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Calls for Papers and Contributions

CfP: L’Imaginaire médico-religieux. French Literary Perspectives
Posted: Wednesday, May 23, 2018 - 10:13

For centuries, religious perspectives have informed understandings of and approaches to health and illness. As Kathlyn Conway has written, ‘In the Western world, before modern advances in medicine, when little was available in the way of cure, the story of Christianity was often the lens through which illness was viewed. It suggested that people do not control but must accept their fate and that suffering has meaning: it was the path to redemption’ (Illness and the Limits of Expression, p. 12). Even with scientific advances, and the rise in secularism, modern illness narratives frequently contain religious metaphors and religious organisations are often at the forefront of medical provision. This conference aims to explore the culturally-specific connections between medicine (illness, suffering, medical care, and death) and religion (Judaism, Christianity, and Islam) across France and the French-speaking world, from the nineteenth century to the present day, and from literary and philosophical perspectives. Suggested themes include, but are not limited to:

  • Religious metaphors in illness narratives
  • The ways in which illness narratives or writings on disease draw on religious texts
  • Theological interpretations of pain or suffering (test, punishment, redemption…)
  • Mysticism and Medicine in literature
  • Tensions between faith and science
  • Representations of medical practice as vocation
  • Literary portrayals of healing and/or miracles
  • Illness/suffering as a spiritual or religious experience
  • Literary portrayals of the religious and spiritual needs of patients
  • End-of-life care: religious perspectives and ethics

Proposals of c. 250 words for 20-minute papers, in French or English, that deal with any aspect of the above questions should be emailed to the conference organiser, Dr Steven Wilson (steven.wilson@qub.ac.uk), by Friday 22 June 2018.

Keynote Speakers:

Prof. Vincent Kaufmann (St Gallen, Switzerland) and Prof. Enda McCaffrey (Nottingham Trent University)

Source: Fabula

Appel à communications: Les métamorphoses : entre fiction et notion
Posted: Wednesday, May 23, 2018 - 10:05

13-14 décembre 2018

Université Paris-Est Marne-la-Vallée/LISAA

 et

Fondation Maison des Sciences de l’Homme de Paris

Organisatrices : Juliette Azoulai, Gisèle Séginger, Azélie Fayolle

Date limite pour les propositions: le 15 septembre 2018

À partir de la Renaissance, l’engouement pour l’Antiquité assure à la fois un retour aux fictions latines d’Ovide (Métamorphoses) et d’Apulée (L’Âne d’or) et une diffusion du terme « métamorphose » dans la langue. Le contexte culturel et religieux est favorable au développement de l’idée de métamorphose, dès lors que l’on commence à défendre la conception d’une relative autonomie de la nature et de sa nécessaire revalorisation.

Malgré une pensée très générale du perpetuum mobile, qui semble d’abord plus philosophique que scientifique et fondée sur l’observation, la métamorphose a néanmoins gagné – dès le XVIe siècle – une portée scientifique, permettant d’opposer au modèle religieux de la Création une autre conception de la nature et de ses transformations permanentes. En repartant des sciences naturelles du XVIesiècle, et d’auteurs qui ont proposé un savoir de la nature concurrentiel par rapport aux idées religieuses de Providence et de Création, le colloque permettra de s’interroger sur la persistance de ce savoir, ou sa remise en cause à l’époque classique (en particulier dans les travaux de Linné), avant d’aborder la redécouverte de l’idée de métamorphose à partir de la fin du XVIIIe siècle, d’abord dans le domaine de l’entomologie puis de la botanique. Elle se structure alors en notion, puis en véritable paradigme, à la fin du XVIIIe siècle, lorsqu’Erasmus Darwin (The Botanical Garden) et Goethe (La Métamorphose des plantes), tous deux s’adonnant à la fois aux sciences naturelles et à la poésie, reviennent à Ovide pour théoriser grâce à l’idée de métamorphose les premiers éléments d’un évolutionnisme.

L’idée de métamorphose a pour origine les mythes antiques, mais la science – malgré un souci croissant d’observation et d’expérimentation – s’en est donc souvent emparé sans cesser de s’appuyer sur un imaginaire mythologique et littéraire. Du XVIe au XIXe siècle, malgré les différences épistémologiques dont il faudra tenir compte, la métamorphose est souvent abordée à la croisée des disciplines : c’est l’échange entre fiction et notion qui retiendra notre attention, aussi bien dans des périodes où barrières disciplinaires ne séparaient pas science, philosophie et littérature (du XVIe au XVIIIe siècle) qu’à une époque plus récente, où un partage disciplinaire s’affirme alors que la théorisation scientifique demeure toujours stimulée par le souvenir d’Ovide, comme le montrent les cas de Goethe ou d’Erasmus Darwin. On pourra aussi aborder la période contemporaine où, après l’affirmation d’une nécessaire abstraction de la science qui semble condamner fictions et métaphores, des voix ont commencé à s’élever, même chez les scientifiques et les historiens des sciences, pour défendre une vision plus globale de la culture et une conception renouvelée de l’invention scientifique.

Ce colloque sera centré sur les métamorphoses naturelles impliquant des savoirs relevant du domaine des sciences de la vie et de la nature. Du XVIe siècle à l’époque contemporaine, les communications pourront aborder la métamorphose dans la perspective d’une étude des échanges croisés entre fiction et science. Il s’agira d’aborder des conceptions de la métamorphose naturelle qui relèvent d’épistémèsdifférentes, l’hypothèse étant que le mot « métamorphose » cache des théories et des conceptions bien différentes.

Quelques questions orienteront donc les réflexions de ce colloque.

1) Quel est le rôle de la fiction des métamorphoses dans la formation d’hypothèses scientifiques et de nouvelles conceptions ?

2) Quelles sont les différences entre les figurations conceptuelles de la métamorphose adoptées par les sciences de la nature aux différentes époques (Renaissance et âge baroque, âge classique, dix-neuvième siècle) ?

3) Quelles divergences épistémologiques, quelles oppositions de paradigmes révèlent les usages divergents de la métamorphose dans les textes scientifiques et littéraires d’une période donnée ?

4) Comment l’idée de métamorphose, transformée en contre-modèle (au XVIesiècle), en notion scientifique (dans l’entomologie de l’époque classique) ou en paradigme transformiste ou évolutionniste, produit-elle en retour de nouveaux types de fiction voire de nouvelles formes littéraires, un fantastique et un merveilleux scientifique renouvelés ?

5) Peut-on définir des poétiques de la métamorphose, et sont-elles propres aux diverses épistémès ou sont-elles multiples à une même époque et témoignent-elles alors de divergences de pensée ? Par-delà le XIXe siècle, où la métamorphose a été impliquée dans la formulation d’hypothèses novatrices (Michelet considérait Lamarck comme « le génie des métamorphoses »), la métamorphose naturelle continue-t-elle à fasciner les écrivains et/ou les scientifiques alors que d’autres idées – comme celle de mutation, de programme – semblent prendre le relais ?

Les projets de communication (20 lignes maximum) sont à envoyer avant le 15 septembre 2018 à Azélie Fayolle : azelie.fayolle@gmail.com

Site Interne : https://metamorphose.hypotheses.org/

CfP: Women and Quarrels in Early Modern France / Les Femmes et Les Querelles dans la France de la première modernité
Posted: Wednesday, May 23, 2018 - 09:55

One-day conference at the University of Exeter

March 18th, 2019

 

Confirmed speakers: Catriona Seth (University of Oxford) and Myriam Dufour-Maître (Université de Rouen)

 

In recent years, critical attention has recognized the influence of cultural quarrels – for instance,  about the canon, about women, about the soul – in shaping early modern France (see, for example, the Agon project at Paris-IV.) A number of these disputes took women explicitly as their subject – notably the long-standing ‘querelle des femmes’ – or were provoked by women’s cultural productions (for instance, the late seventeenth-century quarrel about the novel).  However, women were often discouraged from direct engagement in quarrels; indeed, such opposition was part of the arguments about women’s place in the public sphere. The philosopher, Pierre Bayle, wrote, of Marie de Gournay and the controversy surrounding  the Jesuits in the wake of the assassination of Henri IV, that ‘a person of her sex should avoid this sort of quarrel’. Alternatively, if they did quarrel, they were often dismissed with the age-old topos of being ‘quarrelsome’. And yet, despite this hostility, there are examples in early modern France of women engaging in quarrels, not only about their sex, but also about matters of culture, science and religion.

              This one-day conference sets out to investigate women’s roles as speaking subjects – rather than objects – in quarrels spanning the mid-sixteenth to the late eighteenth centuries in France. It aims not only to bring together a series of case studies but also to think about common concerns: how did women quarrellers negotiate a hostile reception? Is the art of quarrelling gendered? Does the study of female quarrellers nuance our approach to quarrels more generally?

 

Topics to be addressed could include: 

 

  • Strategic use of quarrels by women 
  • Quarrels and self-fashioning 
  • Women’s quarrels with other women 
  • Women quarrellers and genre
  • Gender and rhetoric 
  • Communities and group identification (inclusion/exclusion)   
  • Public and private quarrels 
  • Terminology and gender (e.g.  querelleuse, bilieuse, harengères, caquet). 

 

Papers may be given in English or French, and should last 20 minutes. Abstracts of 200-300 words should be sent to h.taylor@exeter.ac.uk by 20th July. Contributions from early-career scholars are particularly welcome.   

 

This conference is made possible by funding from The Leverhulme Trust. 

 

   ***

 

  Appel à communications

 Les Femmes et Les Querelles dans la France de la première modernité

Université d’Exeter, le 18 mars 2019

 

  Intervenantes invitées: Catriona Seth (Université d'Oxford) and Myriam Dufour-Maître (Université de Rouen)

 

Récemment, la critique littéraire a reconnu l’influence primordiale des querelles culturelles –  par exemple, à propos de l’Antiquité, des femmes, ou de l’âme – dans la construction de la France de la première modernité  (voir le projet Agon de l’Université Paris-IV). Certaines de ces disputes ont pris la femme pour sujet – notamment la fameuse querelle des femmes – d’autres étaient déclenchées par la production culturelle des femmes (par exemple, la querelle du roman au dix-septième siècle). Pourtant, les femmes n’étaient pas censées prendre part à de telles querelles: le philosophe, Pierre Bayle, a remarqué, à propos de Marie de Gournay et de la controverse qui a entouré les Jésuites à la suite de l’assassinat d’Henri IV, que « une  personne de son sexe doit éviter soigneusement cette sorte de querelles ». Et si une femme se querellait, elle risquait d’être disqualifiée en tant que « querelleuse », topos de longue date. Or, malgré cette hostilité, il y a plusieurs exemples dans la France de la première modernité de femmes qui se mêlaient aux querelles concernant leur sexe, bien entendu, mais aussi de celles qui touchaient aux questions culturelles, scientifiques et religieuses.

          Ce colloque cherche à explorer le rôle des femmes en tant que participantes actives dans les querelles à partir de la deuxième moitié du seizième siècle jusqu’à la fin du dix-huitième siècle. Il envisage non seulement de rassembler une série d’études de cas, mais aussi d’aborder des questions qui leur sont communes : par quelles stratégies rhétoriques les femmes querelleuses ont-elles réussi à tempérer le mépris d'une telle réception ? L’art de se quereller est-il genré ? Est-ce que l’étude des femmes querelleuses permet de réévaluer notre approche des querelles elles-mêmes ?

 

Le thème du colloque peut être abordé sous les angles suivants (non limitatifs):

 

  • L’usage stratégique des querelles par les femmes   
  • Les querelles et le façonnement de soi  
  • Les querelles entre les femmes   
  • Le genre dont se servent les femmes pour se quereller   
  • Le genre (gender) et la rhétorique  
  • Les communautés et l’appartenance (inclusion/exclusion)     
  • Les notions du public et du privé   
  • La terminologie et le genre (e. g. querelleuse, bilieuse, harengères, caquet

 

Les propositions de communication (en anglais ou en français, durée: 20 mins) devront être envoyées avant le 20 juillet àh.taylor@exeter.ac.uk. Vous pouvez également nous adresser vos questions éventuelles par mail. Nous accueillons chaleureusement les propositions de la part de doctorants et de jeunes chercheurs.

 

Ce colloque est financé par The Leverhulme Trust.

Appel à communications: Humanismes, anti-humanismes et littérature (XIV-XXIe s.)
Posted: Sunday, May 20, 2018 - 16:26

Colloque international

organisé par

le Centre Interdisciplinaire des Littératures d’Aix Marseille

(CIELAM, Aix Marseille Université)

 

les 13-15 juin 2019

à la Maison de la Recherche, Campus Schuman, Aix en Provence

Délai de l’appel : 30 juin 218

 

Humanismes, anti-humanismes et littérature (XIV-XXIe siècles)

Si l’adjectif « humaniste » est attesté dès la fin du XVIe siècle, le mot « humanisme » est une invention des Lumières, que s’approprie d’abord la philosophie politique du milieu du XIXe siècle (Proudhon), avant qu’il devienne une catégorie de l’histoire littéraire. Pour autant, c’est bien la Renaissance qui a inventé l’humanisme comme projet d’humanité fondé sur la philologie et l’éloquence, s’appuyant sur l’héritage médiéval même qu’il nie. L’humain n’est pas nature, mais culture : « Les hommes ne naissent pas hommes, ils le deviennent » (Érasme). Cette faculté de se transformer fait leur dignité pour Pic de La Mirandole. Elle requiert la maîtrise des langues anciennes, la méditation des textes, art du probable qui veut convaincre, plaire et émouvoir. Sans doute l’objectif de former un homme plutôt qu’un spécialiste s’inscrit-il dans une longue lignée médiévale : mais il se politise davantage, rompant avec l’Université et avec le savoir officiel. Le champ apparemment étroit de la philologie et de la rhétorique devient à la Renaissance essentiel pour la formation de l’individu, pour son épanouissement dans la relation à autrui, pour la vie politique et religieuse, l’établissement et l’intelligence des textes de droit, de l’Écriture sainte, ou relevant de telles ou telles grandes traditions littéraires ou philosophiques. Les Lettres sont à la fois savoir, divertissement, perfectionnement de l’individu, instrument de la vie politique et de l’approche authentique des textes fondateurs. Elles inspirent des formes de vie sociale : la conversation, les correspondances, les académies. Un nouveau média, le livre, leur confère une nouvelle audience, une possibilité d’échanges et de débats hors institution, une république des Lettres sans frontières : une première invention de l’Europe ?

 

Les Lettres, la philologie, les arts du discours et la fréquentation des écrivains portent une culture de l’esprit et une éthique. Ramus loue Agricola d’avoir « fait en sorte que les jeunes gens apprennent des poètes et des orateurs non seulement à parler une langue pure et à discourir avec élégance, mais aussi à penser avec acuité et à juger avec sagesse ». C’est dans cette continuité que Port Royal puis les Lumières construisent la Grammaire comme système rationnel, identifiant logique de la langue et clarté de l’esprit. Parallèlement, la redécouverte des historiens latins par les humanistes de la Renaissance, qui les éditent, sert de support à une réflexion sur l’histoire et sur les mœurs (Montesquieu, Voltaire) qui jette les bases de la mythologie révolutionnaire puis républicaine à laquelle, dès Napoléon, l’éducation publique vient s’adosser, créditant l’enseignement des Lettres de valeurs morales et citoyennes.

 

Le XIXe et le XXsiècle voient se développer des savoirs et des représentations des mondes non-européens et des lisières de l’Europe qui, de la philologie à l’ethnologie, se réclament d’une nouvelle renaissance (Quinet) ou d’un nouvel humanisme (Lévi-Strauss). Dans le même temps, le nazisme, les totalitarismes, l’extermination des Juifs placent l’Europe face à une remise en question radicale de ses valeurs, avec deux conséquences :

 

— d’un côté l’interrogation de l’humanisme et de sa filiation avec les Lumières suscite le débat autour de Heidegger et l’hésitation des communistes entre anti-humanisme et humanisme (Althusser). 

 

— de l’autre, les luttes de décolonisations remettent en question les prétentions à l’universalisme de l’humanisme européen (Césaire). Les peuples aspirant à une reconnaissance politique ont eux-mêmes enclenché des processus de « renaissance » linguistique, littéraire, culturelle, pour lesquels la philologie et l’ethnologie ont pu servir de modèle ou de contre-modèle.

 

Le XXe siècle est celui de la querelle de l’humanisme, qui se déclinera en diverses modulations du préfixe « anti-», « post-» , « trans-» , « hyper-». Dans ces mouvements historiques enchevêtrés, les significations de l’humanisme et de l’anti-humanisme n’ont cessé de se déplacer, impliquant savoirs, représentations et relations de pouvoir. Aujourd’hui, on peut se demander si la littérature mondiale, pour laquelle Erich Auerbach en appelait, en 1952, au développement d’une nouvelle philologie, est une manière de renouveler le projet d’une critique humaniste (E. Said) ou bien si les fondements mêmes du projet humaniste, avec son effort éducatif par relecture de l’héritage culturel et par mise en avant des pouvoirs du langage, sont condamnés par l’explosion de la culture sous l’effet globalisé de nouveaux médias, de nouvelles mobilités et de nouveaux périls.

 

Ce sont ces débats éthiques et politiques, ces défenses et critiques des Lettres que le colloque explorera. Il ne s’attachera pas à écrire une histoire des humanismes. Il examinera plutôt, à différentes époques, du XIVsiècle à aujourd’hui, comment ceux-ci, dans leurs différentes formulations, se sont voulus littéraires, comment «  toute position vraiment humaniste se situe sur le plan poétique » (Eugenio Garin). Et c’est donc bien sur le rapport entre une philosophie et une politique de l’humain et une définition ou une pratique du littéraire qu’il faudra réfléchir. Aujourd’hui encore, qu’il s’agisse du care ou d’un perspectivisme qui permettrait d’adopter le point de vue de la victime ou d’une minorité (Nussbaum), d’écopoétique ou plus banalement de critique sociale et de point de vue compassionnel, le lien des arts du langage, de la morale, de la politique et de la pédagogie ne s’est pas défait. Il est constitutif, tout particulièrement, de ce régime de discours que nous appelons littérature.

 

On examinera 

les définitions, légitimations et frontières de l’humanisme. Quelle humanité pour l’humanisme ? A quoi s’oppose-t-il ? À l’ignorance, à la barbarie, à la sauvagerie, à la pulsion, au libéralisme ? De quoi se distingue-t-il ? Du religieux, de la communication (l’écriture contre la langue, l’œuvre contre le réseau…) ? Comment l’héritage humaniste et l’héritage des Lumières s’articulent-ils pour nous aujourd’hui ?

le rapport entre tradition et modernité. L’humanisme de la Renaissance a constitué les Anciens en modèles indépassables qu’il fallait imiter. De là cette culture patrimoniale des textes fondateurs. À côté de ce conservatisme, la relecture du Moyen Âge aux XVIe et XVIIe siècles a pu susciter d’autres inspirations, alimenter d’autres réflexions. Aux côtés du modèle bien balisé et étudié de la renovatio, ont coexisté d’autres modèles, d’autres modalités d’émergence d’un humanisme moderne indissociable d’historicités et de traditions multiples.

Les anti-humanismes, qu’ils procèdent d’une critique religieuse, philosophique ou politique (Pascal, Dostoïevski, Céline, Houellebecq). Dès le XVIe siècle, l’humanisme s’est trouvé des miroirs critiques (Éloge de la folie, diatribe cynique…). Au XVIIe siècle, les auteurs réunis par Brémond sous l’étiquette controversée d’ « humanisme dévot » (François de Sales, Jean-Pierre Camus, Desmarets de Saint-Sorlin) interrogent « l’inanité » et la « dénéantise de l’homme » (Essais, II, 12), et la controverse janséniste pose la question de l’opposition entre (anti)humanisme et (anti)mysticisme. Aux XIXe et XXe siècles, la volonté de puissance, «  la mort de l’homme » (Foucault), la vie nue (Agamben), l’« humanisme de l’autre homme » (Levinas), fondé non sur le sujet mais sur sa faille qui l’expose et le voue à autrui ont apporté d’autres contestations, et Lévi-Strauss a vu dans une définition distinctive de l’humain la source d’une discrimination destructrice.

L’écopoétique. L’humanisme européen est né avec le Livre. L’idéal d’une civilisation lettrée a configuré en profondeur les temps modernes : c’est en lisant que l’on devient homme. Cette conjonction native entre humanisme et culture des lettres, associée à l'essor des techniques et à la maîtrise croissante du milieu, a coupé l’homme de ses échanges multiples avec les êtres et les lieux. Un des enjeux des lettres contemporaines est peut-être de rouvrir ce dialogue qu’elles-mêmes ont contribué à interrompre et d'inventer un jeu d’humanités élargies, d'une « literrature » où l'humain retrouve son humus.

L’espace de l’humanisme : la cité, la nation, le monde ? Un espace phantasmatique qui procède de l’humanisme lui-même créant sa propre géographie intellectuelle ? Une élite soigneusement distinguée du populaire, qu’il s’agisse des lettrés classiques partageant un même goût raffiné, ou des avant-gardismes révolutionnaires affranchis de la société de consommation ? L’humanisme introduit d’autre part une géopolitique de l’esprit : il s’agit de penser l’homme avec le sauvage, voire le cannibale (Montaigne, Diderot), de penser l’exercice de la pensée avectoutes les pratiques du corps et de l’esprit. Dans quelle mesure cette géopolitique humaniste est-elle constitutive de ce que nous nommons aujourd’hui, rétrospectivement, littérature ?

 

COMITE D’ORGANISATION (AMU)

Sylvie REQUEMORA (dir.), Geneviève GOUBIER, Huguette KRIEF, Lou-Andréa PIANA.

COMITE SCIENTIFIQUE DU COLLOQUE

Claire BAREL-MOISAN (CNRS, ENS Lyon), Emmanuel BURY (Université Paris Sorbonne), Jean-Christophe CAVALLIN (AMU), Estelle DOUDET (Université Grenoble Alpes), Jean-Raymond FANLO (AMU), Annick JAUER (AMU), Jan MIERNOWSKI (University of Wisconsin-Madison), Yolaine PARISOT (Université Paris-Est-Créteil).

 

Les propositions de communication (entre 500 et 1000 signes), accompagnées d’une courte biobibliographie (situation institutionnelle, laboratoire, champs de recherche et publications), devront être envoyées avant le 30 juin 2018 à l’adresse suivante :

colloquehumanismes@gmx.fr

Les langues du colloque seront le français et l’anglais et seront privilégiées les études qui déborderont le cadre français pour interroger les notions selon un spectre plus largement européen, voire international.

CfP: UCLA French Graduate Conference
Posted: Sunday, May 6, 2018 - 20:58

Writing Nature

 

An Interdisciplinary Graduate Student Conference

The Department of French and Francophone Studies

University of California, Los Angeles

October 18-19, 2018

 

The first edition of the Dictionnaire de l’Académie Francaise, written in 1694, lists fifteen definitions for the word “Nature.” The first and broadest, reads simply, “Tout l’Univers, toutes les choses créées.” Other definitions present the idea of a universal spirit that is born in all things, the intrinsic qualities of a being, man’s temperament, the natural state of man—as opposed to Grace or Art, or even simply the idea of specie.

Certainly, across French and Francophone history, artists, thinkers and intellectuals have engaged with Nature in all its various forms. Authors from Marie de France to Derrida have also interrogated the nature of literature and cultural production. What is the nature of narrative? Of poetry? Of prose? Of authorship? What is the nature of literary analysis? Of critique? Of cultural analysis? 

 

Possible conference topics may include but are not limited to:

  • Human nature
  • The natural world
  • Animal studies
  • Eco studies (ecocriticism, ecopolitics, ecology, etc.)
  • Control of nature – either the natural environment or human nature
  • (Post)colonialism and shaping of both natural world and human nature
  • Nature and gender
  • Nature, custom, and culture
  • Alienation from nature
  • The nature of literature/French studies/other disciplines

 

Please send an abstract of 300 words or fewer, in English or French, along with your paper title, affiliation and contact information to uclafrenchgradconf2018@gmail.com. Presentations should be no more than 20 minutes in length.

 

Our Deadline for Submission is July 6, 2018

 

New Publications

Mollesses renaissantes. Défaillances et assouplissement du masculin (dir. Daniel MAIRA, éd. Freya BAUR, Teodoro PATERA)
Posted: 1 Feb 2022 - 05:07

Mollesses renaissantes. Défaillances et assouplissement du masculin. Sous la direction scientifique de Daniel MAIRA . Édité par Freya BAUR, Teodoro PATERA, Droz, 2021, 456 p. 49 €.

Disponible ne librairie et sur le site de l'éditeur.

Dans Il Libro del Cortegiano de Baldassare Castiglione, le personnage du comte Louis de Canossa s’en prend aux courtisans mous et efféminés qui se crêpent les cheveux, s’épilent les sourcils et se fardent comme les femmes les plus lascives. Tout risque d’avilissement d’une plénitude virile est ainsi à exécrer. La virilité réclame au XVIe siècle une posture éthique, physique et rhétorique à laquelle tous les hommes sont appelés à se conformer. Cette injonction à un idéal de virilitas génère toutefois des masculinités jugées ratées et défaillantes. Les contributions de ce volume abordent les discours sur la mollesse masculine à la Renaissance, leurs enjeux idéologiques et leurs usages métaphoriques dans des domaines variés comme les traités de poétique, la médecine, le droit, la religion, ou la fiction. Toutes ces incarnations d’une masculinité perçue comme déviante et insuffisante interagissent avec l’idéal dominant de virilité pour le confirmer, mais aussi – et c’est l’objet de ce volume – pour l’assouplir et façonner un idéal qui va au-delà de l’opposition entre le dur et le mol.

 

Réforme, Humanisme, Renaissance (RHR), n° 92, 2021/1
Posted: 1 Feb 2022 - 05:04

Réforme, Humanisme, Renaissance (RHR), n° 92, 2021/1

Informations en ligne

Éditorial  (p.7)

Michel Renaud, Marie-Luce Demonet, In Memoriam Guy Demerson (p.9)

William Kemp, In Memoriam Hendrik Vervliet (p.17)

John O’Brien, Un poème latin de La Boétie et ses variantes : L’épitaphe sur la mort du marquis de Beaupréau (p.29)

Sylvie Laigneau-Fontaine, L’épithalame de Nicolas Bourbon pour Jeanne de Navarre : du mariage réel au mariage idéal (p.49)

Philippe de Lajarte, Entre dispersion et centralité : l’invention du sujet dans les Essais (p.73)

William Kemp, Jean de Tournes, Sébastien Gryphe et Robert Granjon à Lyon en 1543 et après (p.95)

Astrée Ruciak, De la révélation du mal à la piperie : les procédés hyperboliques dans quatre discours démonologiques au tournant des XVIe et XVIIe siècles (Bodin, Boguet, Le Loyer et De Lancre) (p.117)

Marie-Aude Toussaint, Nommer pour dénoncer dans les récits des Saint-Barthélemy. Simon Goulart et Jean de Léry (p. 135)

Véronique Montagne, Définir, diviser et énumérer : l’exemple des anatomies de la Renaissance (p.155)

Marie Cézard-Leyral, « Les faictz sont masles, les parolles femelles » : entre le Vocabulista (1542) et le Berlaimont (1558), la piquante répartie de la Bonne response a tout propos (1547) (p.171)

Carine Roudière-Sébastien, Bâtir des châteaux en Italie ou le songe de Jean Du Bellay. Une lecture de la Sciomachie de François Rabelais (p.193)

Julien Chauffour, La Satyre ménippée et son Supplement : la reconstruction érudite d’un genre ou le pamphlet du déguisement (p.211)

André Bayrou, Peut-on encore aimer les Amours de la Renaissance ? La hantise des abus sexuels dans l’étude de la poésie (p.231)

THÈSES SOUTENUES

Ugo Pais, Recherches de Christofle de Beaujeu : la poésie dans l’Histoire ? Édition critique des Amours (1589) (p.251)

Antonin Godet, Édition critique du Parnasse des Poètes François modernes Contenant leurs plus Riches et Graves sentences discours descriptions et doctes enseignemens
de Gilles et Galliot Corrozet (1571, 1572, 1578) (p. 255)

COMPTES RENDUS

Les cinq sens entre Moyen Âge et Renaissance : enjeux épistémologiques et esthétiques, dir. Olga Anna Duhl et Jean-Marie Fritz (J. Laubner, p. 263), Brenton Hobart, La peste à la Renaissance. L’imaginaire d’un fléau dans la littérature au xvie siècle (É. Berriot-Salvadore, p. 265), Phillip J. Usher, Exterranean. Extraction in the Humanist Anthropocene (P.-E. Pichot, p. 267), Valerio Del Nero, Juan Luis Vives. Scritti politico- filosofici (T. Vigliano, p. 271), Juliette Ferdinand, Bernard Palissy. Artisan des réformes entre art, science et foi (M. Yvernault, p. 272), Dominique Brancher, Quand l’esprit vient aux plantes. Botanique sensible et subversion libertine (XVIe-XVIIe siècles) (V. Giacomotto-Charra, p. 276)

LITTÉRATURE ET ARTS VISUELS À LA RENAISSANCE (dir. Luisa Capodieci, Paul-Victor Desarbres, Adeline Desbois-Ientile et Adeline Lionetto)
Posted: 1 Feb 2022 - 04:58

LITTÉRATURE ET ARTS VISUELS À LA RENAISSANCE, sous la direction de Luisa Capodieci, Paul-Victor Desarbres, Adeline Desbois-Ientile et Adeline Lionetto, Paris, SUP, 2021.

Table des matières

Sujets des mêmes princes, auteurs et artistes de la Renaissance se côtoient au sein des cours, et s’influencent. Une anecdote fait ainsi de Ronsard l’inspirateur de l’architecte du Louvre sous Henri II, Pierre Lescot. Le présent ouvrage se propose de traquer les relations effectives d’influence et d’émulation réciproques entre la littérature et les arts visuels en prenant en considération la sociabilité existant entre auteurs et artistes contemporains et en donnant la parole à des spécialistes de littérature et d’histoire de l’art.

L’ouvrage construit ainsi un dialogue interdisciplinaire et fructueux qui, sans négliger la peinture, la sculpture et l’architecture, explore aussi d’autres champs artistiques et supports matériels essentiels à la Renaissance : la tapisserie, la miniature, la cartographie. Il propose autant que possible une vision concrète des liens entre artistes et hommes de lettres, parfois plus supposés qu’étayés, sur des auteurs souvent peu abordés dans ce sens ou quasi inconnus, de façon à repenser à nouveaux frais les formes variées que prennent les liens entre texte et image en France à la Renaissance.

 

Sidera n. 4: “Le Cygne”. Du Bellay et l’Italie
Posted: 1 Feb 2022 - 04:49

Sidera n. 4: “Le Cygne”. Du Bellay et l’Italie, dir. Rosanna Goris Camos et Daniele Speziari.

Ce volume réunit les Actes des trois colloques organisés par le Gruppo di Studio sul Cinquecento francese, dans le cadre du projet DUBI, qui ont eu lieu à Vérone en février 2018 (DUBI I), en novembre 2018 (DUBI II) et en novembre 2019 (DUBI III). Les contributions, qui sont le résultat de recherches menées aussi bien par des spécialistes de renommée internationale dans le domaine des études sur la famille Du Bellay que par de jeunes chercheurs, abordent les différentes facettes des rapports entre Joachim Du Bellay et l'Italie, notamment ses réseaux romains et italiens en général, à l'ombre du puissant clan Du Bellay; ses rapports avec les principales familles italiennes de l'époque, comme les Farnèse; ses rapports avec les poètes italiens, surtout d'expression néolatine, qu'il a pu fréquenter pendant son séjour à Rome; la question de l'italianisme, de l'influence de la langue et des théories linguistiques italiennes.  

Les Auteurs: Guillaume Alonge, Valeria Averoldi, Jean Balsamo, Flaminia Bardati, Concetta Cavallini, Dario Cecchetti, Richard Cooper, Daniel Fliege, Rosanna Gorris Camos, Paola Martinuzzi, Olivier Millet, Loris Petris, Daniele Speziari, George Hugo Tucker.

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Actualité de Jeanne Flore (dir. Diane Desrosiers-Bonin, Éliane Viennot et Régine Reynolds-Cornell)
Posted: 1 Feb 2022 - 04:45

Actualité de Jeanne Flore, dir. Diane Desrosiers-Bonin, Éliane Viennot et Régine Reynolds-Cornell, Paris, Classiques Garnier, [2004] 2022.

Les contributions réunies dans ce volume ainsi que l’étude de la réception de Jeanne Flore attestent de la richesse des recherches concernant l’auteur des Comptes amoureux, et de l’intérêt de ce texte qui semble toujours, par-delà les siècles, prendre à témoin ses lecteurs.

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur.

Nombre de pages: 323
Parution: 16/02/2022
Réimpression de l’édition de: 2004
Collection: Études et essais sur la Renaissance, n° 55
ISBN: 978-2-8124-5324-3
ISSN: 2114-1096