Announce

Calls for Papers and Contributions

LA FABRIQUE DE L’INVENTION, Journée d’étude interdisciplinaire des doctorants du CSLF
Posted: Tuesday, January 15, 2019 - 10:01

(Centre des Sciences des Littératures en Langue Française, Université Paris Nanterre)

23 mai 2019

 

Appel à communication (date limite : 28 février 2019)

Cette journée d'étude, qui s’inscrit dans la continuité du séminaire des doctorants du CSLF, entend mettre à l'épreuve la notion d'invention, qu’il s’agisse de découverte ou de création. Il serait aisé de penser que le sens rhétorique d'inventio, tel qu'on le trouve théorisé chez les anciens [Cicéron, Quintilien], précède le sens de création ex nihilo, d’œuvre originale, que l'on relie plus volontiers au basculement vers la modernité, des Belles-Lettres à la Littérature. En effet, l'inventio latine, première partie de la rhétorique, consiste à puiser des arguments dans un fonds de lieux communs préexistants, et cette définition serait dominante durant toute la période classique, laquelle se fixe pour première règle de l'art l'imitation des anciens. L'invention, non plus comme imitation ou comme reprise, mais comme création d'un objet neuf, original, en rupture avec la tradition, serait dès lors une notion moderne. C'est selon cette dernière acception, valorisée dans nos conceptions actuelles, que l'invention devient un critère de sélection et d'appréciation des œuvres, que l'on applique volontiers à l'ensemble du corpus littéraire, de l'Antiquité à la période la plus contemporaine. Ainsi, telle ou telle œuvre entrerait dans le canon littéraire parce que novatrice par rapport à son temps, tel ou tel texte serait, au baccalauréat par exemple, sélectionné dans une liste de textes à enseigner parce qu'il est « original » et représenterait un écart par rapport à une norme souvent définie a posteriori. Il suffit pour s'en convaincre de se remémorer l'arsenal des « problématiques » qui structurent les explications de texte scolaires : « qu'est-ce qui fait l'originalité de ce poème ? », « en quoi cet incipit s'écarte-t-il des incipits traditionnels ? », « en quoi cet apologue est-il original ? », etc. L'invention, comme grille de lecture et de jugement, touche tous les genres littéraires et artistiques et toutes les époques, en mesurant l'écart d'une création à un canon supposé. 

À y regarder de plus près, pourtant, il semble que le point de basculement entre ces deux sens, apparemment opposés, du terme « invention » en littérature ou en art, doit être pensé très différemment. Dès l’Antiquité, on constate que la notion est loin d'être univoque : une ligne de partage se situe entre la tradition platonicienne, qui « suppose un créateur inspiré trouvant, grâce au souffle divin, à la muse ou à son propre génie, les ressources d’une création ex nihilo permettant d’atteindre le sublime » [Léoni] et la tradition rhétorique de l’inventio comme mobilisation de lieux communs préexistants. Dans le premier cas, la faculté mobilisée est l’imagination, dans le second, c’est la mémoire. En langue française, il suffit de consulter les dictionnaires pour constater que les deux acceptions coexistent de façon attestée dès la Renaissance, et que la notion d'invention ne s'y limite pas. Les différents sens du mot « invention » touchent tous au rapport à la réalité, qu'ils désignent le dévoilement d'un déjà-là (sens chrétien d' « invention des reliques », sens scientifique de « découverte »), une faculté à puiser dans un vivier intellectuel préexistant (sens rhétorique) ou la capacité à créer quelque chose à partir d'un modèle, voire à partir de rien, ce dernier sens étant déjà applicable à l’œuvre littéraire et artistique au XVIe siècle. Ce rapport à la réalité se double parfois d'un rapport à la vérité, conférant à la notion d'invention une dimension axiologique : si le Moyen-Âge utilise le terme d'invention pour désigner un acte de tromperie (ruse, expédient), cette connotation s'étend dès le XVe siècle au domaine littéraire, où l'on trouve le sens de « fable » ou de « mensonge », de création dénaturant la réalité. Il existe également un contrepoint mélioratif à cette altération de la vérité : la première moitié du XIIe siècle voit apparaître le sens d'invention comme « merveille », « trouvaille merveilleuse », qui se développe à la Renaissance comme « moyen ingénieux, procédé inventif, action de créer quelque chose de nouveau ».

Ce rapide aperçu des définitions montre que le sens de création artistique et littéraire n'est jamais décroché des autres sens du terme « invention ». D'ailleurs, un nouveau détour par l'univers scolaire permet de confirmer cette ambiguïté : une des épreuves de français au baccalauréat s'intitule « écriture d'invention », alors même que l'objet de cet exercice est plus souvent le pastiche d'auteurs du canon qu'un espace de création libre de toute contrainte alloué aux élèves. La notion d'invention n'est donc nullement devenue univoque, et contrairement à certaines idées reçues, le sens rhétorique conserve une actualité. Ce terme et la valeur qu'on lui accorde s'enrichissent donc à toutes les époques mais restent ambigus. Racine, que l'on considère volontiers comme le parangon du classicisme, écrit dans la préface de Bérénice que « toute l’invention consiste à faire quelque chose de rien » alors même que la critique postérieure le place comme l'un des principaux partisans des Anciens, dans la Querelle des Anciens et des Modernes. Ainsi, toute la question de l’invention semble liée à cette hésitation entre l’absence et la présence d’un déjà-là qui précède l’œuvre nouvelle [Léoni]. 

 

À partir de ces réflexions, nous avons défini quelques axes dans lesquels les propositions de communication pourront s'inscrire, sans toutefois s’y limiter :

      

- « Querelles d'Anciens et de Modernes » : l'invention et le rapport aux modèles. 

Quel est le rapport entre invention, imitation et originalité ? Quelles façons d’imiter peuvent-elles  être qualifiées d’ « inventives » ? L’invention, au sens de création, est-elle systématiquement l’apanage des « modernes » ? Comment peut-on lier l’invention avec la notion de « génie » ?

 

- L’invention et le rapport au réel.

L’œuvre d'art imite-t-elle le réel ou doit-elle créer quelque chose de totalement neuf ? Cette question se pose-t-elle avant le XXe siècle ?  Dans quelle mesure une injonction à l'originalité se développe-t-elle, et quelles sont ses limites ?  

 

- L'invention comme geste critique.

Comment notre regard analytique invente-t-il ou réinvente-t-il les œuvres du passé selon un prisme contemporain ? Quelles terminologies et quels outils inventer pour appréhender des objets nouveaux ou déjà existants ? Comment l’acte de nommer permet-il de créer de nouvelles catégories d’analyse et comment les auteurs eux-mêmes en usent-ils stratégiquement ?

 

- Valeurs axiologiques de l'invention.

Si être inventif peut être valorisé, en quoi l’invention peut-elle aussi être un objet de méfiance ? Comment en vient-elle à susciter des soupçons de mensonge ou de manipulation des émotions ?   

 

Les propositions de communication, d’une longueur de 500 à 1000 mots, sont à envoyer pour le 28 février 2019 au plus tard au comité scientifique à l’adresse suivante : fabriquedelinvention@gmail.com, accompagnées d’une courte notice bio-bibliographique.

Les propositions de toutes disciplines seront bienvenues (Histoire, Histoire des Arts, Musicologie, Littérature, Stylistique...).

Les réponses seront données début mars 2019. La journée d’étude aura lieu le jeudi 23 mai 2019 à l’Université Paris Nanterre.

 

Comité d'organisation: Marianne Albertan-Coppola, Marine Champetier de Ribes, Julia Pont, Hélène Parent, Luce Roudier, Émilien Sermier

 

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

Auerbach (Erich), Mimesis, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1977 [1969]. 

Barthes (Roland), « L'ancienne rhétorique [Aide-mémoire] », in Communications, 16, 1970. Recherches rhétoriques. pp. 172- 223. 

Bertrand (Jean-Pierre), Inventer en littérature. Du poème en prose à l’écriture automatique, Seuil, 2014.

Boirel (René), L'invention, Paris, PUF, 1961. 

Broglie (Louis de) & Hadamard (Jacques), L’Invention. (Neuvième semaine internationale de Synthèse), Paris, Alcan, 1938.

Butor (Michel), « La critique et l'invention », Répertoire III, Minuit, 1968. 

Cicéron, De l'invention, trad. G. Achard, Paris, Les Belles-Lettres, 1994. 

Danétis (Daniel) & Toulouse (Ivan) (dir.), Eurêka, le moment de l’invention. Un dialogue entre art et science, Paris, L’Harmattan, « Arts 8 », 2008.

Della Santa (André), Une culture de l'imagination ou l'invention en rhétorique, Genève, Patio, 1986. 

Delon (Michel), L’idée d’énergie au tournant des Lumières (1770-1820), Paris, PUF, coll. « Littératures modernes », 1988. 

Fumaroli (Marc), L'Âge de l'éloquence : rhétorique et « res literaria » de la Renaissance au seuil de l'époque classique, Genève, Droz, 1980. 

Leoni (Sylviane) (dir.), Les Figures de l’invention, Paris, Classiques Garnier, « Rencontres », 2012.

Martel (Jacinthe), « De l’invention. Eléments pour l’histoire lexicologique et sémantique d’un concept : XVIe-XXe siècles », Études françaises, vol. 26, n° 3, 1990, pp. 29-49. 

Mortier (Roland), L’Originalité. Une nouvelle catégorie esthétique au siècle des Lumières, Genève, Droz, 1982. 

Schlanger (Judith), L’invention intellectuelle, Paris, Fayard, 1983.

Quintilien, Institution oratoire, III, trad. J. Cousin, Paris, Les Belles-Lettres, t. II, 1976. 

Simondon (Gilbert), Imagination et invention (1965-1966), Chatou, Éditions de la Transparence, 2008.

Souriau (Paul), Théorie de l’invention, Paris, Hachette, 1881.

Valéry (Paul), « L’invention esthétique », dans Variété, Œuvres, tome I, édition de Jean Hytier,  Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1957, pp. 1412-1415.

https://cslf.parisnanterre.fr/

Source : Fabula

Colloque jeunes chercheurs, "Le dégoût : vécu, perception, représentations et histoire
Posted: Tuesday, January 15, 2019 - 09:48

JOURNEE D’ETUDE

Aix-Marseille Université

Label Initiative Jeunes Chercheurs CRISIS

Maison de la Recherche

Mercredi 22 mai 2019

 

1.         Résumé

Cette journée d’étude prolongera les réflexions introduites dans le cadre du séminaire interdisciplinaire de recherche « Le dégoût : vécu, perceptions, représentations et histoire », organisé au cours de l’année 2018-2019 à la Maison de la recherche d’Aix-en-Provence. Réaction vive provoquée à la vue d'un objet suscitant un mouvement de répulsion, le dégoût semble être spontané, naturel, instinctif. Pourtant, ce sentiment est - à l'instar de bien d'autres - le produit d'un conditionnement social et culturel que certains courants des sciences humaines et sociales se proposent d'étudier depuis quelques années. Comme dans le cadre de notre séminaire de recherche, l’époque moderne, centre des réflexions menées au cours de cette année, continuera de faire l’objet d’une attention particulière. Néanmoins, cette journée d’étude s’ouvrira davantage aux propositions portant sur d’autres périodes. Elle permettra de conclure notre séminaire en élargissant les perspectives d’étude de cette notion. 

 

2.         Argumentaire

            a.         Un enjeu de société

            « Dans la tradition esthétique, le dégoût reste compris comme le négatif du goût. Il désigne ce que le goût condamne » écrit Claire Margat dans son article « Phénoménologie du dégoût[1] ». Le dégoût se définit-il seulement par rapport au goût ? Ne serait-il pas aussi une réaction vive déclenchée par une perception sensorielle ou un jugement moral préétabli en chacun de nous et / ou dépendant d’une subjectivité ?

            Les cadavres en décomposition, la nourriture avariée, la torture, la débauche, la difformité, la laideur, le vice, l’immoralité, en somme tout ce qui est source d’un sentiment de répulsion, d’aversion ou d’abjection est communément identifié à la notion, plurielle, de dégoût, que l’on abordera dans ses trois manifestations : physique, morale et esthétique. Le dégoût est en effet avant tout une réaction physique qui naît de la perception de l’abject. Il peut aussi être envisagé comme un sentiment suscité par des pratiques jugées condamnables d’un point de vue moral, social ou religieux et dont on est le témoin, la victime ou l’acteur. Le dégoût peut enfin être de nature esthétique, voire en constituer une fonction, provoqué par tout élément transgressif qui s’écarte d’une norme imposée par le bon goût ; norme qui varie au fil des cultures et des époques. Or, ce qui est objet de dégoût est spontanément mis à l’écart, repoussé parce que repoussant, et dans ce cas comment problématiser le dégoût ? Peut-on penser le dégoût ? Quelles fonctions critiques occupe-t-il dans nos conceptions et représentations du monde ?

            b.         Une période d’étude

            C’est au départ à la période moderne que nous avons voulu circonscrire l’étude de cette notion plurielle et protéiforme. En effet, le développement, avec le courant humaniste, de traités de civilité, l’essor du processus de civilisation décrit par N. Elias puis au XVIIIe, l’invention du goût au sens subjectif, théorisé notamment par Kant dans la Critique de la faculté de juger, posent quelques jalons d’une approche diachronique de la notion de dégoût. Ainsi la période moderne illustre un certain nombre des mutations dans l’appréhension du dégoût. Cette période a donc été au cœur de nos réflexions et la journée d’étude qui conclura notre séminaire sera davantage ouverte aux autres périodes historiques afin d’inscrire la notion de dégoût dans une perspective diachronique plus large.

            c.         Une approche interdisciplinaire de la notion

            S’il est impératif d’historiciser l’approche de cette notion, il est également nécessaire d’en confronter les points de vue en associant les apports de plusieurs disciplines : l’histoire (histoire des mentalités, des émotions, des sens, etc.), la philosophie (esthétique, philosophie de la perception) ou encore l’anthropologie. De même, les enjeux de sa représentation en art et en littérature – française et internationale – soulèvent des questions d’ordre esthétique et rhétorique qu’il serait intéressant d’étudier. La confrontation des différentes approches de la notion permettra de voir comment elles se combinent, s’opposent ou se complètent en élargissant nos champs de réflexion.

            3.         La journée d’étude

            L’organisation d’une journée d’étude sera l’occasion de revenir sur les différents thèmes abordés au cours de l’année dans le cadre de ce séminaire interdisciplinaire de recherche. Tout en prolongeant nos discussions, elle permettra d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexion. Les différentes communications éclaireront l’historicisation de la notion de dégoût et affirmeront son caractère interdisciplinaire. Les axes de recherches suggérés sont similaires à ceux du séminaire. Nous restons toutefois ouverts à d’autres propositions.

•          Le dégoût et ses objets : comment se définit le dégoût et quels sont ses objets ? comment se distingue-t-il d’autres notions (indignation, antipathie, détestation, etc.) ?

•          De la perception à la représentation : comment est éprouvé, exprimé et représenté le dégoût ?

•          Dégoût, société et politique : comment le dégoût s’inscrit-il dans le champ social ? comment fait-il l’objet de politiques et de pratiques particulières ?

Thèmes suggérés : le corps (gras, difformité, pilosité, sexualité, cadavres, maladies, fluides corporels, torture), la nourriture (nourriture avariée, tabous alimentaires, abats), les lieux (abattoir, cimetière, lieux d’aisance, égouts, marécages), les profils sociaux (prostituées, ouvriers, vagabonds, fous…), les croyances (religions, superstitions), les animaux (charognards, animaux errants, nuisibles), le déchet, les objets moraux (vice, péché, pouvoir, inceste, paraphilie).

4.         Modalités de soumission et organisation

            Pour une communication d’une vingtaine de minutes, les propositions comporteront un titre, un résumé entre 300 et 500 mots, ainsi qu’une brève présentation de l’auteur (nom, rattachement administratif, unité de recherche). Elles devront être envoyées au plus tard le 17 mars 2018 à sjc.degout@gmail.com.

            La journée d’étude se déroulera à la Maison de la Recherche d’Aix-en-Provence, située au 29 avenue Robert Schuman - 13621 Aix-en-Provence.

            Les éventuels frais de transport et d’hébergement restent à la charge des participants ou de leur institution de rattachement.

*

Comité d’organisation

•          Laura Bordes (CIELAM)

•          Aurore Guitry (Pratique et théorie de la création artistique et littéraire)

•          Pierre Léger (CGGG)

•          Mathilde Mougin (CIELAM/TELEMMe)

•          Emmanuel Porte (TELEMMe)

*

Bibliographie indicative

-           Ancet, Pierre, Phénoménologie des corps monstrueux, Paris, PUF, 2006.

-           Auzepy, Marie-France, Cornette Joël, Histoire du poil, Paris, Belin, 2011.

-           Barbafieri, C., Abramovici, J.-C. (éd.), L’Invention du mauvais goût à l’âge classique (XVIIe-XVIIIe siècle), Louvain-Paris-Walpole, Peeters, 2013.

-           Barles, Sabine, La ville délétère, médecins et ingénieurs dans l’espace urbain (XVIIIe-XXe siècle), Paris, Champs Vallon, 1999.

-           Burton, Robert, Anatomie de la Mélancolie, José Corti, 2000. 3 vol.

-           Carol, Anne, Renaudet, Isabelle, La Mort à l’œuvre. Usages et représentations du cadavre dans l’art, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2013.

-           Chevalier, Louis, Classes laborieuses, classes dangereuses à Paris pendant la deuxième moitié du XIXe siècle, Paris, Perrin, 2007.

-           Corbin, Alain, Le miasme et la jonquille, l’odorat et l’imaginaire social, XVIIIe-XIXe siècles, Paris, Aubier, 1982.

-                       , Les filles de noce. Misère sexuelle et prostitution au XIXe siècle, Paris, Aubier, 1978.

-           Delville, Michel, Norris, Andrew, von Hoffmann, Victoria (dir.), Le dégoût : histoire, langage, esthétique et politique d'une émotion plurielle, Liège, Presses universitaires de Liège, « Cultures sensibles », 2016.

-           Douglas, Mary, De la souillure, essai sur les notions de pollution et de tabous, Paris, Maspero, 1971.

-           Duflo, Colas, « Le système du dégoût. Diderot critique de Boucher », in Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, n° 29, octobre 2000, p. 85-101.

-           Eco, Umberto, Histoire de la laideur, Paris, Flammarion, 1997.

-           Ferrière, Madeleine, Nourritures canailles, Paris, Seuil, 2007.

-                       , Histoire des peurs alimentaires, du Moyen Age à l’aube du XXe siècle, Paris, Seuil, 2002.

-           Geremek, Bronislaw, Les marginaux parisiens aux XIVe et XVe siècles, Paris, Flammarion, 1976.

-           Kalifa, Dominique, Les bas-fonds, histoire d’un imaginaire, Paris, Seuil, 2013.

-           Kant, Emmanuel, Critique de la faculté de juger, Paris, Gallimard, Folio Essai, 1989.

-           Kolnai, Aurel, Le Dégoût, Paris, Agalma, 1997.

-           Kristeva, Julia, Pouvoir de l’horreur, Paris, Seuil, Points Essais, 1983.

-           Leplâtre, Olivier, Un goût à la voir nonpareil. Manger les images, essais d'iconophagie, Kimé, 2018.

-           Le Roux, Thomas, Le laboratoire des pollutions industrielles, Paris, 1770-1830, Paris, Albin Michel, 2011.

-           Margat, Claire, « Phénoménologie du dégoût. Inventaire des définitions », Ethnologie française, vol. 41, no. 1, 2011, pp. 17-25.

-           Quignard, Pascal, Le sexe et l’effroi, Paris, Gallimard, 1997.

-           Rosenkranz Karl, Esthétique du laid, Paris, Circé, 2004.

-           Sartre, Jean-Paul, Esquisse d’une théorie des émotions, Paris, Hermann, 1965.

-           Vigarello, Georges, Les métamorphoses du gras, histoire de l’obésité du Moyen Age au XXe siècle, Paris, Seuil, 2010.

-           Vigarelllo, Georges, Corbin, Alain, Courtine, Jean-Jacques (coll.), Histoire des émotions. De l’Antiquité aux Lumières, Paris, Seuil, 2016.

-                       , Histoire des émotions. Des Lumières à la fin du XIXe siècle, Paris, Seuil, 2016.

-                       , Histoire des émotions. De la fin du XIXe à nos

 

[1] Margat, Claire. « Phénoménologie du dégoût. Inventaire des définitions », Ethnologie française, vol. 41, no. 1, 2011, pp. 17-25.

Journée de jeunes chercheur·e·s : Les œuvres des femmes dans les arts vivants : enjeux contemporains et historiques
Posted: Monday, January 14, 2019 - 10:10

Université Paris 8, 13 juin 2019

Organisée par Nathalie Coutelet et Raphaëlle Doyon

 

Partant de l’intérêt croissant des étudiant·e·s de master et de doctorat à l’égard des œuvres des femmes, des questions de genre et de discriminations dans les arts du spectacle, cette journée d’étude vise à leur donner la parole et à créer un réseau informel d’échanges et de réflexions. Elle sera consacrée aux œuvres des femmes au sens large : les créations artistiques des femmes et leur place dans le monde des arts vivants, dans l’histoire et aujourd’hui. Nous cherchons ainsi à rompre avec « le fait que les représentations de la sexualité et du genre sont et ont été des constructions masculines (représentations de, mais non par les femmes) »[1]. Les intervenant·e·s sont invité·e·s à porter leur attention sur les représentations proposées dans les œuvres pour aborder les questions de production, de processus de création, de reconnaissance, de réseaux, possiblement féministes et féminins, et de réception. Les arts vivants pouvant être considérés à certains égards comme un observatoire des rapports de genre à une époque donnée, l’attention portera aussi bien sur le contenu et le parcours des œuvres, que sur les mécanismes d’empêchement et les pratiques d’émancipation individuelle et collective que proposeraient ou auraient proposé les créations envisagées.

Axes proposés

Le genre des métiers de la création 

Directrices artistiques et de lieux de création et de diffusion, comédiennes, autrices, danseuses, artistes de cirque, techniciennes, etc., comment se divise le travail artistique entre les sexes, dans les métiers artistiques et techniques ? Pendant les formations et au cours de l’exercice du métier, par exemple dans un répertoire technique genré dans la danse ou le cirque[2] ? Dans certains rôles et dans certaines dispositions d’interprétation chez les comédiens et comédiennes[3] ? Quel rôle joue le corps genré dans l’interprétation ? De quelle façon les rôles interprétés participent-ils pour les actrices, circassiennes, danseuses à la construction de leur employabilité et de leur trajectoire professionnelle ? Quels liens peut-on établir entre le travail des femmes dans la création et leur existence en dehors de la scène ? De quelles différences peut-on faire état entre amatrices et professionnelles ? Quelles pratiques micropolitiques proposent les metteuses en scène, les performeuses féministes[4], les textes des autrices, de l’ancien régime[5], suffragettes[6], ou contemporaines ? Quelle attention est donnée aux figures féminines et quels espaces scéniques et sonores occupent-elles ? Quelles sont les contournements des stéréotypes de genre dans la création ? Sont-ils liés à des stratégies d’actions collectives et individuelles ? 

 

Les œuvres des femmes : création, visibilité, reconnaissance professionnelle, postérité.

Quelles œuvres de femmes sont visibles ou ont été visibles de leur temps ? Dans quels cercles ou milieux ? Quels liens entretiennent ces œuvres avec le contexte socio-historique de leur création ? Que racontent-elles ? A qui s’adressent-elles ? De quels parcours des artistes femmes leurs œuvres rendent-elles compte, qu’il s’agisse de périodes historiques où l’autorisation du père ou du mari était nécessaire pour exercer ou de l’époque contemporaine et des débats sur la parité dans les théâtres subventionnés ? Quelles œuvres rendent comptent des mécanismes d’exclusion et d’auto-censure des femmes des instances de légitimité[7] ? Quelles œuvres les subvertissent et proposent des modèles libérés des modèles masculinistes et/ou hétéro-normatifs ? Quels ont été ou sont encore les usages de pseudonymes masculins et du travestissement en homme[8] ? Quels liens sont établis avec les collaborateurs hommes et collaboratrices femmes, et avec les instances de production, de diffusion, et la critique ? Quelles sont les traces des œuvres du passé dans les répertoires d’aujourd’hui et dans les histoires du théâtre ? Quels sont les liens entre les créations des femmes et les genres spectaculaires considérés comme mineurs ou moins professionnels ? De quelle façon le genre de la création croise-t-il les discriminations de classe, d’orientation sexuelle[9] et de racialisation[10] dans différents contextes nationaux à travers le monde ?

Plusieurs de ces questions pourront être abordées à travers une analyse croisée, esthétique et sociohistorique.

Modalités de soumission

Les propositions de communication sont à envoyer conjointement aux coordinatrices, Nathalie Coutelet, nathalie.coutelet@libertysurf.fr, et Raphaëlle Doyon, doyonraphaelle@gmail.com

Elles comporteront : le titre de la communication, un résumé de 200 mots, une bibliographie indicative, et cinq mots clefs.  La date limite de soumission des propositions est fixée au 1er mars 2019.

Nous demanderons aux intervenant·e·s d’accompagner leur communications d’extraits ou d’archives des œuvres en question (lectures, captation, iconographies, ou autres).

 

[1]Tracy Davis, « Questions pour une méthodologie féministe dans l’histoire du théâtre » [1989], trad. R. Doyon dans Horizons/Théâtre, n°10-11, 2018, Genre et arts vivants, p. 176. 

[2]Voir Nathalie Coutelet, « Femmes herculéennes au music-hall : déconstruction d’un cliché », dans Horizons/Théâtre, n°10-11, 2018, Genre et arts vivants, p. 261-276, et Hélène Marquié, Non, la danse n'est pas un truc de filles ! : essai sur le genre en danse, Toulouse, L’Attribut, 2016.

[3]Anne-Françoise Benhamou (dir.), Outrescène, n°12, mai 2011, Contemporaines ? Rôles féminins dans le théâtre d’aujourd’hui.

[4]Peggy Phelan, Art et féminisme, conçu par Helena Reckitt, traduit de l'anglais par Marie Hermet, Paris, Phaidon, 2005. [Art and feminism, London, Phaidon, 2001].

[5]Aurore Évain, Perry Gethner, Henriette Goldwyn (dir.), Théâtre de femmes de l'Ancien régime, Saint-Étienne, Publications de l'Université de Saint-Étienne, 2006.

[6]Cecilie Beach, Staging politics and gender : French women's drama1880-1923, Basingstoke (GB), Palgrave Macmillan, 2005.

[7]Voir Linda Nochlin, « Pourquoi n’y a-t-il pas eu de grands artistes femmes ? », [Why Have There Been No Great Women Artists ?, 1971], Femmes, art et pouvoir et autres essais [1989], Nîmes, Jacqueline Chambon, 1993, p. 201-244, et Delphine Naudier et Brigitte Rollet (dir.), Genre et légitimité culturelle : quelle reconnaissance pour les femmes ?, Paris, l’Harmattan, 2007.

[8]Voir Muriel Plana, Théâtre et féminin : identité, sexualité, politique, Dijon, Éd. universitaires de Dijon, 2012 et Tracy Davis, « Questions pour une méthodologie féministe dans l’histoire du théâtre », op. cit.

[9]Kate McDermott (dir.), Places, Please ! The First Anthology of Lesbian Plays, Iowa City, Aunt Lute, 1985.

[10]Leïla Cukierman, Gerty Dambury et Françoise Vergès (dir.), Décolonisons les arts !, Paris, L’Arche, 2018.

 

CfP: The Society for the Study of French History, Annual Conference 2019 ‘Legacies’, deadline extended
Posted: Wednesday, January 9, 2019 - 15:58

8-9 July 2019, University of Leeds

 

Deadline for abstracts extended to Monday 21 January 2019

 

Keynote speakers:

Professor Barbara Diefendorf (Boston University, emeritus), ‘Uncivil Wars: Legacies of the Religious Conflicts in Early Modern France’

 

Professor Olivette Otele (Bath Spa University), ‘Race Matters: Education, Identity, Citizenship and Post Colonial Memories in 21st Century France’

 

Roundtable on ‘Legacies of the Women’s Movement’ featuring Professor Michelle Zancarini-Fournel (Université Lyon-1, emeritus) and Dr. Bibia Pavard (Université Paris II)

 

Call for papers:

Recent years have been replete with significant anniversaries of landmark events within French history: from the Reformation to the Centenary, Sétif and 1968. This conference invites reflections on the legacies of these and other important historical moments. What happened next to the men and women who lived through these events? How did they understand and deal with the after effects of the changes wrought within their families and communities? How were the structures as well as the material fabric of societies reconceptualised and rebuilt? What new configurations – political, economic, social – emerged? Were these changes ephemeral or enduring? How were such events represented and remembered? How have these historical moments echoed down the years and to what extent do they continue to shape life in France and in France’s former colonies? 

 

We encourage people to interpret ‘legacies’ in the broadest possible terms, taking into account social, cultural, imperial, political, economic, military, gendered and other dimensions. Interventions tackling commemorative afterlives and contemporary resonances are also welcome. 

 

In addition to the conference theme, we also invite papers or panels on any aspect of French history from the early medieval to the contemporary period and we welcome contributions that reflect the broad diversity of the history of France and its former colonial empire.

 

We particularly welcome contributions from postgraduates and ECRs, overseas scholars, and scholars from under-represented groups. Please note that the SSFH does not accept all-male panels. All the conference venues, including the accommodation, are accessible and we are very happy to discuss particular needs that participants might have and how we can best accommodate these.

 

Proposals should be for 20-minute papers in English or in French. Complete panel submissions consisting of three thematically linked papers are especially welcome. Each proposal should comprise a paper title, abstract of 300 words and a one-page CV in a single PDF or MS Word file. Proposals for complete panels will contain the same information for each participant, as well as an overall title for the panel. 

 

Submissions should be emailed to ssfh2019@leeds.ac.uk

Queries should also be directed to this email address. 

 

The deadline for abstracts is Monday 21 January 2019. 

 

Organising Committee:

Claire Eldridge, Nina Wardleworth, Sara Barker, Jim House, Alison Fell, Rachel Utley, Jocelyn Evans

 

Contact emailssfh2019@leeds.ac.uk

CfP: Space, Place and Time in French and Francophone Women’s Narratives at SAMLA
Posted: Monday, January 7, 2019 - 16:49

Women in French Session

2019 South Atlantic Modern Language Association Conference

Atlanta, Georgia

November 8-10, 2019

 

Space, Place and Time in French and Francophone Women’s Narratives

Power, identity and relationships often relate to place and, arguably, space. For example, questions of family and / or immigration seemingly involve not only these but the notion of time. This session proposes to investigate space, place, and time, and how these concepts play out in women’s narrative (texts or films). In what ways do women’s narratives create new understandings of space, place and time? In what ways might these spaces and places be gendered? And, in what way are they an experience of identity? Does women’s experience create a new space, place, or concept of time, and if so, in what ways? Please send a 250-word abstract in English or French to E. Nicole Meyer, Augusta University, nimeyer@augusta.edu by May 15, 2019 along with presenter’s academic affiliation, contact information, and A/V requirements.

 

Chair: E. Nicole Meyer, Augusta University, <nimeyer@augusta.edu>

 

Please send presentation proposals in French or English—including presenter’s academic affiliation, contact information, and A/V requirements—to one of the panel chairs listed below by May 15, 2019.

 

For more information on SAMLA and the annual conference, please visit the conference website:  https://samla.memberclicks.net/

 

In addition to registering as a member of SAMLA and also for the SAMLA conference, presenters must also be current on their membership in Women in French. You may visit (http://www.womeninfrench.org/) to become a member or renew your membership. 

New Publications

Etienne Tabourot, Les Bigarrures du Seigneur des Accords. Quatrième Livre avec Les Apophthegmes du Seigneur Gaulard, Gabriel-André Pérouse (éd.)
Posted: 30 Apr 2022 - 16:18

Etienne Tabourot, Les Bigarrures du Seigneur des Accords. Quatrième Livre avec Les Apophthegmes du Seigneur Gaulard, Gabriel-André Pérouse (éd.), Paris, Classiques Garnier, 2022.

EAN: 9782406130079
DOI: 10.15122/isbn.978-2-37312-572-6
293 pages
Prix : 36€
Date de publication : 30 Mars 2022

Le quatrième livre des Bigarrures est une invitation à goûter le mélange savoureux des quatre « discours » avec les facéties des Apophthegmes. La pertinence des analyses sociales, poétiques ou épistémologiques de l’esprit réformateur d’Étienne Tabourot voisine avec l'impertinence copieuse du Seigneur Gaulard.

Plus d'informations ici.

LA PLUME VAGABONDE : D’une rive à l’autre, d’une culture à l’autre (Alia Baccar Bournaz)
Posted: 30 Apr 2022 - 16:13

Alia Baccar Bournaz, LA PLUME VAGABONDE : D’une rive à l’autre, d’une culture à l’autre, Académie Tunisienne des Sciences et des Arts, 2022.

Langue : Française
Format : 24 x 16
Nombre de pages :343
Thème:littérature

Contact :
Le siège de l’Académie avec une remise de 20%.
Le site de l’Académie avec une remise de 20% :

Lien : https://www.beitalhikma.tn/publication/acces-boutique/uncategorized/la-p...

Dans les librairies : Abencerage, Al kiteb, Babel, Cérès, Edito, Fahrenheit, Gai-savoir, Le Libre R.

 

La Fontaine expliqué aux adultes. Lecture du livre I des Fables (Patrick Dandrey)
Posted: 30 Apr 2022 - 16:08

Patrick Dandrey, La Fontaine expliqué aux adultes. Lecture du livre I des Fables, Paris, Hermann, 2022.

D’ordinaire, on s’efforce d’expliquer les fables de La Fontaine aux enfants. Ils n’en ont pas besoin  : ils les comprennent d’intuition, même sans saisir parfois la moitié des mots. En grandissant, nous perdons cette fraîcheur de sympathie. Et il faut beaucoup de science et de patience aux adultes pour remonter la pente, pour que l’œil se fasse à ce ciel nocturne brillant de tant d’étoiles qu’est le recueil des Fables choisies mises en vers.

Cet ouvrage voudrait jouer le rôle d’un télescope secourable pour faciliter cette observation, sans autre prétention que d’aider à lire La Fontaine, à le déchiffrer et à le goûter. Il scrute pas à pas les 22 fables du livre I, de La Cigale et la Fourmi au Chêne et le Roseau, pour en faire ressortir et en faire ressentir la profondeur secrète, les mystères enfouis, les connivences celées et la logique de l’assemblage, analogue à celle d’un jardin à la française. Une invitation à la promenade au jardin des Fables…

Plus d'informations ici.

Joachim Du Bellay, Œuvres complètes Ier volume La Deffence, et illustration de la langue françoyse - éd. Goyet (Francis), Millet (Olivier)
Posted: 30 Apr 2022 - 16:06

Joachim Du Bellay,  Œuvres complètes Ier volume La Deffence, et illustration de la langue françoyse, éd. Goyet (Francis), Millet (Olivier), Paris, Classiques Garnier, 2022.

Plus qu’un simple essai polémique, La Deffence, et illustration de la langue françoyse propose un système des catégories esthétiques et rhétoriques, fruit de la lecture de Quintilien et de Cicéron. Le texte original, éclairé par des annotations érudites, est suivi d’une analyse de l’élaboration de cette poétique.

Nombre de pages: 461
Parution: 20/04/2022
Réimpression de l’édition de: 2003
Collection: Textes de la Renaissance, n° 71
ISBN: 978-2-406-13064-2

Plus d'infromations ici.

Marguerite de Valois, Mémoires et autres écrits 1574-1614 (éd. Eliane Viennot)
Posted: 30 Apr 2022 - 16:03

Marguerite de Valois, Mémoires et autres écrits 1574-1614, éd. Eliane Viennot, Paris, Classiques Garnier, (1999) 2022.

Les Mémoires ont fixé dans l’imaginaire de la postérité l’image d’une femme intelligente et intrépide, qui avait traversé la Saint-Barthélemy et bravé l’autorité royale durant des années. À ce texte sont joints le Mémoire justificatif, le Discours docte et subtil sur la Querelle des femmes ainsi que les poésies.

Nombre de pages: 368
Parution: 20/04/2022
Réimpression de l’édition de: 1999
Collection: Textes de la Renaissance, n° 31
ISBN: 978-2-406-13220

Plus d'informations ici.