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Calls for Papers and Contributions

CFP: V International Conference on Mythcriticism
Posted: Monday, December 4, 2017 - 20:14

“Myth and Audiovisual Creation” Madrid, 15th-26th October 2018

The Conference will be held in four venues (all are either in Madrid or in its outskirts)

Universidad de Alcalá: “German Myths” (15th-17th Oct.)

Universidad Autónoma: “Classical Myths” (17th-19th Oct.)

Universidad Francisco de Vitoria: “Biblical Myths” (22nd-23rd Oct.)

Universidad Complutense: “Modern Myths” (24th-26th Oct.)

 

More information and registration: https://mythcriticism.com/en/

 

V

Appel à communications: Émotions en bataille, XVIe-XVIIIe siècle Sentiments, sensibilités et communautés d’émotions de la première modernité
Posted: Thursday, November 30, 2017 - 11:36

Montréal, Université du Québec à Montréal

25-26 octobre 2018

Propositions: 5 janvier 2018

1er colloque international du CIREM 16-18, sous la responsabilité du GRHS

 

En dépit de l’histoire des émotions qui constitue aujourd’hui l’un des chantiers les plus prolifiques de l’histoire médiévale, et de l’histoire des sensibilités qui permet d’explorer les différentes traces et discours des cultures sensorielles des XIXe et XXesiècles, la recherche sur l’époque moderne demeure toujours méfiante à l’égard des « émotions ». Depuis le déclin de l’histoire des mentalités, les chercheurs explorent les pratiques et les représentations, mais hésitent toujours à penser en termes d’affects, de sentiments ou d’émotions. La philosophie (Descartes, Spinoza, Hume), la rhétorique (Bernard Lamy), la poétique (Scaliger), l’esthétique (Leibniz, Kant, Burke), voire la peinture (Le Brun, Diderot, Lavater, Winckelmann) des passions, suscitent en revanche un intérêt fécond pour une réflexion commune. Plus que jamais, le dialogue interdisciplinaire devient nécessaire pour penser cet aspect fondamental de la première modernité.

Puissante, constructive et active, l’émotion est un lien social et un facteur de solidarité ; impulsive ou latente elle peut aussi, à travers la peur, le dégoût ou la colère, déchirer des communautés et provoquer des ruptures. Elle est au cœur de la pitié naturelle comme de la sensibilité sociale. Elle est à la source de nombreuses nouveautés associées à la première modernité (la piété personnelle, l’individualisation de l’enfant ou l’amour bourgeois) et constitue le moteur d'importants basculements de l’ordre ancien (le désenchantement du monde de la Réforme, ou la refondation d’un autre par la Terreur). Alors que les expériences émotionnelles des acteurs et des observateurs peuvent différer radicalement, elles peuvent aussi être étroitement liées par l'interaction sociale (dans le cadre d’espaces particuliers de sociabilité, ou par la correspondance), les représentations culturelles et visuelles (comme le théâtre et les beaux-arts) et la médiatisation (la presse périodique ou les images volantes). Les émotions et leurs usages ont aussi suscité le débat et participé à la formation et à la dissolution non seulement des groupes sociaux et des communautés, mais encore des rumeurs, des révoltes et des révolutions.

Ce colloque international prêtera une attention particulière aux interactions entre les émotions et l’imaginaire, à leurs évolutions et à leurs impacts sur les institutions sociales tels que le couple et la famille, le droit et les peines, la religion et l’anticléricalisme, la guerre et la paix, l'État et le peuple, les sciences et les arts, la ville et son architecture, parmi tant d’autres exemples. Les communications pourront intégrer des perspectives politiques, sociales et culturelles en examinant les comportements émotionnels, les expressions et les représentations des émotions dans une grande variété d’archives, de textes et d’images de l’époque moderne. Il sera possible d’interroger, en les croisant, les pratiques émotionnelles dans l’espace, les expériences émotionnelles dans les textes et les émotions médiatisées dans les arts visuels.

L’histoire de la rhétorique, l’histoire sociale et culturelle, l’histoire de l’art et la philosophie moderne seront au cœur de cette réflexion croisée : aussi, pour favoriser le dialogue interdisciplinaire, le comité d’organisation encourage la proposition de communications à deux voix, conçues par la réunion de deux disciplines autour d’un même problème. Le programme pourra donc présenter des communications solitaires (20 minutes) ou en tandem (30 minutes).

Les propositions de communication devront comprendre un titre, une présentation du projet d’environ 300 mots et une courte présentation biographique, le tout tenant sur une seule page.

Date limite de soumission des propositions : 5 janvier 2018.

Les projets sont à transmettre à bastien.pascal@uqam.ca

Le colloque se tiendra à BAnQ Vieux-Montréal (535 avenue Viger Est, Mtl) les jeudi 25 et vendredi 26 octobre 2018.

Comité scientifique : Pascal Bastien (UQAM), Peggy Davis (UQAM), Benjamin Deruelle (UQAM), Frédéric Charbonneau (McGill), Lyse Roy (UQAM)

http://cirem16-18.ca/

http://www.grhs.uqam.ca/

Source: Fabula

 
Appel à communications: Bussy-Rabutin. Horizons féminins
Posted: Thursday, November 30, 2017 - 11:33

Journée d’Études

Samedi 8 septembre  2018 au Château de Bussy Rabutin

Propositions: le 10 mai 2018

Horizons féminins

En ce quatrième centenaire de sa naissance, la Société des amis de Bussy-Rabutin et le Centre de recherche sur l’Europe classique (EA 4593 CLARE, Université Bordeaux-Montaigne) ont choisi de consacrer la journée d’étude qu’ils organisent le samedi 8 septembre 2018 aux Horizons féminins de l’auteur de l’Histoire amoureuse des Gaules. Inscrite dans le prolongement des Horizons littéraires et libertins (Rabutinages n°24 et n° 26), cette rencontre sera l’occasion d’aborder les figures féminines dans la vie et l’œuvre de Bussy. La présentation de celles-ci est en effet trop souvent démarquée des œuvres, alors qu’elles ont pu les inspirer ou contribuer à leur élaboration (Maximes d’amourHistoire amoureuseRecueil des lettres au roi) et qu’elles ont souvent occupé une position respectable dans la vie de la cour et des lettres.

La journée est donc destinée à remettre au premier plan des personnalités qui font la richesse de l’œuvre de Bussy et, ce faisant, d’aider à en appréhender la complexité tout en nuançant le portrait de l’écrivain, de l’épistolier et du maître du château.

Il s’agit en premier lieu de compléter les évocations que propose le mémorialiste de ses deux épouses : Gabrielle de Toulongeon et Louise de Rouville, de manière à mieux comprendre la place qu’il leur a successivement accordée dans ses écrits à la première personne. Il s’agit ensuite de s’attacher à des figures emblématiques, à commencer par Mme de Sévigné.   Si la complexité des rapports de l’épistolier avec sa cousine a été largement décrite, l’on n’a peut-être pas assez pris garde à la compréhension que chacun témoignait pour l’amour que l’autre portait à l’une de ses enfants, ni au fait que Mme de Grignan a tenu une correspondante relativement régulière avec Bussy. Cette étroite association explique d’ailleurs en partie pourquoi Mme de Coligny, sa fille et collaboratrice zélée de la dernière partie de l’œuvre,  a éclipsé la figure pourtant touchante de Diane Jacqueline, visitandine au couvent du faubourg Saint-Antoine, ainsi que celle de Charlotte, abbesse de Prâlons…

C’est ensuite Mme de Montglas : au cœur de l’œuvre romanesque et satirique de Bussy, Iris, Belise puis l’Infidèle, a-t-elle laissé par sa participation à la société précieuse des éléments littéraires, architecturaux ou décoratifs qui éclairent la personnalité et l’évolution de l’exilé ? C’est encore Mlle de Montpensier qui elle aussi a connu l’exil et avec qui il noue une amitié qui traverse le temps. Au-delà, sa volonté de réunir dans sa maison de Bussy le portrait de toutes ses belles amies, témoigne avec superbe de la force des liens qu’il a tissés avec des femmes remarquables par elles-mêmes autant que par leurs rapports avec lui. Cependant, de même qu’il a développé son œuvre après son exil, de même, il a su renouveler son amitié avec Mme de Scudéry et nouer de nouvelles relations (Mme Bossuet, mais aussi, plus tardivement, Mme de Maisons). Autant de figures féminines à étudier.

Les horizons féminins veulent ainsi réinterroger la galanterie rabutine qui ne se prive pas d’épingler les fausses prudes et les coquettes au nom de la sincérité et de l’authenticité des sentiments, tout en étudiant les nuances de ces honnêtes amitiés faites de confiance et d’affection parfois amoureuse.  

Les communications, d’une durée de vingt-cinq minutes, feront l’objet d’une publication dans Rabutinages, la revue de la Société. Les propositions sont à adresser avant le 10 mai 2018 à :

Christophe Blanquie (Société des amis de Bussy-Rabutin) ch.blanquie@outlook.com

Myriam Tsimbidy (CEREC/ CLARE) myriam.tsimbidy@u-bordeaux-montaigne.fr   

Source: Fabula

Appel à communications: Les temps de la fulgurance : forces et fragilités de la forme brève
Posted: Thursday, November 30, 2017 - 11:30

Colloque international et interdisciplinaire

18-20 avril 2018

Lieu(x) : Maison de la Recherche Germaine Tillion ; Musée des Beaux Arts d’Angers (19 avril 2018)

 

Laboratoire : CIRPaLL, Université d’Angers

Organisatrices : Karima Thomas, Cécile Meynard

 

Les formes brèves font l’objet d’un intérêt grandissant de la part des chercheurs[1].Notre colloque, international et interdisciplinaire, s’inscrira dans ce paysage selon un angle d’approche inédit[2]. Venant s’ajouter aux workshops et journées d’étude sur la question des formes brèves déjà organisés en 2016 et 2017 par les universités d’Angers et de Nantes dans le cadre du projet FOBrALC[3], et au colloque « Formes brèves et modernité » organisé par l’université de Nantes les 26-28 janvier 2017, il confirme l’intérêt que les institutions appartenant à l’Université Bretagne-Loire manifestent pour cet axe de recherche fédérateur.

Si la notion du bref n’est bien sûr pas synonyme de celle du court, il nous semble intéressant de questionner le rapport des formes brèves au temps, ou plutôt aux temps de la fulgurance, en nous intéressant tout particulièrement à leurs enjeux, leurs atouts et leurs limites, en lien précisément avec cette temporalité protéiforme.

« Les Cyclopes, fils de la Terre et du Ciel, forgèrent cette trinité Tonnerre-Eclair-Foudre qu’ils offrirent à Zeus en échange de leur délivrance - ils avaient été emprisonnés par C(h)ronos, le Temps[4]. » Tout se passe comme si la libération du temps, de la durée s’accompagnait de la fulguration de l’éclair, de l’intensité de la foudre. La libération du temps ne signifie pas pour autant son absence. Dans la fulgurance, le temps est hors des gonds. Entre le temps « immuable de la maxime »[5], l’immédiateté de l’aphorisme[6], le temps instantané de l’image fulgurante qui, une fois rediffusée, « efface l’empreinte du temps »[7], le temps éphémère  des performances (land-art, photos postées sur Instagram, brèves, flash-infos…) le temps ponctuel qui s’étiole et/ou s’étire pour s’inscrire dans la durée (les journaux intimes, posts sur Facebook, tweets, recueils de poèmes), le temps fragmenté des séries articulant une même histoire à travers plusieurs « micro-récits », ou encore la temporalité itérative des séries bouclées, la fulgurance instaure une nouvelle dynamique dans la forme brève. Il serait aussi pertinent sans doute de s’interroger sur une poétique de la fulgurance, voire sur son éthique. Pensons à ces photos volées par les paparazzi ou prises pendant les catastrophes naturelles ; ou encore, dans une autre logique, aux graffitis, aux banderoles de manifestants, mais aussi à tous les sites qui regorgent de maximes des temps modernes, que les gens publient ensuite sur leur mur Facebook… Autant de pratiques qui, dans leur diversité, peuvent également amener à s’interroger sur les forces et les fragilités de la forme brève (efficacité, pertinence, éthique, question parfois paradoxale de la pérennisation et de la conservation…).

La fulgurance ne peut-elle pas également inscrire dans la forme brève un scandale, celui de l’inachevé, du risque de l’impertinence et du nonsense ou encore d’une réception incomplète ? Ne peut-elle pas rendre possible dans la forme brève cette force de saisissement dont le jaillissement lapidaire et laconique serait un gage d’efficacité sémantique et sémiotique, une promesse de pérennisation et de conservation ?

Les notions de brièveté/fulgurance pourront ainsi être associées à

1/ Thématiques croisées :

L’immédiateté, l’instantanéité, l’éphémérité…

L’intensité, la violence : décharge, saisissement, impact…

Le ton et le style : le laconique, le lapidaire, le sec, le brutal, l’agressif ; les changements de style induits par les changements de forme (mail, twitter…)

Le mysticisme : aveuglement (dazzling)/ révélation ; les mythes et le sacré…

La création comme éblouissement, jaillissement…

La fragmentation, le rapport achevé/inachevé, l’indicible…

Les possibles contradictions : finesse / grossièreté ; concentration / réduction ; densité / légèreté ; éphémérité / durabilité…

2/ Formes artistiques :

Performances, land-art, street-art, bandesdessinées, comic strips, flashmobs, photographie…

Formes brèves littéraires : Flash-fiction, nano-fiction, Récits enchâssés, anecdotes, poésie…

Formes brèves scéniques, audiovisuelles : théâtre, cliff-hangers, microrécits télévisuels…

3/Pratiques, réceptions et usages : zapping, teasing, concentration/sélection (abstracts,  extraits, sommaires…), stylisation, synthèse, modalités de connaissance et d’appréhension du monde, de la culture, de la réalité par la forme brève (usages pédagogiques, thérapeutiques, scientifiques…) ; caricature, stéréotype, etc.

4/ Formes d’expression, de communication, d’information : manifestes, slogans, affiches, brèves, dépêches, flash-infos, discours publicitaires, bandes-annonces…

 

Afin de mieux cerner cette notion complexe et polymorphe de « forme brève »au prisme de la temporalité, nous souhaitons ainsi avoir une approche interdisciplinaire la plus large possible, dans des domaines aussi variés que les lettres, l’histoire, la philosophie, les sciences de l’information et de la communication, la linguistique, la didactique, la sociologie, la médecine, la psychologie, la photographie, les arts et arts du spectacle, l’économie de la création, etc.

 

Comité scientifique :

Ailsa Cox (université d’Edge Hill) 

Elke d’hoker (université de Louvain)

Yvon Houssais (université de Franche-Comté)

Yannick le Boulicaut (université catholique de l’Ouest) 

Gérald Préher (université de Lille) 

Michelle Ryan-Sautour (université d’Angers)

Walter Zidaric (université de Nantes) 

Shannon Wells Lassagne (université de Bourgogne)

Martine Hennard Duteil De la Rochère (Université de Lausanne)

Les propositions de communications (1 page) devront parvenir aux organisatrices Karima Thomas  (karima.thomas@univ-angers.fr) et Cécile Meynard (cecile.meynard@univ-angers.fr), ainsi qu’un bref CV (3/4 de page à 1 page) d’ici au 31 décembre 2017. Les langues du colloque sont le français et l’anglais.

Les propositions seront examinées par le comité scientifique qui fera savoir sa réponse le 25 janvier 2018 au plus tard.

 

 

[1] Comme en témoigne par exemple l’organisation prochaine d’un colloque à l’université de Sfax (Tunisie) sur « La brièveté » (30 novembre-1er décembre 2017) et d’une journée d’étude à l’université de Bourgogne sur les formes brèves à la télévision (« Brevity and the short form in serial television », 2 février 2018.

[2] En 2015 a eu lieu un colloque à l’université Stendhal sur L’Imaginaire sériel, dont l’un des axes était « le temps et l’espace sériel » ; mais il reste encore beaucoup à faire sur la question des relations entre les formes brèves et la temporalité.

[3] Formes brèves dans les Arts, la Linguistique et la Culture, financé par le CPER, MSH- Ange-Guépin, Région des pays de la Loire.

[4] Florence Delay, Petites formes en prose après Edison, Fayard, 2001, p. 9

[5] Roland Barthes, « Réflexion ou sentence et Maxime », Degrès Zéro de l’Ecriture, Seuil 1972, p. 45

[6][6] Alain Montandon, Les formes brèves, Hachette, 1992, p.70.

[7] Alain Gauthier, « Le temps c’est l’image », Quaderni N°16, 1991-1992, p.46.

 
Appel à communications: Une virile imposture? Construction du jeune homme dans la littérature
Posted: Thursday, November 30, 2017 - 11:26

Université du Québec à Montréal, 18-19 octobre 2018

Propositions: 15 février 2018

 

Force, courage, sens de l’honneur, goût de la conquête, de la gloire, sens du sacrifice, patriotisme, valeur de la belle mort (au combat et héroïquement), contrôle de soi, puissance sexuelle, etc. Il en faut beaucoup pour être un homme, un « vrai ». Ou plutôt, il en faut beaucoup pour être un homme viril.

Bâtie à coup de stéréotypes, la virilité semble bien une construction sociale toujours historiquement située et utilisée pour théoriser la supériorité du masculin sur le féminin. Mais pour la philosophe Olivia Gazalé, les femmes ne sont pas les seules victimes de ce mythe de la virilité. Les oppresseurs seraient eux aussi oppressés par leur propre outil de domination [Gazalé, 2017]. Les hommes, constamment contraints de faire la preuve de leur masculinité, tentent de répondre tant bien que mal aux injonctions qu’imposent les stéréotypes de la virilité. Réduits à un nombre limité de caractères et de valeurs supposés les consacrer en tant qu’hommes, ils sont amputés d’une grande partie de leur vie psychique, sociale et familiale. Les masculinités gagneraient ainsi à s’emparer, comme les féministes l’ont fait et continuent de le faire, du profond travail de déconstruction des lieux communs et stéréotypes aliénants.

Pour Françoise Héritier, « l’âge d’homme, c’est le trou noir et le référent ultime » [Héritier, 1996:303]. Notre société peine à voir et à penser les normes de la masculinité, ce qui en fait un terrain fertile pour la reproduction des rapports de genre et de pouvoir. Néanmoins, ces dernières années sont marquées par l’émergence de réflexions sur les hommes. La recherche universitaire s’empare enfin de la question et remet en cause le supposé état de crise de la virilité.  

L’anthropologue Mélanie Gourarier émet l’hypothèse que l’état de crise serait constitutif de la virilité et ne serait, non pas la marque de son affaiblissement, mais l’outil de son affermissement : « la rhétorique de la crise de la masculinité […] [devrait être] ainsi appréhendée comme une ressource discursive potentiellement mobilisable, d’ailleurs historiquement mobilisée, afin de reproduire un ordre social qui, passant pour menacé, se transforme, s’ajuste et se normalise » [Gourarier, 2017:11]. Alors, comment devenir homme quand les repères et les modèles donnés sont constamment perçus comme étant en danger ?

Le mythe de la virilité et son état de crise permanent nous apparaissent ainsi, plus que jamais, une question qu'il convient de poser à la littérature puisque celle-ci se révèle être un terrain propice à leur déconstruction. Les romans font partie des rares lieux où il est possible de révéler cette imposture en mettant fin à l’idée d’une prétendue transparence et essentialité de la virilité. Ils appuient sur les zones d’ombre qui entourent ce mythe en mettant en scène, non pas une virilité triomphante, mais une virilité du désarroi.

À partir d'angles critiques divers (ethnocritique, sociocritique, psychanalytique, historique, philosophique, etc.), ce colloque voudrait interroger la place de la littérature dans ce travail de déconstruction. Comment se façonne l’identité individuelle et sociale du jeune homme face aux injonctions à la virilité dans les textes ? Comment les œuvres littéraires éprouvent le modèle pour exposer l'imposture qu’est la virilité ? La littérature peut-elle être un lieu de reconfiguration de la masculinité face aux changements sociétaux ?

Ce colloque voudrait  proposer plusieurs axes de réflexion:

La figure du guerrier : force, courage et sacrifice

Pendant longtemps, la virilité a été assignée à diverses formes de sacrifices : sacrifice de soi pour la patrie, de son enfance, de ses émotions, de sa féminité, etc. L’exigence de rationalité ou l’impératif politique de la virilité ont souvent pris la forme d’un sectionnement de soi. L’idéal militaire et ses valeurs sont aussi accompagnés d’une grande part d’abnégation. Aujourd’hui, alors que le service militaire a été abandonné,  l’esprit guerrier s’actualise et prend des formes nouvelles. Comment certains jeunes hommes vont-ils construire leur identité virile en introduisant des valeurs guerrières dans de nouveaux lieux ? Dans quelle mesure les personnages littéraires expriment-ils ce morcellement et cette perte d’une part de l’identité ? Comment luttent-ils pour conserver leur intégrité ?

Paternité : quand les hommes engendrent des hommes

Le rôle du père dans la construction des jeunes hommes est présenté comme essentiel. Mais il est curieux de constater qu’une grande partie des discours produits sur la figure paternelle ne chante pas ses mérites mais en pleure plutôt l’absence ou la défaillance : pères faibles, mous, écrasés par les mères, absents, morts, divorcés, abusifs, etc. Or, cette chute de la figure paternelle reste une problématique de la construction masculine. Le jeune garçon semble avoir besoin d’un homme pour en devenir lui-même un. Alors seuls les hommes peuvent-ils engendrer des hommes?

Sexualité : puissance et impuissance

Les hommes ont fait reposer leur virilité sur leur sexe : la puissance du phallus, cet organe « en plus », serait le symbole de leur supériorité. Mais il est aussi la cause de leurs malheurs puisqu’il est un membre faillible. Les hommes sont ainsi hantés par l’angoisse de l’impuissance et remettent en question leur masculinité quand leur corps n’est plus sous leur contrôle. La sexualité est le haut lieu des injonctions à la virilité : puissance phallique mais aussi génésique, désir sexuel constant, capacité à donner du plaisir, etc. La sexualité est également un outil de domination qui fait appel aux valeurs belliqueuses. Dès lors, comment construire son identité en dehors de ces schémas ? Comment les personnages réinvestissent ou renoncent-ils à une certaine sexualité et quelles conséquences sur l’identité?

La maison des hommes : construction, reproduction et hiérarchisation

« Quand on est entre nous, on n’a pas à se gêner ». L’existence de lieux de l’entre-soi masculin est attestée dans de nombreuses sociétés par les historiens : clubs, cafés, chambres parlementaires, etc. Si les femmes sont parvenues à infiltrer tant bien que mal ces haut lieux de la virilité, ces derniers parviennent à se redessiner ailleurs. Cet entre-soi masculin permettrait de produire et reproduire la virilité entre les pairs tout en fabriquant de la hiérarchie entre eux : c’est aux yeux du même que l’on est validé comme « vrai » homme. L’apprentissage de la virilité se fait ainsi entre hommes, à travers des processus initiatiques : bizutage, performances physiques, « faire ses preuves », etc. Comment la communauté influe-t-elle sur la construction des jeunes hommes? Peut-on se construire contre les pairs et à quel prix?

 

MODALITÉS DE SOUMISSION

Cet appel à communications s’adresse en particulier aux chercheurs travaillant en littérature d’hier à aujourd’hui, mais reste ouvert à d’autres approches disciplinaires (anthropologie, psychanalyse, histoire, histoire de l’art, philosophie, sociologie, études cinématographiques, etc.).

Les propositions de communication, en français, d’une page maximum, accompagnées d’une notice biobibliographique (mentionnant affiliation institutionnelle, axes de recherche et publications majeures), doivent parvenir avant le 15 février 2018 par courriel à l’adresse suivante : imposturevirile@gmail.com

Une publication des actes du colloque est prévue.

 

COMITÉ D’ORGANISATION

Véronique CNOCKAERT (Université du Québec à Montréal)

Émilie BAUDUIN (Université du Québec à Montréal)

Marion CAUDEBEC (Université du Québec à Montréal, Université Toulouse Jean Jaurès)

Jordan DIAZ-BROSSEAU (Université du Québec à Montréal)

*

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

 

CITTON Yves,  Impuissances : défaillances masculines et pouvoir politique de Montaigne à Stendhal, Paris, Aubier, 1994.

CORBIN Alain, COURTINE Jean-Jacques et VIGARELLO Georges, Histoire de la virilité, Paris, Seuil, « l’Univers historique », 2011, 3 tomes.

COURTINE Jean-Jacques, « La virilité est-elle en crise ? Entretien avec Jean-Jacques Courtine », Études, 2012/2, tome 416, p.175-185.

GAZALÉ Olivia, Le Mythe de la virilité. Un piège pour les deux sexes, Paris, Robert Laffont, 2017.

GOURARIER Mélanie, Alpha mâle. Séduire les femmes pour s’apprécier entre hommes, Paris, Seuil, « La couleur des idées », 2017.

HÉRITIER Françoise, Masculin/Féminin. La pensée de la différence, Éditions Odile Jacob, 1996.

LORAUX Nicole, La Cité diviséeL'oubli dans la mémoire d'Athènes, Paris, Payot, 1997.

MEIZOZ, Jérôme, Faire le garçon, Carouges (Suisse), Zoé, 2017.

MOSSE George L., The Image of Man, The Creation of Modernity Masculinity, Oxford University Press, New York-Oxford, 1996.

RAUCH André, Le Premier Sexe. Mutations et crise de l'identité masculine, Paris, Hachette, 2000.

SOHN Anne-Marie, « Sois un homme ». La construction de la masculinité au XIXe siècle, Paris, Seuil, 2009.

New Publications

Condorcet, Écrits sur les États-Unis (éd. Guillaume Ansart)
Posted: 5 Nov 2021 - 13:53

Condorcet, Écrits sur les États-Unis, éd. Guillaume Ansart, Paris, Classiques Garnier, (2012) 2021.

Fervent américaniste, Condorcet propose une analyse résolument moderne des constitutions américaines. Dans ces écrits, il affine les principes fondamentaux de sa propre philosophie politique. La présente édition rend à Condorcet la place qu’il mérite dans l’histoire de la pensée libérale française.

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

Nombre de pages: 195

Parution: 13/07/2021

Réimpression de l’édition de: 2012

Collection: Classiques Jaunes, n° 462

Série: Littératures francophones

Autres informations ⮟

ISBN: 978-2-8124-1835-8

ISSN: 2417-6400

Les Plus Beaux Bâtiments de France. Anthologie de textes (xve-xviie siècles) (éd. Frédérique Lemercle)
Posted: 5 Nov 2021 - 13:50

Les Plus Beaux Bâtiments de France. Anthologie de textes (xve-xviie siècles), éd. Frédérique Lemercle, Paris, Classiques Garnier, 2021.

À travers deux cents descriptions des plus beaux bâtiments du royaume (xve-xviie siècle) : antiquités, résidences royales et princières, demeures privées, châteaux, édifices religieux et constructions remarquables, l’anthologie témoigne de la curiosité architecturale à l’époque moderne.

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

Nombre de pages: 336

Parution: 07/07/2021

Collection: Arts de la Renaissance européenne, n° 8

Autres informations ⮟

ISBN: 978-2-406-10826-9

ISSN: 2257-7440

Jean-Jacques Rousseau, Émile ou De l’éducation, Livres I-II -(éd. Pierre Crétois)
Posted: 5 Nov 2021 - 13:45

Jean-Jacques Rousseau, Émile ou De l’éducation, Livres I-II. Prépa scientifiques, éd. Pierre Crétois, Paris, GF, 2021.

Nous voyons aujourd’hui l’Émile comme une anticipation révolutionnaire des méthodes nouvelles en éducation. Mais, en 1762, sa publication et son succès mettent le feu aux poudres : la façon dont Rousseau y nie le péché originel lui vaut condamnation de l’Église. Convaincu d’une forme de bonté naturelle de l’enfant, que n’aurait pas encore pervertie la société humaine, Rousseau en vient à l’idée que l’enfance est un moment essentiel de l’existence et que son développement obéit à des lois générales sur lesquelles tout bon pédagogue devrait s’appuyer.

Les deux premiers livres de l’ Émile portent sur les deux stades initiaux de l’enfance (de la naissance à 2 ans et de 2 à 12 ans), au cours desquels la pédagogie est, d’emblée, un enjeu des plus sérieux. Mettant en scène un gouverneur et son jeune élève à travers une narration théorique d’une infinie richesse, Rousseau nous donne à penser les questions les plus cruciales soulevées par toute réflexion sur l’enfance.

Dossier
1. Les sources de la pensée éducative de Rousseau
2. L’Émile, un précis d’anthropologie rousseauiste
3. La pédagogie et l’enfance à l’époque des Lumières
4. Les approches de l’enfance d’inspiration rousseauiste.

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

GF (n° 1632) - Philosophie

Paru le 09/06/2021

Genre : Philosophie

400 pages - 107 x 177 mm

Poche - Format poche

EAN : 9782080247452

ISBN : 9782080247452

Tristan L'Hermite, Les Amours et autres poésies choisies (éd. Pierre Carno)
Posted: 5 Nov 2021 - 13:40

Tristan L'Hermite, Les Amours et autres poésies choisies, éd. Pierre Carno, Paris, Classiques Garnier, 2021.

Ce volume réunit les principales œuvres poétiques de Tristan l’Hermite. Alliant la variété des formes poétiques déclinées dans une rigueur toute malherbienne à l’art du concetto hérité de Marino, ces poèmes traduisent également le goût du retrait mélancolique dans des paysages-états d’âme, bien avant les romantiques.

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

Nombre de pages: 341
Parution: 09/06/2021
Réimpression de l’édition de: 1925
Collection: Classiques Jaunes, n° 234
Série: Littératures francophones
ISBN: 978-2-8124-2277-5
ISSN: 2417-6400

Sieur de Rayssiguier, Théâtre complet. Tome I (éd. dir. par Sandrine Berrégard)
Posted: 5 Nov 2021 - 11:53

Sieur de Rayssiguier, Théâtre complet. Tome I, éd. dir. par Sandrine Berrégard, avec Marc Douguet, Stéphane Macé, Lauriane Mouraret-Maisonneuve, Jean-Yves Vialleton, Paris, Classiques Garnier, 2021.

Parues entre 1630 et 1636, les six pièces de Rayssiguier appartiennent toutes au genre tragi-comique et leur cohésion est également assurée par le rôle central qu’y joue l’imaginaire pastoral. Caractéristique du théâtre baroque, l’œuvre de ce minor mérite pleinement d’être remise en lumière.

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

Nombre de pages: 630
Parution: 03/11/2021
Collection: Bibliothèque du théâtre français, n° 81
ISBN: 978-2-406-12066-7
ISSN: 2261-575X
DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-12066-7