Announce

Calls for Papers and Contributions

Appel à contributions: GLAD! Revue sur le langage, le genre, les sexualités
Posted: Tuesday, January 30, 2018 - 23:56

GLAD! Revue sur le langage, le genre, les sexualités publie des numéros varia et thématiques.

Les appels "varia" sont ouverts de manière permanente. Vous pouvez à tout moment proposer un article ou encore des actualités (compte-rendu d'ouvrage, résumé de travaux), en lien avec le langage, le genre et les sexualités.

En outre, nos deux prochains numéros thématiques sont déjà programmés, mais vous pouvez d'ores et déjà proposer d'autres dossiers thématiques pour les numéros de 2019.

Vous trouverez les différents appels où figurent les modalités de soumission en cliquant sur les liens suivants :  Appel à contribution permanent & proposition de dossier thématique Appel à Actualités Appel à chroniques

Nous sommes intéressé.es par des approches issues de toutes disciplines, périodes, méthodes et de toutes les aires de la francophonie. En espérant avoir le plaisir de vous lire bientôt,

Le comité de rédaction

Source: H-France

CfP: Grad student conference, Spectacular, Spectacular! Truth, Violence, Politics and Performance
Posted: Tuesday, January 30, 2018 - 23:54
Appel à communications : Deuxième colloque de la SFHSH - Histoire des sciences humaines et sociales
Posted: Wednesday, January 24, 2018 - 11:23

Paris, 26-28 septembre 2018

La SFHSH organise une deuxième édition du colloque SFHSH. La première édition a eu lieu en novembre 2015 à Paris et a réuni une cinquantaine de communications.

De nombreux travaux de recherches, souvent isolés, ont porté et portent sur l'histoire des sciences humaines et sociales. En France, une société (la Société Française pour l'Histoire des Sciences de l'Homme, SFHSH) et une revue (La Revue d'histoire des sciences humaines) ont entrepris depuis plusieurs décennies de donner à ce domaine de recherche une consistance intellectuelle qui fasse apparaître des thématiques émergentes, souvent transversales aux disciplines des sciences sociales contemporaines.

Emanant de la SFHSH, cet appel à communication vise à renforcer la visibilité des recherches en histoire des sciences humaines et sociales et à susciter échanges et dialogues entre jeunes chercheurs et chercheuses, et chercheurs et chercheuses confirmé(e)s qui travaillent souvent dans des institutions ou des disciplines distinctes. Au cours de ces échanges, des problématiques et des objets nouveaux pourront émerger, tandis que des objets déjà étudiés pourront être revisités.

Les propositions de symposiums et de communications pourront porter sur les pistes de recherche et de problématisation suivantes (liste non limitative) :

-Enquêtes et terrains.

-Usages et applications. Des sciences pour l'action.

-Acteurs et actrices.

-Frontières. Arts, littérature, sciences de la nature etc.

-Pratiques, méthodes, cultures matérielles.

-Historicité, sources, historiographies.

-Institutions

-Circulations, réceptions, appropriations

Les propositions de symposiums (trois à cinq participants) devront comporter une présentation générale de la thématique (une page environ accompagnée d’une courte bibliographie, quelques lignes de présentation de l’auteur) et les résumés de chaque communication (une page environ accompagnée d’une courte bibliographie, quelques lignes de présentation de l’auteur)

Les propositions de communication hors symposium comporteront une page environ, accompagnées d'une courte bibliographie et quelques lignes de biographie de l’auteur.

Ces propositions, rédigées en français ou anglais, devront être adressées à la fois à Jacqueline Carroy (secrétaire de la SFHSH) et Nathalie Richard (présidente de la SFHSH) pour le Mardi 20 mars 2018.

jacqueline.carroy@wanadoo.fr

Nathalie.Richard@univ-lemans.fr

Le conseil d'administration de la SFHSH est le comité scientifique du colloque. Il examinera les propositions en avril 2018 et fera connaître ses réponses aux participants début mai 2018.

Adhésion à la SFHSH

- 30 €   (membre ordinaire)                                                    

- 15 €   (étudiant, chômeur)

- 45 €   (institution)                                                             

 ·      En envoyant un chèque à la trésorière Stéphanie Dupouy

        (27, rue de Rathsamhausen, 67100 Strasbourg)

·        Par virement bancaire à la SFHSH :

Société générale, Agence Paris-Sorbonne, 27 boulevard Saint-Michel, 75005 Paris

Compte n° 000037262744 18. (Code Banque : 30003; Agence : 03080; N° du compte : 00037262744; Clé : 18; IBAN : FR7630003030800003726274418).

 
CfP: Writing Women in History symposium 2018
Posted: Wednesday, January 24, 2018 - 11:15

Reaching Through Time: Approaches to Women's History Today

Friday 16th March 2018

Gordon Cameron Lecture Theatre

Fitzwilliam College, University of Cambridge

 

Keynote speakers:

Dr Lucy Delap, Reader in modern British and gender history

Sarah Dunant, award-winning historical novelist

Evening concert celebrating women composers through the ages

Fitzwilliam College Chapel

To mark Women's History Month, we invite proposals for twenty-minute papers from a variety of disciplines on any aspect of women's history, 1200-1800. The Symposium looks to discuss both a selection of women's cultural works and our theoretical approaches to them in scholarship today. We welcome papers exploring women's cultural output and how they interact with the socio-political structures that define their society. At the same time, we invite papers to reflect on how we approach women's history in scholarship today. Should it be a separate subject, or have we reached a point where it can be incorporated into the general curriculum without getting lost, and how might this be done? How can we think about women in the past and make them visible without reinforcing divisions between genders?

Suggested topics might include, but are by no means limited to: women's works; women and the law; women in public and private space; representations of women in art and literature; methodological approaches to women's history.

We welcome the submission of individual papers as well as proposals for complete panels. Individual paper proposals should consist of a title, an abstract (max. 250 words), list of keywords, a short biography (max. 200 words). Each panel proposal should consist of three individual proposals.

Proposals should be submitted to writingwomeninhistory@gmail.com. The deadline for submissions is February 1st 2018. We regret that no travel grants will be available.

Information and registration at: https://wwihsymposium2018.wordpress.com/

Appel à communications: Femmes artistes à l’âge classique (arts du dessin – peinture, sculpture, gravure)
Posted: Tuesday, January 23, 2018 - 01:10

Paris (31 mai - 1er juin 2018), avant le 30 janvier 2018

Colloque international

Université Paris Nanterre – Université Bordeaux Montaigne

et avec le soutien de l’université Paris VIII et du musée du Louvre

Paris, jeudi 31 mai et vendredi 1er juin 2018

L’art au féminin n’est plus regardé comme une anomalie. Plusieurs expositions ont récemment mis à l’honneur des peintres femmes du XVIIIe siècle. Une première rétrospective française consacrée à Élisabeth Louise Vigée-Le Brun a été présentée en 2015-2016 au Grand Palais à Paris, au Metropolitan Museum of Art de NewYork et au Musée des Beaux-Arts du Canada à Ottawa1 et ses Souvenirs ont été à cette occasion réédités2. Longtemps restée dans l’ombre de son maître et beau-frère Fragonard, Marguerite Gérard est aujourd’hui révélée, notamment grâce à une exposition tenue en 2009 au musée Cognacq-Jay3. La nouvelle acquisition par la Neue Pinakothek de Munich du tableau de Marie-Gabrielle Capet représentant Adélaïde Labille-Guiard dans son atelier (Salon de 1808), les recherches menées autour de cette œuvre ainsi qu’une exposition au musée des Beaux-Arts de Caen en 20144 ont attiré l’attention sur cette artiste méconnue. Elle apparaît pourtant avec Marie-Marguerite Carreaux de Rosemond dans L’Autoportrait avec deux élèves5 de Labille-Guiard dévoilé au Salon de 1785 et conservé aujourd’hui dans les collections du Metropolitan Museum of Art, tableau qui s’apparente à une véritable défense et illustration de la place des femmes en peinture. En 2015, le Portrait d’une violoniste, chefd’œuvre d’Anne Vallayer-Coster, a été adjugé à 903 000 euros pour le Nationalmuseum de Stockholm, l’un des musées européens les plus actifs en matière d’acquisitions, en particulier pour l’art français du XVIIIe siècle6. Dans le sillage d’un accrochage thématique du Centre Pompidou, une exposition retraçait en 2011 le parcours des sculpteurs femmes du XVIIIe siècle à nos jours7. Les exemples pourraient être multipliés, en France et en Europe. Certaines artistes de la période classique sont de nos jours admirées et des listes fleurissent, qui recensent des peintres et des sculpteurs célèbres, et que retient la postérité : les peintres italiennes Artemisia Gentileschi (1593-1652) et Elisabetta Sirani (1638-1665), l’Espagnole et Lusitanienne Josefa de Óbidos (1630-1684), la Suissesse Angelika Kauffmann (1741-1807), les Françaises Catherine Duchemin (1630-1698), Geneviève (1645-1708) et Madeleine (1646-1710) de Boullogne, et Élisabeth-Sophie Chéron (1648-1711), les quatre premières femmes peintres à être admises à l’Académie royale, la Vénitienne Rosalba Giovanna Carriera (1675-1757), ou encore les sculpteurs françaises Marie-Anne Collot (1748-1821), Clémence de Sermezy (1767-1850) et Julie Charpentier (1770-1845), et la liste pourrait continuer. Dans le domaine de la peinture surtout, mais aussi dans celui, réputé plus « viril » et austère, de la sculpture, des artistes femmes se sont toujours illustrées. D’emblée, elles sont observées, scrutées, remarquées. Diderot surnommait Marie-Anne Collot, sculpteur surdouée, élève de Falconet, « Mademoiselle Victoire », en écho peut-être à « l’illustre Mademoiselle Chéron », ainsi baptisée. Malgré les louanges, la plupart ont payé de leur existence personnelle le prix fort, rançon du succès. Le public de jadis se délectait des esclandres, réels ou inventés, de leur vie privée, traquant les intrigues qui devaient nécessairement entourer leur carrière. Notre époque leur rend hommage, distinguant certaines destinées et brandissant l’étendard de leur modernité. Ces artistes femmes travaillent, apprennent et souhaitent se perfectionner, préfèrent fréquemment signer leurs œuvres de leur nom de naissance ou de leur double nom, tissent des liens avec d’autres artistes, gagnent de l’argent et parfois même de coquettes pensions, aspirent à la reconnaissance – artistique, sociale, économique – et à la renommée. Mais ces femmes peintres et sculpteurs célèbres éclipsent les autres, artistes de l’ombre. Mises à part quelques figures emblématiques, que savons-nous de ces nombreuses peintres de natures mortes, de fleurs et de fruits, de portraits et de scènes de genre, souvent en miniature, de celles qui manient, taillent et sculptent la pierre et le marbre, inventent des techniques pour la gravure en pierres fines et sur médaillons, illustrent des ouvrages littéraires ou savants, et se piquent encore de collectionner et de vendre un art qu’elles apprécient, en amateurs éclairées et avisées ? Comment leur choix est-il motivé ? Par qui sont-elles guidées ? Quels réseaux de sociabilité artistique sont créés ? Et surtout, quelle fut la vraie vie, concrète, de ces artistes multiples ? L’idée de ce colloque est de sonder leurs intentions et d’explorer ces pistes, afin d’examiner à la fois la place et le rôle des artistes femmes dans le monde de l’art du XVIIIe siècle. On se propose d’examiner 4 axes en particulier :

« Femmes artistes », « artistes femmes »

Comment ces artistes sont-elles désignées, et de quelle manière préfèrent-elles se nommer ? Le siècle hésite à se saisir d’expressions pour les qualifier. « Peintre » (des deux genres), « femme peintre », ou encore « peintresse8 » dans les écoles professionnelles de Paris, semblent conjointement être employés, mais avec quelles connotations possibles et quelles revendications éventuelles ? Quels vocables sont utilisés dans les dictionnaires d’art, les textes des théoriciens, les écoles et les Académies, les manuels ou encore dans Les Vies qui tentent de dresser l’inventaire des artistes, dans leurs Mémoires et Souvenirs, et même dans les fictions littéraires ? Quand et sous quelles plumes apparaissent les expressions « femme sculpteur » et « sculptrice », « graveur » et « graveuse », « dessinateur » et « dessinatrice », « amateur » et « amatrice » et même « collectionneur » et « collectionneuse » ? À la fin du siècle, dans son Dictionnaire critique, Féraud enregistre le terme amatrice, « mot nouveau » jugé utile, et signale des usages divers et parfois contraires – « on dit, cette femme est Auteur, Poète, Philosophe, Médecin, Peintre, etc., et non pas Autrice, Poétesse, Philosophesse, médecine, Peintresse » – tout en précisant : « Peintre est de deux genres. Mlle de… peintre en miniatûre9 ». À l’orée d’une nouvelle ère, Mercier discute longuement dans sa Néologie les querelles liées au mot « amatrice » pour conclure à sa nécessité, tandis qu’il se moque, amusé, et avec sous-entendus sensuels, du terme « peintresse10 ». On s’interrogera ainsi sur la querelle du genre des mots, plus subtile qu’il n’y paraît.

Portrait de l’artiste en (jeune) femme : les conditions de vie

Quelles sont les conditions de travail et de vie de ces artistes ? De quelles façons apprennent-elles leur art, où peuvent-elles l’exercer et l’exposer, avec qui à leurs côtés ? Comment pensent-elles la théorie et la pratique de leur métier ? Quels sont leurs arts et leurs sujets de prédilection, favoris ou imposés, et théorisés ou non dans cette obligation ? On sait que la très grande majorité de ces artistes sont filles, sœurs ou femmes de peintres, sculpteurs, graveurs et marchands d’art ou collectionneurs et dépendent ainsi du bon vouloir des hommes, heureusement fort nombreux, qui les ont volontiers formées, aidées et considérées. Néanmoins, ces artistes sont cantonnées à certains arts et à certains genres. Plusieurs femmes s’adonnent ainsi à la gravure, telles Maria de Wilde – graveur et dramaturge néerlandaise, réputée notamment pour avoir gravé la collection d’art de son père – les sœurs Horthemels – Louise-Magdeleine épouse de Charles-Nicolas Cochin père, Marie-Anne Hyacinthe du graveur Nicolas-Henri Tardieu et Marie-Nicole du peintre Alexis Simon Belle, toutes trois professionnelles – ou encore Marie Fontaine – épouse de Bonnart, qui apprend le commerce de l’estampe aux côtés de son mari et décide à la mort de ce dernier de poursuivre l’activité de la boutique, non sans essuyer plusieurs revers professionnels. Relativement simplement acceptée, la pratique de la gravure est assimilée à une activité artistique modeste, orientée du côté de la reproduction et de la « traduction » entre les arts, donc convenable à la gent féminine11. Mais ces artistes femmes sont également reléguées à certains sujets, situés en bas de la hiérarchie des genres. Artistes du petit, elles sont privées de réalisations monumentales. Elles ne peuvent ni peindre ni sculpter d’après nature ou d’après des modèles nus, ne suivent aucun cours d’anatomie – n’en déplaise à Marie Biheron, qui tentera habilement d’y remédier – et sont ainsi empêchées de tout accès au succès et à la gloire. L’art du portrait, sous toutes ses formes – pictural, sculptural, miniature, médaillon – leur est dévolu, ainsi que celui de l’autoportrait. Fait significatif : l’art du portrait se situe précisément à la frontière, poreuse, entre grand style et scène de genre, manière à peine détournée de pratiquer une peinture d’histoire. Il hésite entre idéal mythologique – en vogue parmi la noblesse – et intimisme – plutôt prôné par la bourgeoisie montante. À côté de la dimension dynastique et familiale – femmes et mères, lignée – s’ajoute bientôt la veine culturelle et sociale – femmes au travail, ou lisant, écrivant, conversant. Or ces deux types de représentations obéissent à une même logique d’émancipation et appartiennent chacune à leur manière à une stratégie de communication, concertée avec leurs modèles. L’un des aspects essentiels de leur art est justement le lien qu’elles établissent entre théorie et pratique, dont l’autoportrait est le signe manifeste. Certaines deviennent maîtres à leur tour, et même théoriciennes, telle Catherine Perrot par exemple qui rédige déjà à la fin du XVIIe siècle Les Leçons royales ou la manière de peindre en miniature. Leurs réflexions sur leur art et sur l’art se transmettent. Et c’est à travers leur style, leur touche et leur technique qu’en véritables artistes elles disent le plus à la fois de leur vision de l’art et d’elles-mêmes. On cherchera à comprendre ces créatrices, autant de femmes peintres, sculpteurs, graveurs, et peut-être architectes, et encore amateurs et collectionneurs.   

Ambition et pouvoir au féminin : l’étude ou la gloire12

Quelle est la réception de leur art dans les Salons et les journaux de l’époque, en France et en Europe ? En quelle réputation – nationale et internationale, bonne ou mauvaise – sont-elles ? Comment leurs œuvres ont-elles été reçues et comparées (dans les Salons de peinture, mais aussi dans les gazettes, journaux, etc., et même dans les fictions littéraires) ? Y a-t-il une trace de leur présence dans les salons littéraires et artistiques, ainsi que dans la littérature pamphlétaire13 ? Comment circulent leurs œuvres ? Et quels sont les échanges – réels avec les voyages, ou intellectuels et épistoliers – qui existent entre elles et d’autres artistes ? Quels sont les discours tenus sur elles – satires, caricatures, éloges – et sont-elles nécessairement jugées au prisme de leur sexe ? Comment réagissent-elles dans leurs écrits, notamment autobiographiques ? À quelles conditions et selon quelles modalités sont-elles reçues à l’Académie ? Constate-t-on une évolution à la fin du XVIIIe siècle et durant la période révolutionnaire ? Combien gagnent aisément leur vie et combien deviennent célèbres ? À quel point s’en soucient-elles ? Ces femmes artistes concourent à des Prix et pénètrent au sein des Académies, très souvent alors qu’elles ont entre 20 et 35 ans. Reçues à titre dérogatoire, elles ne sont pas autorisées à prêter serment, ni à enseigner dans les Académies ou à y voter. Quinze ans après la fondation de l’Académie royale de peinture et de sculpture, Catherine Duchemin, épouse du sculpteur François Girardon, est la première femme à entrer à l’Académie royale. Geneviève et Madeleine de Boullogne lui succèderont – sur présentation de leur père, l’un des fondateurs de l’Académie royale – ainsi qu’ÉlisabethSophie Chéron – sur recommandation de Charles Le Brun – toutes comme peintres de fleurs ou portraitistes. Elles exposent aux Salons, reçoivent une pension du Roi et même une gratification. Dorothée Massé, veuve Godequin, est la première à être admise en tant que sculpteur en bois. À la fin du XVIIe siècle, quelques femmes sont donc agréées, mais un décret du début du XVIIIe siècle, resté sans suite, vise à réduire leur nombre. Le mouvement s’amplifie malgré tout et devient même international avec les admissions de la Vénitienne Rosalba Carriera, la Hollandaise Marguerite Havermann, la française Marie-Thérèse Reboul qui épousera Vien, la Prussienne Anna Dorothea Therbusch ainsi qu’Anne Vallayer-Coster et Marie Suzanne Giroust qui se mariera à Roslin. Admises ensemble, Adélaïde Labille-Guiard et Élisabeth Louise Vigée-Le Brun sont immédiatement évaluées à l’aune de leurs différences et leur style – jugé respectivement « masculin » et « féminin » – aussitôt confronté, voire caricaturé. Mais pour l’une de ces femmes de génie, combien demeurent ignorées, goûtant et pratiquant les arts sans la moindre formation artistique, éloignées des circuits d’exposition ? L’Académie de Saint Luc autorise en son giron des femmes, moyennant des frais d’inscription. Quel rôle jouent également les Académies étrangères et les Académies de province ainsi que les Écoles particulières, seules à ouvrir peut-être plus facilement leurs portes à ces artistes en germe ? Si elles conjuguent au talent la chance de suivre des leçons ou la formation d’un parent, de jeunes artistes réussissent à devenir élève de peintres réputés. Tous n’envisagent pas de les instruire, mais elles sauront gré à ceux, parmi les plus renommés, qui acceptent de les guider – Chardin, Bachelier, Greuze, Vernet et David, en peinture notamment, et pour ne citer qu’eux. Certaines femmes deviennent professeurs et enseignent leur art à leurs jeunes consœurs, ainsi Élisabeth Vigée-Le Brun et Adélaïde LabilleGuiard. Des femmes artistes exposent Place Dauphine, au Salon de la Jeunesse ou de la Correspondance, se font connaître par les journaux. Le Salon Officiel de la Révolution permet à tous les artistes français ou étrangers, membres de l’Académie ou non, de dévoiler leurs ouvrages au Louvre. Extraordinaire aubaine, pour toutes ces artistes anonymes qui peinent à étudier comme elles le voudraient. La gloire revient à un tout petit nombre d’entre elles, surtout alliées à des femmes de pouvoir ou à des mécènes. Marie-Anne Collot quitte la France pour la Russie avec son maître Étienne Falconet, reçoit une pension importante, une gratification et un traitement conséquents, en sus de la valeur de ses œuvres. En 1767, à 19 ans, elle devient la première femme à être agréée à l’Académie impériale des Beaux-Arts de SaintPétersbourg, puis elle est nommée portraitiste de Catherine II. Son travail avec Étienne Falconet en vue de la réalisation du monument de Pierre le Grand excite la polémique et déclenche des rumeurs sur la nature des liens entre le maître et sa très jeune élève. Élisabeth Vigée-Le-Brun fait scandale au Salon de 1783 avec un tableau de Marie-Antoinette en robe « de gaulle », œuvre d’une artiste imposée aux académiciens par le monarque, et provocation lancée au public qui regarde la reine devenue jolie femme en tenue d’intérieur. Adélaïde Labille-Guiard sera nommée à la fin du siècle « Premier Peintre de Mesdames », autant de preuves s’il en est des fonctions éminemment politiques de ces portraits.

Liberté, précarité

Entre ces femmes artistes, aux profils divers, quelles constantes apparaissent ? Liens familiaux et conjugaux, problèmes de la signature, du nom et du renom, dimensions privé et public : tels semblent être les invariants. À plus de trois siècles de distance, ces femmes artistes sont à maints égards nos contemporaines, étonnamment modernes. En reliant certaines oppositions – artistes et femmes, élèves et maîtres, tirant leur force de leur faiblesse – elles dénouent les contradictions et rapprochent les êtres. Il s’agit alors surtout pour elles d’être artiste, ce qui impose indépendamment des sexes un rapport à des pratiques et un certain regard sur le monde. Ces artistes femmes déchaînent les haines. Des hommes s’en méfient et les rejettent ; mais d’autres les estiment, les protègent et les aident. Des femmes mûres et au pouvoir soutiennent ces jeunes artistes ; d’autres, leurs aînées, les empêchent, entre elles règnent rivalité ou émulation, selon les natures humaines. Et la misogynie artistique est loin de se trouver toujours là où l’on s’y attendrait. La barrière qui s’élève est peut-être surtout sociale. Puisqu’à de rares exceptions près, ce sont les femmes de la bourgeoisie et de la noblesse qui vivent de leur travail ou cultivent leur don, jamais les femmes du peuple, les grandes oubliées de l’art. Il revient aux recherches critiques actuelles de devenir les tombeaux de l’artiste inconnue. Dans ce parcours de carrière artistique, combien – devenues mères ou artisans – sont contraintes à l’abandon ? On pourrait penser que ces artistes, à tout le moins celles qui parviennent à être reconnues telles – mérite, statut, argent – ont consenti à la hiérarchie sélective, la course aux prix et à la reconnaissance, et même entériné cet état de faits. Nul doute en effet que leurs traces ne dessinent un parcours de la combattante en art réservé à une élite. Mais n’y a-t-il pas parmi elles, en nombre, des artistes qui choisissent de se fondre délibérément dans ce système des arts pour mieux en saper de l’intérieur, et avec l’aide de certains hommes artistes, à la fois l’autorité et les fondements ? Et promouvoir ainsi une raison artistique nouvelle, qui met en son centre le corps et le renouvellement non des formes mais des pratiques. Reste à saisir ce qui distingue, ou non, ces femmes artistes, célèbres ou ignorées, de leurs homologues masculins, non pas tant une vision ou une pratique de l’art, possiblement communes, mais la conscience peutêtre plus aigue d’une liberté artistique précaire, et dont il faut user, et profiter, de peur qu’elle ne s’éteigne.

Comité scientifique

Michel Delon, Université Paris Sorbonne

Guillaume Faroult, Musée du Louvre

Dena Goodman, University of Michigan

Huguette Krief, Université de Provence

Élisabeth Lavezzi, Université Rennes II

Christophe Martin, Université Paris Sorbonne

Madeleine Pinault Sorensen, Musée du Louvre

Catriona Seth, University of Oxford, All Souls College

Richard Wrigley, University of Nottingham

Calendrier

Remise des propositions (titre, présentation d’une page et bio-bibliographie) avant le 20 décembre 2017. Validation par le comité scientifique : 30 janvier 2018. Colloque : jeudi 31 mai et vendredi 1er juin 2018. Date limite de candidature repoussée au 30 janvier 2018 Lieu – Musée du Louvre. Organisation et contacts Les propositions de communication (titre et présentation d’une page) ainsi qu’une courte bio-bibliographie (500 signes, espaces incluses) sont à envoyer avant le 20 décembre 2017 à Stéphane Pujol (stephane.pujol@parisnanterre.fr) et Élise Pavy-Guilbert (elise.pavy@u-bordeaux-montaigne.fr).

Stéphane Pujol, université Paris Nanterre, CSLF (EA 1586, Centre des Sciences de la Littérature Française) stephane.pujol@parisnanterre.fr Élise Pavy-Guilbert, université Bordeaux Montaigne, CLARE (EA 4593, Cultures, Littératures, Arts, Représentations, Esthétiques)/ CEREC (Centre de Recherche sur l’Europe Classique) elise.pavy@u-bordeaux-montaigne.fr 

http://clare.u-bordeaux3.fr/colloques-manifestations/appels-a-contribution/699-2018-31-mai-1er-juin-femmes-artistes-colloque-international-paris-louvre-appel-dl

 

 

1 L’exposition « Élisabeth Louise Vigée-Le Brun. 1755-1842 » a été organisée par la Réunion des Musées Nationaux et le Grand Palais, le Metropolitan Museum of Art de New York et le Musée des Beaux-Arts du Canada (à Paris, du 23/09/2015 au 11/01/2016, New York du 9/02 au 15/05/2016 et Ottawa du 10/06 au 12/09/2016). 2 Les nombreuses éditions ainsi que les traductions témoignent de l’engouement que suscita très rapidement les mémoires de VigéeLe Brun, voir notamment leur parution chez les éditeurs Fournier (1835-1837) et Charpentier (Paris, 1869) et les éditions de Claudine Hermann, Pierre de Nohlac et récemment Didier Masseau (Paris, Tallandier, 2015), Geneviève Haroche-Bouzinac (Paris, Champion, rééd. 2015) et Patrick Wald Lasowski (Paris, Citadelles & Mazenod, 2015). 3 « Marguerite Gérard (1761-1837). Artiste en 1789, dans l’atelier de Fragonard », Paris, Musée Cognacq-Jay, du 10/09 au 6/12/2009. 4 Marie-Gabrielle Capet (1761-1818). Une virtuose de la miniature, Catalogue de l’exposition présentée au musée des Beaux-arts de Caen (14/06-21/09/2014), Snoeck, Heule, 2014. 5 Le tableau est conservé depuis 1953 dans les collections du Metropolitan Museum of Art de New York. 6 http://www.latribunedelart.com/le-portrait-de-violoniste-d-anne-vallayer.... 7 « elles@centrepompidou. Artistes femmes dans les collections du Musée national d’art moderne » accrochage thématique des collections permanentes du Musée National d’Art Moderne du 27/05/2009 au 21/02/2011, Centre Georges Pompidou. Le Seattle Art Museum a prolongé cette manifestation avec l’accrochage « elles : sam » du 11/10/2012 au 17/02/2013. Dans ce sillage, l’exposition « Sculpture’Elles. Sculpteurs femmes du XVIIIe siècle à nos jours » a eu lieu au Musée des Années 30, espace Landowski, Boulogne-Billancourt, du 12/05 au 2/10/2011.8 Voir notamment Arlette Farge, La Révolte de Mme Montjean – L’Histoire d’un couple d’artisans au siècle des Lumières, Paris, Albin Michel, 2016, chapitre « La “pintresse” », p. 47-53. 9 Dictionnaire critique de la langue française, par M. l’abbé Féraud, auteur du Dictionaire gramatical (sic), Marseille, Mossy, 1787-1788, articles AMATRICE, I, p. 94 : « *AMATRICE, s. f. J. J. Rousseau et M. Linguet ont employé ce mot. Un inconu (sic) prétend que c’est un mot nouveau et inutile, et qu’on doit dire une femme amateur comme on dit une femme auteur. Il est certain qu’amatrice est un mot nouveau, mais il n’est rien moins qu’inutile aujourd’hui que les femmes se piquent de goût pour les arts, autant et plus que les hommes. Pour la femme amateur, que l’inconu veut qu’on emploie au lieu d’amatrice, et à l’imitation de la femme auteur ; c’est aussi une nouveauté, et moins autorisée, et qui choque bien plus l’oreille qu’amatrice. », FEMME, II, p. 231 et PEINTRE, III, p. 115. 10 Louis Sébastien Mercier, Néologie, ou Vocabulaire des mots nouveaux, à renouveler ou pris dans des acceptions nouvelles, Paris, Moussard/Maradan, 1801, AMATRICE, I, p. 24-31 et PEINTRESSE, I, p. 173-174. 11 Voir l’article « Gravure » rédigé par Martial Guédron, Dictionnaires des femmes des Lumières, Huguette Krief et Valérie André (dir.), Paris, Champion, « Dictionnaire et références », 2015. Sur le thème des femmes artistes, cf. également les articles « Femme auteur » par Vicki Mitacco, « Gloire » par Huguette Krief, « Images picturales de la femme » par Martial Guédron, « Maternité (scène de genre) » par Lesley Walker, « Peintre » par Martial Guédron, « Portrait » par Catriona Seth, « Querelle de la langue » par Éliane Viennot, « Représentation politique » par Anne Verjus et « Sensibilité » par Geneviève Goubier ainsi que les monographies synthétiques sur chacune des artistes. 12 En référence aux propos d’Émilie du Châtelet, Discours sur le bonheur (1706-1749), Robert Mauzi (éd.), Paris, Les Belles Lettres, 1961, p. 21 : « Il est certain que l’amour de l’étude est bien moins nécessaire au bonheur des hommes qu’à celui des femmes. Les hommes ont une infinité de ressources pour être heureux, qui manquent entièrement aux femmes. Ils ont bien d’autres moyens d’arriver à la gloire, & il est sûr que l’ambition de rendre ses talents utiles à son pays & de servir ses concitoyens, soit par son habileté dans l’art de la guerre, ou par ses talents pour le gouvernement, ou les négociations, est fort au-dessus de [celle] qu’on peut se proposer pour l’étude ; mais les femmes sont exclues, par leur état, de toute espèce de gloire, & quand, par hasard, il s’en trouve quelqu’une qui est née avec une âme assez élevée, il ne lui reste que l’étude pour la consoler de toutes les exclusions & de toutes les dépendances auxquelles elle se trouve condamnée par état. » 13 Voir notamment Thomas Crow, Painters and Public Life in Eighteenth-Century, Paris, Yale University, 1985 et Richard Wrigley, The Origins of French Art Criticism. From the Ancien Régime to the Restoration, Oxford, Clarendon Press, 1993. 

Source: SIEFAR

New Publications

Pierre-Claude Nivelle de La Chaussée, Théâtre. Tome III (éd. Catherine François-Giappiconi)
Posted: 29 Nov 2021 - 12:06

Pierre-Claude Nivelle de La Chaussée, Théâtre. Tome III, éd. Catherine François-Giappiconi, Paris, Classiques Garnier, 2021.

Connu comme créateur de la comédie « larmoyante », La Chaussée s’est essayé à d’autres genres. Réunissant une parade et des comédies avec divertissements destinées à la Comédie-Française et aux Italiens, ce dernier tome confirme l’originalité et la cohérence de l’œuvre d’un dramaturge novateur.

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

Nombre de pages: 756

Parution: 27/10/2021

Collection: Bibliothèque du théâtre français, n° 80

ISBN: 978-2-406-11528-1

ISSN: 2109-7577

Anatomie du « mauvais goût » (1628-1730) (Carine Barbafieri)
Posted: 29 Nov 2021 - 12:00

Carine Barbafieri, Anatomie du « mauvais goût » (1628-1730), Paris, Classiques Garnier, 2021.

Le goût devient, au xviie siècle, par métaphore, le sens intérieur qui permet de distinguer le bon du mauvais, en matière de comportements comme d’œuvres littéraires. La notion de goût exprime alors la naissance d’un nouveau questionnement du lien entre savoir et saveur, raison et plaisir.

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

Nombre de pages: 517

Parution: 27/10/2021

Collection: Lire le xviie siècle, n° 72

ISBN: 978-2-406-11393-5

ISSN: 2108-9876

Maine (Duchesse du), Houdar de La Motte (Antoine), Lambert (Mme de), Staal-Delaunay (Rose de), Lettres - éd. Catherine Cessac
Posted: 29 Nov 2021 - 11:50

Maine (Duchesse du), Houdar de La Motte (Antoine), Lambert (Mme de), Staal-Delaunay (Rose de), Lettres, éd. Catherine Cessac, Paris, Classiques Garnier, 2021.

Les lettres réunies dans ce volume émanent principalement de deux figures importantes de la première moitié du xviiie siècle dont les vies furent étroitement liées pendant quarante ans : la duchesse du Maine et Madame de Staal-Delaunay.

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

Extrait

« Madame du Châtelet et Voltaire, qui s’étaient annoncés pour aujourd’hui et qu’on avait perdus de vue, parurent hier, sur le minuit, comme deux spectres, avec une odeur de corps embaumés qu’ils semblaient avoir apportée de leurs tombeaux. On sortait de table. C’étaient pourtant des spectres affamés : il leur fallut un souper, et qui plus est des lits qui n’étaient pas préparés. La concierge, déjà couchée, se leva à grande hâte. Gaya, qui avait offert son logement pour les cas pressants, fut forcé de le céder dans celui-ci, déménagea avec autant de précipitation et de déplaisir qu’une armée surprise dans son camp, laissant une partie de son bagage au pouvoir de l’ennemi. Voltaire s’est bien trouvé du gîte : cela n’a point du tout consolé Gaya. Pour la dame, son lit ne s’est pas trouvé bien fait ; il a fallu la déloger aujourd’hui. Notez que ce lit elle l’avait fait elle-même, faute de gens, et avait trouvé un défaut de… dans les matelas, ce qui, je crois, a plus blessé son esprit exact que son corps peu délicat »

 
 
Nombre de pages: 264

Parution: 27/10/2021

Collection: Bibliothèque du xviiie siècle, n° 53

ISBN: 978-2-406-11983-8

ISSN: 2109-7623

Tableau : Scène galante, dessus-de-porte de la chambre de Voltaire. Crédits : chateau-ferney-voltaire.fr

Expodcast "Les Musiques de Moliere"
Posted: 29 Nov 2021 - 11:18

Expodcast Les Musiques de Molière : une expérience sonore et visuelle proposée par le Centre de musique baroque de Versailles, en partenariat avec France Inter, la Comédie française  et le Château de Versailles.

 

Noël de Larrière, Antoine Arnauld, théologien de Port-Royal (1612-1694) (éd. Jean Lesaulnier)
Posted: 29 Nov 2021 - 09:37

Noël de Larrière, Antoine Arnauld, théologien de Port-Royal (1612-1694), éd. Jean Lesaulnier, Paris, Classiques Garnier, 2021.

La biographie de Noël de Larrière retrace l’histoire d’un homme, formé à la faculté de théologie de la Sorbonne et exclu de ses rangs, ainsi que celle de ses nombreux écrits, qui en font le véritable chef de file des théologiens augustiniens liés à Port-Royal.

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

Nombre de pages: 541

Parution: 24/11/2021

Collection: Univers Port-Royal, n° 46

ISBN: 978-2-406-11360-7

ISSN: 1636-7332