La Douleur de l’autre. 16e-17e siècles — A. Bayle et R. Andrault (dir.)

Special issue of Histoire, médecine et santé.

L’empathie, notion centrale dans les humanités médicales aujourd’hui, n’a pas d’équivalent exact aux XVIeet XVIIe siècles. Des notions voisines, comme celles de pitié et de compassion, sont convoquées pour désigner les sentiments suscités par la douleur de l’autre. Dans une perspective interdisciplinaire, les articles de ce dossier s’intéressent aux réactions à la douleur physique dans des corpus variés : médecine pratique, élaborations théoriques ou écritures du for privé. Leur point commun est d’adopter une méthode d’investigation fondée sur l’analyse du lexique et des choix énonciatifs. L’« autre » est dans ce dossier un malade soigné par un médecin, un étranger observé par un voyageur, le représentant d’une altérité sociale ou d’une altérité naturelle comme les enfants ou les animaux. L’enquête met en évidence la manière dont les sujets s’émancipent des normes comportementales supposées être caractéristiques de la période. Elle contribue, au-delà, à déplacer les repères chronologiques dans l’histoire des sensibilités qui, pour la douleur, débute ordinairement au XVIIe siècle.

Empathy, a central notion in the medical humanities today, has no exact equivalent in the 16th and 17th centuries. Related notions, such as pity and compassion, are used to designate the feelings aroused by the pain of others. From an interdisciplinary perspective, the articles in this dossier focus on reactions to physical pain in various bodies of work: practical medicine, theoretical elaborations or writings from the private sphere. What they have in common is that they adopt a method of investigation based on the analysis of lexicon and enunciative choices. The 'other' in this dossier is a patient treated by a doctor, a foreigner observed by a traveller, the representative of a social otherness or a natural otherness such as children or animals. The survey highlights the way in which the subjects emancipate themselves from the behavioural norms supposedly characteristic of the period. It also contributes to shifting the chronological reference points in the history of sensibilities which, for pain, usually begins in the 18th century.

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