l’imprimé et florit jusqu’à l’apparition de la presse périodique. Immergés dans les collections anciennes  puis dans nos fonds publics, ces textes, dans toute leur variété thématique, sont définis  par deux traits essentiels : le caractère occasionnel de la publication et le format éditorial réduit. Cette formule éditoriale à succès prend la forme d’almanachs, de calendriers, de feuilles volantes parfois illustrées, de livrets constituant un riche arsenal à la disposition des chercheurs et chercheuses.

À partir des travaux fondateurs de Jean-Pierre Seguin, auteur du premier recensement systématique quoique volontairement non exhaustif, suivi par le Répertoire Sud-Est de la France, enrichis des réflexions d’historiens du livre tels que Roger Chartier et Henri-Jean Martin, ont pu émerger de rares thèses de doctorat et quelques contributions ponctuelles intégrées dans des recueils non spécialisés. Le but de notre colloque est donc de réunir historiens, historiens du livre, littéraires et plus largement tout spécialiste intéressé par la question afin de procurer un ouvrage d’ensemble qui étudiera cet objet éditorial et textuel sous les divers angles permettant de rendre compte de ses modalités de production et de réception :

- histoire du livre et histoire éditoriale comprenant aussi bien les dimensions commerciale, technique, graphique et iconographique

- thématiques littéraires, problématiques sociales, idéologiques, historiques

- conditions de lecture, rapport avec l’information et le quotidien

- questions formelles (les canards sont-ils une « forme simple »?), insertion dans le paysage “littéraire” contemporain, etc.

Les contributions porteront sur les productions en langue française, et de préférence sur l’ensemble du corpus ou des parties de celui-ci, mais pourront également se présenter comme des études de cas et ne devront pas s’interdire, loin de là, des comparaisons avec les genres littéraires connexes ni les productions en d’autres langues européennes (chapbooks et broadsides, Fluglätter et Volksbücher, pliegos et relaciones de sucesoetc.).

Le colloque se déroulera à l’Université de Rouen, Centre d’Études et de Recherche Éditer/Interpréter du 18 au 21 septembre 2018 et sera publié en ligne sur le site du CEREdI ; outre la rapidité de publication, cette formule offrira l’avantage de ne pas limiter l’ampleur nécessaire des textes mais aussi d’insérer autant que de besoin des liens et des images (sous réserve que l’auteur en ait obtenu formellement les droits de publication numérique).

Les personnes intéressées qui auraient des difficultés d’accès aux originaux pourront obtenir des organisateurs communication d’une partie du corpus, sous forme de fichier numérisé ou papier.

 

Les propositions de communication doivent être adressées à Jean-Claude Arnould, jean-claude.arnould@univ-rouen.fr

 

Bibliographie indicative (chronologique)

Lucien Febvre et Henri-Jean Martin, L’Apparition du livre, Paris, Albin Michel, 1958.

Jean-Pierre Seguin, L’Information en France avant le périodique. 517 canards imprimés entre 1529 et 1631, Paris, Maisonneuve et Larose, 1964.

Annie Parent, Les Métiers du livre à Paris au XVIe siècle (1535-1560), Genève, Droz, 1974.

Denis Pallier, Recherches sur l'imprimerie à Paris pendant la Ligue (1585-1594), Genève, Droz, 1976.

Roger Chartier et Henri-Jean Martin, Histoire de l’édition française, t. I,  Le Livre conquérant. Du Moyen Âge au milieu du XVIIe siècle, Paris, Fayard, 1982.

Livres populaires du XVIe siècle. Répertoire sud-est de la France, sous la dir. de Guy Demerson, Paris, Editions du CNRS, 1986.

Roger Chartier, « La pendue miraculeusement sauvée. Étude d’un occasionnel », Les Usages de l’imprimé (XVe-XIXe siècle), Paris, Fayard, 1987.

Maurice Lever, Canards sanglants. Naissance du fait divers, Paris, Fayard, 1993.

Jean-Claude Arnould, « Canards criminels des XVIe et XVIIe siècles : le fait divers et l'ordre du monde (1570 - 1630) », Tourments, doutes et ruptures dans l'Europe des XVIe et XVIIe siècles, Paris, Champion, 1995, p. 149-161.

Henri-Jean Martin, Histoire et pouvoirs de l’écrit, Paris, Albin Michel, 1996.

Nicolas Petit, L’éphémère, l’occasionnel et le non livre à la bibliothèque Sainte-Geneviève (XVe-XVIIIe siècles), Paris, Klincksieck, 1997.

Denis Crouzet, « Sur la signification eschatologique des ‘canards’ (France, fin XVe-milieu XVIe siècle) », in Rumeurs et nouvelles au temps de la Renaissance, éd. M. T. Jones-Davies, Paris, Klincksieck, 1997, p. 25-42.

Geneviève Guilleminot-Chrétien, « Les canards du XVIe siècle et leurs éditeurs à Paris et à Lyon », in Rumeurs et nouvelles au temps de la Renaissance, éd. M. T. Jones-Davies, Paris, Klincksieck, 1997, p. 48-49.

Histoire de la lecture dans le monde occidental, ss la dir. de Guglielmo Cavallo et Roger Chartier, Paris, Editions du Seuil, 1997.

Annie Parent-Charon, « Canards du Sud-Ouest (1560-1630) », in Albineana, Cahiers d'Aubigné, n° 9, 1998, p. 99-109.

Lise Andries, La Bibliothèque bleue. Littérature de colportage, Paris, Robert Laffont, 2003.

Christian Biet (dir.), Théâtre de la cruauté et récits sanglants en France (XVIe-XVIIe siècles), Paris, R. Laffont, 2006.

Jean-Claude Arnould, « Les canards criminels, ou le procès escamoté », Littérature et droit, du Moyen Âge à la période baroque : le procès exemplaire, Paris, Champion, 2008, p. 91-113.

Jean-Claude Arnould, « Le juge et le criminel dans les ‘canards’ (1574-1610) », in Juges et criminels dans la narration brève du XVIe siècle, 2010,http://ceredi.labos.univ-rouen.fr/public/?le-juge-et-le-criminel-dans-les.html

Silvia Liebel, Les Médées modernes. La cruauté féminine d’après les canards imprimés (1574-1651), Presses Universitaires de Rennes, 2013.

Martin Martial, « L'‘information internationale’ dans les occasionnels et les libelles des guerres de religion », Le Temps des médias, 2013, 1, n° 20, p. 9-21.

Rafael Viegas, « Cristeman, o Terrível: um fait divers do século XVI », Alea. Estudos Neolatinos, 16.2, 2014, p. 362-385.

Silvia Liebel, « Ingratas e pérfidas Medeias ! Infanticídio e normatização da sexualidade feminina na literatura de rua francesa dos séculos XVI e XVII », Topoi, Rio de Janeiro, v. 16, n. 30, 2015, p. 182-202.

Frank Greiner dans « Des canards aux romans : la mise en fiction du « fait divers » dans la littérature française des XVIe-XVIIe siècles », Du labyrinthe à la toile / Dal labirinto alla rete, Publifarum, n° 26, Università di Genova, 2016, http://publifarum.farum.it/ezine_articles.php?id=383

Silvia Liebel, « Os canards e a literatura de rua na França moderna », in Possibilidades de pesquisa em História, São Paulo, Contexto, 2017.

Silvia Liebel, Les canards, The Literary Encyclopedia. 22 August 2017. [http://www.litencyc.com/php/stopics.php?rec=true&UID=19449]

Silvia Liebel, « 17th century French street literature », The Literary Encyclopedia. 16 May 2017. [http://www.litencyc.com/php/stopics.php?rec=true&UID=19450]

 
Source: H-France
Appel à communications: "La transmission des savoirs"
Posted: Sunday, November 12, 2017 - 20:29

Inscrivez-vous au prochain congrès du CTHS !

"La transmission des savoirs"

Mesdames, Messieurs,

Les inscriptions au 143e congrès qui se tiendra sur le thème de la transmission des savoirs du 23 au 27 avril 2018 à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO-Paris 13e) sont ouvertes.

Il est encore temps de proposer une communication, la date limite de réception des propositions de communications est reportée au vendredi 17 novembre 2017.

Vous trouverez ci-joint le texte intégral de l'appel à communication, son résumé et une fiche d'inscription.

Inscrivez-vous directement en ligne sur le site du CTHS ou envoyez par courrier électronique  le bulletin à télécharger à congres@cths.fr

Pour assister au congrès en tant qu'auditeur, les inscriptions sont possibles jusqu'au dernier jour du congrès.

Nous vous rappelons que des bourses d'aide au déplacement sont proposées aux doctorants sous conditions de ressources.

Bien cordialement

Francine Fourmaux, chargée de l'organisation du congrès national des sociétés historiques et scientifiques

Christophe Marion, Délégué général du CTHS

 

Le secrétariat du congrès est fermé le jeudi.

CTHS - Congrès - 110 rue de Grenelle 

75357 Paris cedex 07

 

Découvrez le site du CTHS

Règlement du Congrès

S'inscrire !

En savoir plus sur le Congrès

 

La BNF et Gallica vous aident à traiter le thème du congrès grâce à cette bibliographie sélective

Source: H-France

 

Appel à communications: Le pouvoir dans les marges du livre, XVIe-XVIIIe siècles
Posted: Tuesday, October 31, 2017 - 22:04

12-13 octobre 2018, Université d’Artois (Arras)

Propositions: avant le 15 janvier 2018

 

Sous l’Ancien Régime, l’éloge du pouvoir se déploie de manière privilégiée dans les marges des textes, des images et des spectacles : prologues, dédicaces, textes introductifs, privilèges, clés, etc. Ces textes disent la gloire du roi, de sa famille ou des grandes figures de pouvoir, offrent le livre à un puissant, l’autorisent depuis une position de pouvoir, ou programment sa lecture dans une perspective politique. Ce sont ces marges, souvent négligées, peu lues et peu commentées, que nous souhaitons prendre comme objet d’étude, à partir de l’apparent paradoxe que constitue leur investissement massif par l’écriture du pouvoir : situer le pouvoir dans les marges, est-ce marginaliser le politique ?

 

Les études sur les relations entre le pouvoir et les arts sous l’Ancien Régime et sur l’imaginaire monarchique du pouvoir abondent (L. Marin, Le Portrait du roi, Paris, Éditions de Minuit, 1981 ; P. Burke, The Fabrication of Louis XIV, Yale, Yale University Press, 1992 ; G. Sabatier, Le Prince et les arts. Stratégies figuratives de la monarchie française de la Renaissance aux Lumières, Paris, Champ-Vallon, 2010…). Elles se sont intéressées à la rhétorique de l’éloge, aux topiques de l’écriture du pouvoir et à ses genres privilégiés. La figure de Louis XIV et la politique de la gloire orchestrée autour d’elle ont fait l’objet d’un intérêt tout particulier. Récemment, l’anniversaire de la mort de Louis XIV a encore suscité de nombreuses publications associant études littéraires, histoire culturelle et histoire de l’art (E. Suire et B. Ringot, « Le tricentenaire de la mort de Louis XIV, un bilan historiographique fécond ? (I et II) », Revue Dix-septième siècle, 212 et 213, 2016 /3 et 4). Ces travaux se sont cependant peu intéressés aux écritures marginales du pouvoir et aux enjeux de leur position dans le livre.

 

La notion de « paratexte » introduite par Gérard Genette dans Seuils en 1987 a pourtant mis en lumière l’intérêt de ces textes marginaux. Si Genette s’est surtout intéressé aux plus « littéraires » des éléments paratextuels, à commencer par les préfaces, et aux ouvrages des XIXe et XXe siècles, l’histoire du livre s’est rapidement emparée de la notion pour l’appliquer à des périodes antérieures et à un corpus plus vaste (Histoire et civilisation du livre. Revue internationale, VI, 2010 : « Le paratexte »). Dans ce mouvement, la hiérarchie entre texte et paratexte établie par Genette (« Le paratexte, sous toutes ses formes, est un discours fondamentalement hétéronome, auxiliaire, voué au service d’autre chose qui est sa raison d’être, qui est le texte », Seuils, p. 17) s’est vue bousculée. Dédicaces, remerciements, légendes d’illustrations, privilèges de librairie… ne sont plus apparus comme des auxiliaires du texte mais comme des éléments du tout formé par le livre.

 

Dans la continuité de ces travaux, nous préférons à la notion de paratexte celle de marges, qui prend la mesure de la nature hybride, équivoque, de ces écrits, tout en les inscrivant dans la totalité du livre, sans préjuger de leur valeur. Objet ambivalent, à la fois inscrit dans le livre et susceptible de s’en détacher, la marge permet de penser l’inscription du livre, et à travers lui des lettres et des arts, dans le monde social : non pas comme un document qui viendrait témoigner du contexte dans lequel l’œuvre se serait inscrite, mais comme le lieu d’une action qui mobilise à la fois le lecteur, le livre et le pouvoir.

 

Ce colloque se propose d’étudier les écritures marginales du pouvoir comme autant d’usages du livre dans des relations sociales et de pouvoir. Nous espérons ainsi contribuer à la compréhension des mécanismes de production et de diffusion d’un imaginaire du pouvoir. La représentation du pouvoir qui se construit dans ces écrits marginaux est le résultat d’actions diverses qui convoquent le pouvoir dans le livre pour l’autoriser, le légitimer, construire ou renforcer une réputation, peser dans un conflit… Étudier ces actions permet de penser la diffusion d’un imaginaire du pouvoir à distance du modèle de la propagande, dans la continuité de la démarche d’A. Zanger (Scenes from the Marriage of Louis XIV. Nuptial fictions and the Making of Absolutist Power, Stanford, Stanford University Press, 1997).

 

Nos travaux pourront ainsi contribuer à la compréhension des relations entre les arts et le pouvoir sous l’Ancien Régime. Dans le contexte d’un processus d’institution des lettres et des arts (A. Viala, Naissance de l’écrivain, Paris, Éditions de Minuit, 1985 ; C. Jouhaud, Les pouvoirs de la littérature. Histoire d’un paradoxe, Paris, Gallimard, 2000 ; D. Blocker, Instituer un art : politiques du théâtre dans la France du premier XVIIe siècle, Paris, Champion, 2009), les écrits marginaux du pouvoir, qui publient dans un même mouvement le livre, ses acteurs (l’auteur, l’éditeur…) et le pouvoir du roi ou d’un grand seigneur, apparaissent comme l’un des lieux où se configure la relation entre le littéraire et le politique et où se définit la valeur politique et sociale des lettres et des arts.

 

 

Les communications pourront étudier l’inscription du pouvoir dans les dédicaces, les prologues, les préfaces, avis et examens, les textes introductifs, les autorisations et privilèges, les annotations, les légendes de gravures ou d’illustrations, les clés, et toutes les marges du livre, du spectacle ou de l’image, dans l’espace européen entre le XVIe et le XVIIIe siècle, à partir des questions suivantes.

 

1. Y a-t-il une créativité de ces écritures du pouvoir ? Les écritures du pouvoir inscrites dans les dédicaces, les prologues, les textes d’autorisation ou de privilège, apparaissent souvent comme autant de passages obligés emplis de lieux communs, de formules stéréotypées dictées par le genre. Même le privilège de librairie, cadré par sa fonction juridique, est pourtant susceptible de variations : celui des Métamorphoses d’Ovide en rondeaux de Benserade est ainsi écrit… en rondeaux ! On s’attachera à mettre en lumière la variété de ces écrits, les marges de manœuvre des auteurs. On s’interrogera sur la valeur, les usages, l’efficacité des lieux communs et des innovations.

2. Qui est l’auteur de ces écrits ? Quel est le rôle du pouvoir, des institutions de la monarchie, dans leur production ? Dans quelle mesure la production institutionnelle de l’image du pouvoir constitue-t-elle un modèle pour ces écrits ? Comment configurent-ils les relations entre les différents acteurs du livre et le pouvoir ? On s’intéressera particulièrement aux auctorialités floues et à ce qu’elles peuvent produire en termes de hiérarchies, de légitimation, de représentations du pouvoir. On pourra aussi étudier les enjeux de la figure du roi comme auteur produite par de nombreuses dédicaces.

3. Ces écrits sont-ils lus et comment ? On s’intéressera aux traces de lecture de ces écrits marginaux, par exemple dans des contextes polémiques. Que deviennent les prologues des opéras dans les parodies ? dans les reprises ? Quel est le devenir de ces écrits marginaux dans les éditions successives, les traductions ? Comment continuent-ils (ou non) à être lus et interprétés, en dehors des circonstances de leur création, quand le régime politique a changé, dans un autre cadre géographique ? Quels sont les effets de cette circulation large sur leur portée politique ?

4. Quelle est la place de ces écrits dans le livre ? Leur position matérielle est-elle fixe, peuvent-ils se déplacer dans le livre, voire s’autonomiser ? En quoi cette position est-elle liée à une hiérarchie, à un ordre d’écriture ou de lecture, voire à des ordres (temporel, spatial, symbolique) en tension ou en conflit ? Que produisent les déplacements, les changements, les circulations des paratextes ? Les clés peuvent ainsi prendre des formes diverses, autonomes ou intégrées au livre, sous forme d’annexes ou de notes marginales (M. Bombart et M. Escola dir., Littératures classiques 2004/2, 54 : Lectures à clés). On interrogera la hiérarchie du texte et du paratexte en étudiant les éléments de cohérence, de dialogue, d’échos entre le centre et les marges. À partir de là, on pourra poser la question de la marginalité du discours politique, des relations et des hiérarchies entre valeur littéraire et valeur politique des textes.

5. Comment ces écrits convoquent-ils le pouvoir (du roi ou d’un autre) pour l’utiliser dans des actions diverses ? Le privilège peut ainsi être considéré comme un dispositif de légitimation des auteurs par le pouvoir (N. Schapira, « Quand le privilège de librairie publie l’auteur », De la Publication. Entre Renaissance et Lumières, Paris, Fayard, 2002). Dans quelle mesure la représentation du pouvoir fonctionne-t-elle comme une appropriation, voire un détournement ?

6. Comment ces écrits utilisent-ils le livre dans des actions diverses ? Les dédicaces présentent des scènes d’offrande, dans lesquelles l’auteur ou l’éditeur présente un livre au pouvoir (R. Chartier, « Dédicace et Patronage », Culture écrite et société, Paris, Albin Michel, 1996) : qu’offre-t-on quand on offre un texte, un livre ? Quelle est la valeur d’un tel présent ? Quelles valeurs (politique, sociale, éthique, esthétique…) les écrits marginaux du pouvoir donnent-ils au livre, et plus largement aux lettres et aux arts ? Comment cette valeur évolue-t-elle au cours de la période ?

 

 

Merci d’adresser vos propositions de communication avant le 15 janvier 2018 conjointement à :

Yohann Deguin                      yohann.deguin@univ-lorraine.fr

Marine Roussillon                 marine.roussillon@univ-artois.fr

L’éditeur à l’œuvre : reconsidérer l’auctorialité ? fin XVe s.-XXIe s.
Posted: Tuesday, October 31, 2017 - 00:08

L’éditeur à l’œuvre : reconsidérer l’auctorialité ? fin XVe s.-XXIe s.

Colloque international organisé par

Dominique Brancher, Gaëlle Burg (Université de Bâle) et Giovanni Berjola (Université de Nancy)

Université de Bâle, 11-12 octobre 2018

Propositions: avant le 1er janvier 2018

Qui fait le livre ?  Aux yeux du sens commun, la réponse semble évidente : l’auteur écrit un texte, qu’il confie à l’éditeur, lequel imprime le livre puis le publie. Il revient alors aux lecteurs de le consacrer en l’érigeant en œuvre littéraire. La distinction paraît claire entre création et publication. Or, on le sait, dans le cadre sociologique de ce que Dominique Maingueneau nomme l’« institution littéraire »[i], les choses sont plus complexes et moins tranchées. De même que l’auteur est à la fois une personne, l’écrivain, et un personnage incarné par le nom de l’auteur, l’éditeur ne saurait se réduire à un individu unique mais regroupe un ensemble d’intervenants. Comme le montre Roger Chartier, l’œuvre imprimée est le fruit d’une convergence de systèmes, d’acteurs et de pratiques, véritables « machineries sémantiques »[ii]qui dépassent l’intentionnalité du seul écrivain. Les notions d’instance auctoriale et d’instance éditoriale seraient ainsi plus pertinentes puisqu’elles désignent moins des personnes que des fonctions qui contribuent toutes deux à la genèse de l’œuvre et à son sens.

À la Renaissance, l’œuvre littéraire se présente, pour reprendre l’heureuse expression d’Anne Réach-Ngô, comme une « création collaborative »[iii] : à l’écriture créatrice de l’écrivain répond une « écriture éditoriale »[iv]. Cette dernière ne se superpose pas au travail initial de l’auteur mais fait partie intégrante d’un processus où création et publication s’amalgament. Celui qui en porte la responsabilité se nomme « imprimeur » ou « imprimeur-libraire » au XVIe siècle, tant les processus de conception, de fabrication et de vente de l’objet livre demeurent solidaires. Plus tard, avec l’apparition des mots « éditeur » et « édition » au sens moderne, on parlera de « libraire-éditeur » (1813). « Édition », attesté dès le deuxième tiers du XVIe siècle, a d’abord désigné l’action d’établir un texte en vue de sa parution et prend seulement, à la fin du XVIIe siècle, le sens de reproduire un texte, préalablement établi, par un procédé technique. Tardif (1738), le terme « éditeur » suit la même évolution sémantique, n’adoptant le sens de publication et de mise en vente d’ouvrages imprimés que vers 1775. Aujourd’hui, on distingue éditeur-papier et éditeur numérique, les pure players désignant des sociétés dont l’activité d’édition, de distribution, et d’infomédiation s’est développée exclusivement sur internet.

Ces transformations lexicales reflètent des évolutions ou des ruptures sur le plan des concepts ou des pratiques, conditionnées par le changement des supports et des techniques, ainsi que la spécialisation des fonctions. Mais à l’inverse, ces mêmes transformations masquent des constantes dans le travail de l’instance éditoriale, dès lors qu’on s’autorise à employer ce concept d’éditeur de manière diachronique aussi bien pour parler des livres imprimés de la première Modernité que des livres numériques. On peut ainsi étendre la réflexion sur le travail éditorial à la Renaissance à d’autres périodes : que l’on songe à la part que prennent les choix éditoriaux dans les succès littéraires depuis le XIXe siècle, période qui constitue, avec l’industrialisation de l’édition, un jalon important dans l’histoire du livre. L’œuvre de Jules Verne est, par exemple, étroitement liée au travail de son éditeur, Hetzel, qui ne manquait pas d’intervenir dans le processus créatif. L’édition contemporaine place désormais l’éditeur au centre de la sphère littéraire : les prix récompensent des auteurs qui portent les couleurs de leurs maisons d’éditions respectives. Parfois même, le livre est un produit de masse pensé et projeté par l’instance éditoriale avant d’être la création de l’instance auctoriale. Dans le domaine du numérique, la dimension collaborative de la création devient un principe éditorial à part entière. On peut se demander si la posture éditoriale a réellement évolué depuis la naissance de l’imprimerie. En définitive, quel est le poids véritable de cette instance dans la création littéraire ? On s’interrogera sur les dispositifs, les stratégies et les enjeux de ce processus en vue de reconsidérer la notion d’auctorialité.

Durant ce colloque nous privilégierons les études de cas s’inscrivant dans le champ de la littérature française de la Renaissance à nos jours. Voici une liste non exhaustive d’axes de recherche et de pistes de réflexion :

  • Axe législatif : contrat, droits d’auteur, responsabilité pénale de l’auteur, etc.
  • Axe éditorial : mise en texte, mise en livre, péritexte, publication et commercialisation, support papier/numérique, etc.
  • Axe sociologique : création collaborative, tension entre éditeur et auteur, choix éditoriaux, réception de l’œuvre, concurrence et émulation entre éditeurs, concours et prix littéraires, etc.

Les propositions de communication de 250 mots maximum, accompagnées d’une courte bio-bibliographie, sont à envoyer à l’adresse suivante : gaelle.burg@unibas.ch avant le 1er janvier[v] 2018.

 

[i] Dominique Maingueneau, Le Discours littéraire, Paris, Armand Col.in, « U », 2004, p. 41.

[ii] Roger Chartier, Pratiques de la lecture, « Du livre au lire », Paris, Rivages, 1985, p. 79.

[iii] Anne Réach-Ngô, « Du texte au livre, et retour : la production littéraire à la Renaissance, une création collaborative ? », pp. 29-47, Genesis, 41, 2015, p. 32.

[iv] Ibid., p. 32.

 

New Publications

Molière Le Tartuffe ou l'Hypocrite Comédie en trois actes (restituée par Georges Forestier)
Posted: 5 Nov 2021 - 04:33

Molière, Le Tartuffe ou l'Hypocrite, Comédie en trois actes restituée par Georges Forestier
Portaparole, 2021, 120 p.

La pièce sera donnée à la Comédie-Française en janvier prochain pour inaugurer l’année Molière. 

Présentation de l’éditeur :
En mai 1664, Louis XIV applaudit à Versailles Le Tartuffe ou l’Hypocrite, comédie en trois actes de Molière. Mais cette hilarante satire des dévots — le chef de famille est d’un aveuglement ridicule et son directeur de conscience ne peut résister à la tentation et tombe dans l’hypocrisie — vient con­trarier sa nouvelle politique religieuse, et il en interdit toute représentation publique. Après avoir clamé que, loin de se moquer des dévots, il dénonçait les faux dévots et s’attaquait à toutes les formes d’hypocrisie, Molière entreprit de conformer sa pièce à son discours en ajoutant deux actes entiers. Tartuffe s’y révèle non plus un directeur de conscience tombant dans l’hypocrisie, mais un hypocrite de profession, un imposteur. Le texte proposé ici est une reconstruction de la version de 1664, résultant d’une démarche « génétique ». En « grattant » la surface de la version définitive, on voit affleurer l’histoire traditionnelle de l’homme pieux accueillant chez lui un religieux, lequel tombe amoureux de sa femme, tente en vain de la séduire, l’oblige à une ruse pour convaincre son mari incrédule et se fait chasser de la maison. Ce qui correspond aux actes I, III et IV de la version définitive. Où l’on dé­couvre dans cette version en trois actes une pièce plus puissante, plus dynamique, et beaucoup plus comique.

https://portaparolefrance.com/boutique/nouveau/le-tartuffe-ou-lhypocrite/

Portaparole / 120 pages / 16,00 euros

Spectacles et performances artistiques à Rome (1644-1740) (dir. Anne-Madeleine Goulet, José María Domínguez et Élodie Oriol)
Posted: 5 Nov 2021 - 04:29

Spectacles et performances artistiques à Rome (1644-1740). Une analyse historique à partir des archives familiales de l’aristocratie, dir.  Anne-Madeleine Goulet, José María Domínguez et Élodie Oriol, Rome, Publications de l’École française de Rome, 2021.

Le présent ouvrage apporte une contribution à l’histoire des arts du spectacle à Rome entre l’avènement en 1644 du pape Innocent X, issu de la famille des Pamphilj, et la mort du cardinal mécène Pietro Ottoboni en 1740, qui marqua la fin de l’époque du népotisme. Les innombrables spectacles organisés à l’époque par les familles de la haute aristocratie ont laissé des traces de leur exécution et de leur appréciation par le public dans des archives encore peu exploitées. En analysant, sous l’angle du concept de performance, l’événement spectaculaire dans toutes ses dimensions (mécénat, financement, livrets, partitions, enjeux socio-politiques, collaborations artistiques, exécution singulière ou réitérée, réception par le public, mémorialisation), il devient possible de resituer ces entreprises artistiques dans le cadre d’une histoire sociale et culturelle de l’époque. À partir de l’exploration des archives de plusieurs grandes familles aristocratiques de Rome, des actes notariés et des archives institutionnelles, comme celles des académies, des établissements d’enseignement ou des théâtres, une vingtaine de spécialistes appartenant à des disciplines diverses s’interrogent sur l’existence, à l’époque, d’un modèle d’organisation commun aux différentes familles en matière d’arts du spectacle, un modèle qui est le signe d’une culture collective ainsi que d’un système de normes et de valeurs largement partagé.

sommaire

En librairie (35€), ainsi qu’en libre accès sur Open Edition (mais sans les index): http://books.openedition.org/efr/16344.

The Dream of Absolutism: Louis XIV and the Logic of Modernity (Hall Bjørnstad)
Posted: 3 Nov 2021 - 05:10

Hall Bjørnstad, The Dream of Absolutism: Louis XIV and the Logic of Modernity (University of Chicago Press, October 2021). 

What was absolutism, and how did it work? What was the function of the ostentatious display surrounding Louis XIV at Versailles? What is gained—and what is lost—by approaching such expressions of absolutism as propaganda, as present-day scholars tend to do? 

In this sweeping reconsideration of absolutist culture, Hall Bjørnstad argues that the exuberance of Louis XIV's reign was not top-down propaganda in any modern sense, but rather a dream dreamt collectively, by king, court, image-makers, and nation alike. Bjørnstad explores this dream through a sustained close analysis of a corpus of absolutist artifacts, ranging from Charles Le Brun's famous paintings in the Hall of Mirrors at Versailles via the king's secret Mémoires to two little-known particularly extravagant verbal and textual celebrations of the king. The dream of absolutism, Bjørnstad concludes, lives at the intersection of politics and aesthetics. It is the carrier of a force that emerges as a glorious image; a participatory emotional reality that requires reality to conform to it. It is a dream, finally, that still shapes our collective political imaginary today. 

For more details see: https://press.uchicago.edu/ucp/books/book/chicago/D/bo113684735.html  

248 pages | 7 color plates, 14 halftones | 6 x 9

Trois adolescents d'autrefois, Rodrigue, Agnès et Hippolyte (Patrick Dandrey)
Posted: 3 Nov 2021 - 05:06

Patrick Dandrey, Trois adolescents d'autrefois, Rodrigue, Agnès et Hippolyte, Paris, Honoré Chamption, "Champion essais", 2021.

Peut-être parce qu’on s’est accoutumé à les voir incarnés à la scène par des comédiens plus âgés que leurs rôles, Rodrigue, Agnès et Hippolyte, héros de trois chefs-d’œuvre parmi les plus vivants et les plus puissants du théâtre français, se caractérisent par un trait commun qu’on a trop oublié : ce sont des adolescents. Soumis à des figures adultes dont ils subissent les injonctions contradictoires et les passions mal maîtrisées, ils sortent de l’enfance assujettie et prétendent à une reconnaissance comme sujets de plein droit, comme sujets adultes : cette transition, c’est ce que nous nommons adolescence. Mais au XVIIe siècle l’adolescence ne constitue pas une tranche de vie identifiée et autonome : on y entre et on en sort par phases décousues, par « tuilage ». L’œuvre dramatique aurait-elle donc pour tâche de combler ce vide, de dire cette béance, de revendiquer cette reconnaissance ? En relisant dans cette optique inédite ces trois pièces, on les redécouvre : toujours neuves et étonnamment méconnues.

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

Collection CHAMPION ESSAIS

Format13 X 20 CM

No dans la collection0055

Nombre de volume1

Nombre de pages204

Type de reliureBROCHÉ

Date de publication27/09/2021

ISBN9782745357427

Libertines and the Law (Adam Horsley)
Posted: 1 Nov 2021 - 13:58

Adam Horsley, Libertines and the Law: Subversive Authors and Criminal Justice in Early Seventeenth-Century France (Oxford: Oxford University Press / British Academy Postdoctoral Fellowship Monographs, 2021), 432 pp.

Following the assassination of Henri IV in 1610, the political turbulence of Louis XIII's early reign led to renewed efforts to police the book trade during a golden age of so-called 'libertine' literature. Libertines and the Law examines the notorious trials of three subversive authors. The Italian naturalist philosopher Giulio Cesare Vanini was brutally executed for blasphemy by the Parlement de Toulouse in 1619. The Jewish convert Jean Fontanier was burned at the stake two years later in Paris for authoring a text refuting Christian teaching. Finally, the trial of the infamous poet Théophile de Viau for irreligion, obscenity, and poetic descriptions of homosexuality proved to be a landmark in French literary and social history, despite the poet eventually escaping the death penalty in 1625.

These trials are contextualised with a conceptual history of libertinism, as well as an exploration of literary censorship and the mechanics of the criminal justice system in early modern France. Drawing from legal manuals, rarely explored archival sources, newly discovered documents, and forgotten witness testimonies, Libertines and the Law provides new insights into the censorship of French literature and thought from the perspectives of both the defendants and the magistrates. Through a diverse corpus including poetry, philosophical texts, religious polemics, Jewish teachings, private memoirs, and seventeen images of the relevant trial records, it sheds new light on this crucial period in literary, legal, and intellectual history.

Table of contents.

Hardback
Published: 14 October 2021
432 Pages | 17 Illustrations
ISBN: 9780197267004