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Calls for Papers and Contributions

Appel à communications, colloque jeunes chercheurs : Contextes, formes et reflets de la censure. Création, réception et canons culturels entre XVIe et XXe siècle.
Posted: Tuesday, January 15, 2019 - 20:06

Colloque international coorganisé par les doctorants du double doctorat entre l’université Sorbonne Nouvelle Paris 3 (ED 122 - LECEMO) et l’université de Rome «La Sapienza» (DISGIS)

Paris, 14-15 juin 2019

Présentation :

L’enjeu de ce colloque est d’explorer les différentes formes de la censure dans la littérature et les arts. Le colloque portera essentiellement sur les formes indirectes de censure, et sur les relations qu’elles entretiennent avec l’histoire de la réception, la constitution d’un canon, et la genèse des œuvres.

Instrument de contrôle exercé par un pouvoir politique ou religieux, la censure agit souvent de façon indirecte : d’abord, elle est le reflet d’un contexte politique et intellectuel donné ; ensuite, elle contribue à forger un canon qui affecte, sur la longue période, l’histoire de la réception ; enfin, elle peut prendre la forme d’une autocensure, c’est-à-dire d’un autocontrôle préventif mis à l’œuvre par les écrivains et les artistes sur leurs propres ouvrages.

Le rôle de la censure sera étudié à la fois du point de vue de la création artistique et littéraire (dans quelle mesure affecte-t-elle la genèse des œuvres ?) et d’un point de vue historique, sociologique et politique (son influence dans la diffusion et la circulation des œuvres). Ainsi, il sera possible de réfléchir aux corrélations entre censure et canon, ce dernier étant à la fois le résultat d’une censure et un moyen dont celle-ci se sert pour exercer son contrôle.

 

Plusieurs perspectives pourront être adoptées :

a)    du point de vue de la production, à savoir des choix formels et conceptuels dans les dossiers génétiques, on pourra s’interroger sur les stratégies adoptées par les auteurs afin de s’adapter aux restrictions des autorités prescriptives, sur les modalités et les formes de l’autocensure (religieuse, politique ou psychique), mais aussi sur les déclarations consignées aux journaux intimes, aux correspondances et à d’autres sources textuelles. Cet aspect est susceptible d’éclairer également la genèse de canons “personnels” forgés par les auteurs-mêmes ;     

b)   du point de vue de la réception, on se demandera comment une époque accueille la production littéraire et artistique précédente, mais aussi celle contemporaine. Nous souhaiterions développer une réflexion sur la manière dont la société accueille et reconstruit (florilèges), représente (histoire de la littérature et du cinéma) et interprète (histoire de la critique) les productions littéraires et artistiques précédentes, en éclairant les choix qui ont dirigé les opérations de constitution d’un canon. Enfin, en quoi la censure peut être une forme de critique littéraire ? En ce sens, peut-elle concerner aussi l’aspect transnational de la réception artistique, par exemple dans les florilèges ou dans les traductions des auteurs étrangers ?

c)    du point de vue du contexte social, les propositions exploreront l’organisation politique et religieuse du savoir, notamment comment elle est mise en place à travers les bibliothèques, les universités, les écoles, le monde éditorial et d’autres institutions culturelles. Une attention particulière sera consacrée à la question de la censure par rapport à la production étrangère (censure xénophile et xénophobe).

Les communications pourront être présentées aussi bien en français qu’en italien.

Modalités de soumission :

La candidature est ouverte aux jeunes chercheurs, doctorants et post doctorants. Les propositions, d’environ 400 mots, en français ou en italien, seront envoyées, accompagnées d’une courte notice bio-bibliographique, à colloque.censure@gmail.com

 

L’ensemble des propositions seront étudiées par un comité scientifique :

Beatrice Alfonzetti (Sapienza - Università di Roma)

Pierre Civil (Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle)

Christian Del Vento (Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle)

Sonia Gentili (Sapienza - Università di Roma)

Matteo Residori (Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle)

Silvia Tatti (Sapienza - Università di Roma)

 

Calendrier

Ouverture de l’appel : 14 janvier 2019

Clôture de l’appel : 1 mars 2019

Réponse aux intervenants : 1 avril 2019

 

Organisateurs :

Lucia Bachelet (Università Roma Tor Vergata / Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle)

Francesca Golia (Sapienza - Università di Roma / Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle)

Gaia Litrico (Sapienza - Università di Roma / Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle)

Enrico Ricceri (Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle / Sapienza - Università di Roma)

Eugenia Maria Rossi (Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle / Sapienza - Università di Roma)

 

Contacts :

colloque.censure@gmail.com

 

Bibliographie

  • Jean-Christophe Abramovici, Le livre interdit : de Théophile de Viau à Sade, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 1996.
  • Rosario Assunto, Giudizio estetico, critico e censura, Firenze, La nuova Italia, 1963.
  • Harold Bloom, The Western Canon : the books and school of the ages, Basingstoke London, Macmillan, 1995.
  • François Boespflug, Caricaturer Dieu ? Pouvoirs et dangers de l’image, Paris, Bayard, 2006.
  • Bruno Bongiovanni, Un canone per il terzo millennio. Testi e problemi per lo studio del Novecento tra teoria della letteratura, antropologia e storia, Milano, Mondadori, 2001.
  • Claire Bustarret et Catherine Viollet (dirs.), Genèse, censure, autocensure, Paris, CNRS Edition, 2005.
  • Claudia Crocco, La poesia italiana del Novecento. Il canone e le interpretazioni, Roma, Carocci, 2015.
  • Patrizia Del Piano, Il governo della lettura. Chiesa e libri nell’Italia del Settecento, Bologna, Il Mulino, 2007.
  • Jean-Luc Douin, Dictionnaire de la censure au cinéma, Paris, Presses universitaires de France, 1998.
  • Giorgio Fabre, Il censore e l’editore. Mussolini, i libri, MondadoriMilano, Fondazione Arnoldo e Alberto Mondadori, 2018.
  • Patrizia Ferrara (dir.), Censura teatrale e fascismo (1931-1944). La storia, l’archivio, l’inventario, Ministero per i beni e le attività culturali, Roma, 2004.
  • Alessandro Fontana, «Censura», in Enciclopedia, II, Torino, Einaudi, 1977, pp. 868-93.
  • Mario Infelise, I libri proibiti. Da Gutenberg all'Encyclopédie, Roma-Bari, Editori Laterza, 2013.
  • Mario Infelise, I padroni dei libri. Il controllo sulla stampa nella prima età moderna, Roma-Bari, Editori Laterza, 2014.
  • Sandro Landi, Stampa, censura e opinione pubblica in età moderna, Bologna, Il Mulino, 2011.
  • Romano Luperini, La questione del canone e la storia della letteratura come ricostruzione, «Allegoria», IX, 1997, 26, pp. 5-13.
  • Laurence Macé (dir.), Censure et critique, Paris, Classiques Garnier, 2015.
  • Amedeo Quondam, Il canone e la biblioteca, Roma, Bulzoni, 2002.
  • Thomas Schlesser, L’art face à la censure, cinq siècles d'interdits et de résistances, Paris, Beaux Arts éditions, 2011.
  • Jean Starobinski, La relation critique, Paris, Gallimard, 1970.
Appel à contribution pour le numéro 24 d’Alkemie, "L'Exil"
Posted: Tuesday, January 15, 2019 - 19:54

Le 24e numéro de la revue Alkemie sera consacré à l’exil et sera ouvert à l’ensemble des approches en littérature, philosophie et sciences humaines.

Les propositions d’articles, inédits et en langue française, sont à envoyer jusqu’au 1er juillet 2019. Les textes doivent être transmis au comité de rédaction, aux adresses info@revue-alkemie.com et mihaela_g_enache@yahoo.com (en format Word, 30 000 à 50 000 signes maximum, espaces comprises). Les normes de rédaction et autres indications aux auteurs sont précisées sur le site de la revue (http://www.revue-alkemie.com/_03-alkemie-publier.html). Outre votre contribution, nous vous prions d’ajouter, d’une part, une courte présentation bio-bibliographique (400 signes environ) en français, et, d’autre part, votre titre, un résumé (300 signes environ) et cinq mots-clefs en anglais et en français.

Date limite : 1er juillet 2019.

Site de la revue Alkemie : http://www.revue-alkemie.com

Directrice : Mihaela-Genţiana STĂNIŞOR (mihaela_g_enache@yahoo.com)

CfP: Society for Early Modern French Studies 42nd Annual Conference
Posted: Tuesday, January 15, 2019 - 19:50

2nd-4th September 2019

St Hilda’s College, Oxford

PP88

 ‘Incompleteness’

« L’inachèvement »

The Society for Early Modern French Studieswill hold its annual conference at St Hilda’s College, Oxford, 2-4 September 2019.  The theme is ‘Incompleteness’. Papers are invited on any aspect of this theme.

Proposals for papers (250-300 words) should be sent by 29 March 2019 to the Secretary, Professor John O’Brien (john.o’brien@durham.ac.uk). Please note that only current subscribing members of the Society may present a paper at the conference.

We are delighted and honoured to announce that our keynote speaker will be Professor Nicholas Cronk (Oxford).

Contributors are requested to provide translations into English or French of any illustrative material taken from other European languages.

                                        *      *      *      *      *       *

Le colloque annuel de la Société d’étude de la première modernité française (SEMFS) se tiendra du 2 au 4 septembre 2019 à St Hilda’s College (Oxford).  Thème retenu :

« L’inachèvement », conçu sous toutes ses formes.

Veuillez adresser, avant le 29 mars 2019, un résumé de toute proposition de communication (250-300 mots) au secrétaire de la Société, prof. John O’Brien (john.o’brien@durham.ac.uk).  Nous vous informons que seuls les sociétaires à jour de leur cotisation auront le droit d’intervenir lors du colloque.

Nous avons le plaisir et le privilège de vous annoncer que notre invité d’honneur sera le prof. Nicholas Cronk (Oxford).

 

Les intervenants sont priés de fournir une traduction anglaise ou française de toute citation originaire d’une autre langue européenne.

Call for Articles for an Edited Volume : Life Writings. Recalled
Posted: Tuesday, January 15, 2019 - 10:09

Life writing, as a term, was first used by Virginia Woolf in 1939 in “A sketch of the past.” It includes “not only memoir, autobiography, biography, diaries … but also letters, writs, wills, written anecdotes, depositions, court proceeding (as a legal term), lyric poems, scientific and historical writings, and digital forms (including blogs, tweets, Facebook entries.”[1]1 So this interdisciplinary study is affected by contemporary digital literacy and the socio historical circumstances of its practitioners and theorists. Furthermore, life writing “has been a fertile ground for experimental writing … and can capture and address many contemporary concerns, for example the status of the subject, the relations and representations of ethnicity and gender, and perhaps most importantly questions the individual's relationship with the past.”[2]Life writing then explores the interrelations and representations of genres and sub-genres as well as the status of the self, now and in the past. Therefore, life writing is related to studies on memory, testimony, history, gender and language, which makes research on this issue timely and interdisciplinary.

Life writing is a site of struggle between life narratives and narratives of life. While life narratives — such as autobiography, biography, fiction, diaries, letters, etc. — narrate life events, narratives of life refer to texts that resonate with testimonies, resistance narratives, traumatic experiences such as slave narratives, scriptotherapy, etc. Life writing is both a writing of life and about life. In addition, life writing questions the self as both writer and reader on the one hand, and the self as reader and critic on the other hand. The self is at the core of all types of life writings, it is “shifting and multiple.”[3]Derrida describes it as a “living principle” that disrupts the status of the written text, transgresses genres as autobiography, biography, fiction and history,” [4]so “hybrid selves are translated into hybrid writing.”[5] The resurgence of life writing then shifts its focus to hybrid texts and forms that mix fact and fiction, poetry and prose, memoir and history as well as linear and fragmented narratives.

This project entitled “Life writings; Recalled” intends to recall, that is both to remember and re-conceptualize, by scrutinizing and contextualizing life writing, its corpus and foundations. It aims to raise and answer questions related to the surge of a large body of research on life writing in concomitance with other studies, namely memory, trauma, culture and resistance. We welcome proposals focusing on, but not restricted to, the following topics:

Language and linguistics:

-Corpus analysis in life writing

-Approaches to teaching life writing

-Research and life writing

-Objectivity/Subjectivity of primary sources in life writing

-Critical discourse analysis and life writing

Culture and media studies:

-History in life Writing

-Soldiers’/Immigrants’ correspondence and history writing

-Life writing as primary sources in teaching history

-Authenticity of life writing and historiography

Literary studies:

-Memory in/and life writing

-Intertextuality in/and life writing

-Travel literature and life writing

-Life writing and generic hybridity

-Story telling or life telling

-Critical/literary theories and life writing

-Digitizing life writing

Important Dates:

-Proposal submission: April 28th, 2019

-Notification of Acceptance: May 2nd, 2019

Proposals should be submitted to the following address: lifewriting2018@gmail.com

The following information should be specified in the abstract: Title of the article- Name and affiliation of the author- email address - keywords.

 

 

[1]Leader, Zachary. On Life Writing p.1, 2015.

[2]Gudmundsdóttir, Gunnthórunn. Borderlines : Autobiography and Fiction in Postmodern Life Writing p.1,

2003.

[3]Green, Susan. “Genre: Life Writing” p.50, 2008.

[4]Anderson, Linda. Autobiography p.89, 2001.

[5]Ibid.

 

RESPONSABLE :

Souhir Zekri

Source : Fabula

 

Appel de textes : Bilan et perspectives en historiographie de l’Amérique française
Posted: Tuesday, January 15, 2019 - 10:05

Numéro thématique de la Revue d’histoire de l’Amérique française

En tant que discours portant sur l’évolution de la production historique, l’historiographie est pour ainsi dire un compagnon réflexif de la pratique historienne. Elle la suit comme son double, la reflète, l’informe, l’oriente, et, parfois même, la confronte et la refonde. À ses adeptes, elle permet de s’insérer dans la mémoire longue de leur discipline, de ressaisir, par derrière eux, le sens des problèmes, des techniques et des concepts dont ils tirent parti au quotidien.

Pour une institution comme la Revue d’histoire de l’Amérique française, l’heure des bilans sonne de manière récurrente. Voulue par son fondateur comme « le principal lien entre les ouvriers de la même tâche », un « foyer » où s’exposent et s’échangent les travaux à propos d’une aire aux contours mouvants, l’Amérique française (Lionel Groulx, « Pages liminaires », RHAF, 1, 1 (1947), p. 5), elle doit garder le rythme et le contact avec la pratique historienne, sinon montrer la voie. L’essoufflement de la question nationale, l’apaisement des débats autour de l’« interprétation révisionniste de l’histoire du Québec », la diversité des travaux générés par une histoire sociale revigorée par le paradigme de l’histoire culturelle, le recul pris par rapport à la « nouvelle sensibilité historique », l’émergence ou l’exacerbation de certains enjeux sociaux, l’intégration de nouveaux(lles) acteurs(trices) et expériences du passé, de même que la réalisation récente de plusieurs études consacrées à des figures et des mouvances historiographiques (F.-X. Garneau, Thomas Chapais, Lionel Groulx, Marie-Claire Daveluy, l’« école de Québec », etc.) justifient, croyons-nous, un nouvel examen des pratiques historiographiques au Québec, au Canada comme dans le reste l’Amérique française.

Quels sont les questionnements, les objets, les méthodes, les orientations et les sensibilités qui ont animé et qui animent actuellement l’historiographie ? Tout en se moulant à cette vaste interrogation, les textes de ce numéro thématique doivent porter sur des figures, des œuvres, des thématiques, des espaces réels ou imaginaires, des interprétations ou des tendances reliées à l’historiographie de l’Amérique française, toutes périodes confondues.

*

Les chercheuses et chercheurs qui désirent contribuer à ce numéro doivent faire parvenir leur proposition d’article de 500 à 1 000 mots pour le 15 mars 2019 aux deux adresses suivantes : Louise.Bienvenue@USherbrooke.ca ; julien_goyette@uqar.ca.

Si votre proposition est retenue, vous aurez jusqu’au 15 décembre 2019 pour soumettre votre article (9 000 mots, incluant les notes). Les consignes pour la rédaction des textes sont disponibles sur le site web de l’Institut d’histoire de l’Amérique française (http://www.ihaf.qc.ca/ihaf/). Les articles acceptés seront publiés dans un numéro thématique de la Revue d’histoire de l’Amérique française àl’automne 2020.

 

Louise Bienvenue

Département d’histoire de l’Université de Sherbrooke

Julien Goyette

Département des lettres et humanités de l’UQAR

New Publications

Iris de Rode. François-Jean de Chastellux (1734-1788). Un soldat-philosophe dans le monde atlantique à l’époque des Lumières
Posted: 30 Apr 2022 - 16:41

Iris de Rode, François-Jean de Chastellux (1734-1788). Un soldat-philosophe dans le monde atlantique à l’époque des Lumières, Paris, Honoré Champion, coll. "Les Dix-huitièmes siècles", 2022

EAN: 9782745356840
738 pages
Prix : 95 €
Date de publication : 29 Mars 2022

Ce livre présente une biographie intellectuelle du soldat-philosophe, François-Jean de Chastellux (1734-1788) située au croisement de l’histoire culturelle, militaire, sociale et atlantique. Méconnu de nos jours, François-Jean de Chastellux joue pourtant un rôle central au sein de l’alliance franco-américaine au moment de l’indépendance des États-Unis. Ce rôle se manifeste dans ses échanges militaires, mais aussi intellectuels, scientifiques, commerciaux et politiques. Cette étude jette une lumière nouvelle sur la naissance des relations franco-américaines dans toutes ses facettes. Basé sur le dépouillement des archives privées de la famille Chastellux pour la plus grande partie inexplorées, ce livre couvre la vie de Chastellux en cherchant dans ses origines familiales et sociales le moteur de son rôle en tant que soldat-philosophe dans le monde atlantique à l’époque des Lumières.

Iris de Rode, docteure en civilisation américaine de l’Université de Paris 8, travaille sur la Révolution américaine, les Lumières militaires et le monde atlantique. Elle enseigne l’histoire des États-Unis à SciencesPo.

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Roger Chartier, Cartes et fictions (XVIe-XVIIIe siècle)
Posted: 30 Apr 2022 - 16:39

Roger Chartier, Cartes et fictions (XVIe-XVIIIe siècle), Paris, Editions du collège de France, coll. "Faire savoir", 2022.

EAN: 9782722605855
112 pages
Prix : 24EUR.
Date de publication : 14 Avril 2022

Bilbo le Hobbit, les Chroniques de Narnia et Le Seigneur des anneaux ont habitué leurs lecteurs à rencontrer dans le livre une ou plusieurs cartes des territoires qu’ils décrivent. En allait-il de même pour les lecteurs des fictions de la première modernité, entre les xvie et xviiie siècles ? L’introduction de cartes n’allait pas de soi. Leur impression augmentait le coût des ouvrages, et la capacité des mots à produire des images mentales les rendait inutiles. Néanmoins, les cartes apparurent dans les œuvres d’imagination.

Initiée avec les cartes des itinérances de don Quichotte et menant jusqu’aux éditions vénitiennes d’œuvres de L’Arioste et de Pétrarque, cette enquête s’est principalement attachée à deux généalogies. La première, anglaise, donne à voir les périples d’un voyageur imaginaire présenté comme bien réel : elle conduit des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift à L’Utopie de Thomas More. La seconde, française et allégorique, a pour origine la Carte de Tendre, insérée dans la Clélie de Mademoiselle de Scudéry, et inclut les cartes galantes ou polémiques qui l’ont imitée. Selon les époques et les lieux, les cartes des fictions ont assumé divers rôles. Elles ont représenté des mondes à l’envers, satiriques, critiques ou utopiques ; elles ont brouillé la distinction entre le monde du livre et celui du lecteur ; elles ont nourri la raison et les rêves, au-delà même de la lettre du texte.

Cheminant d’œuvre en œuvre, Roger Chartier offre dans cet essai une nouvelle approche de la mobilité des fictions et de leurs interprétations.

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Alain Boureau, Casanova. Un générateur de hasard
Posted: 30 Apr 2022 - 16:36

Alain Boureau, Casanova. Un générateur de hasard, Paris, Les Belles Lettres, 2022.

EAN: 9782251452760
152 pages
Prix : 21 EUR
Date de publication : 18 Mars 2022

Giacomo Casanova (1725-1798), immense écrivain et penseur, s’est lentement constitué comme sujet au fil de la rédaction de l’Histoire de ma vie, en doutant toujours de parvenir à vaincre ses deux adversaires majeurs, le hasard et la nécessité.

Au fil du besoin et du plaisir, il ne cessa de s’inventer. Ses projets, souvent suivis de pratique, dans l’ordre des mathématiques et de la finance, de l’industrie et de l’agriculture, du journalisme et du théâtre, abondèrent. Mais la voie majeure fut celle de l’entregent, cet art de saisir les rapports et relations des autres, pour s’y insérer avec jubilation et profit : sa carrière d’occultiste autoproclamé, racontée avec beaucoup d’humour, reposait sur cette savante perception, mais il préféra le rôle de metteur en scène où il s’incluait parmi les acteurs et dont il donna de savoureux exemples.

Bien entendu, on ne saurait oublier la longue cohorte des aventures érotiques qui font cependant de Casanova l’opposé de la figure d’opéra de Dom Juan. Dans la suite mobile des aventures de Giacomo, un rêve, poursuivi et recommencé, visait la cohérence toujours fuyante du sujet : il eut l’ambition de maîtriser le titillement du hasard et la passivité de la sensation. Avec quelques femmes-philosophes, il cherchait une autre voie, un chemin qui réduirait l’écart entre ses deux langues, (l’une maternelle, l’autre d’élection), entre l’esprit et la chair, entre la fidélité et l’inconstance. La suite amoureuse ne procédait pas alors d’une accumulation par addition, mais dérivait de la soustraction qui aboutissait à la part infinitésimale de l’unicité.

 

Alain Boureau est directeur d'études à l’EHESS, spécialiste d’histoire de la scolastique médiévale. Parmi ses ouvrages récents : En somme… Pour un usage analytique de la scolastique médiévale (2011), L’Errance des normes (2016) et une édition critique et bilingue des Questions disputées (six volumes parus aux Belles-Lettres depuis 2011) et des Quodlibets (trois volumes depuis 2015) de Richard de Mediavilla. Aux Belles Lettres, il dirige également avec Michel Desgranges la collection « Histoire » et avec Ruedi Imbach la « Bibliothèque scolastique ». 

Table des matières

Introduction. Biribi
Choix
Remerciements

Chapitre 1. Renaissances napolitaines
Naples, 1743 : le rire initial
Naples, 1743 : l’invention d’un cousin
Rome, 1743 : mauvais sang
Écrire pour la mère (1752-1782)
Une conversion tardive à la langue française
Une bonne distance : traductions de l’inceste
1761 : le retour à Naples
Noce sombre et clair désir

Chapitre 2. Les essais de Casanova
Industrieuses traductions (1780-1782)
La langue d’un rachat stipendié (1784-1785)
Gallicisation de l’acidité pamphlétaire
Il duello : version originale avec sous-titres français
La rupture première d’un silence de plomb : l’Histoire de ma fuite
Casanova et les inquisiteurs
Économie de la narration : l’offre dépasse la demande

Chapitre 3. Une pensée de la parole
Parole et hébétude
E pur si muove !
Une promotion dialecticienne
Débats et ébats d’une théologienne
Un talmud féminin
Casanova au ghetto
La parole de Lia

Chapitre 4. Le paradoxe sur le metteur en scène
Nécessité de la mise en scène
Talents précoces
Le regard en spectacle
Quand il eut douze ans
Les désirs ostentatoires de Lisabetta
L’intrigue se noue
Une mise en scène qui dépasse les scénarios concurrents

Chapitre 5. Les jeux de l’occulte et du hasard
Un triomphe de hasard : la guérison de Bragadin
Service oraculaire
La pyramide
Casanova, entrepreneur d’une chasse au trésor et magicien de hasard
Le médecin imaginé de la duchesse de Chartres
Apothéose : la marquise d’Urfé
Fin de partie
Esther ou les jeux de l’amour et du hasard
La prison du surnaturel
Recyclage de la pyramide en biribi

Chapitre 6. La folle résolution
Troubles de la personnalité
Thérèse est mon nom
Henriette ou la décision
Casanova et Henriette philosophes

Chapitre 7. Désertion de soi et altérités
Pauline, 1763
Une résolution maléfique
Coups de force et coûts de la violence
Casanova anthropologue
Anatomie du suicide
Éloge de la contradiction
Go east, young man. Une altérité mesurée et dominée

Chapitre 8. Différence et répétition. L’unique et ses doubles
Clore les comptes et clôturer les contes
Un prétendu modèle littéraire, Don Juan
Les faux-semblants de la répétition
L’unique de Murano : une maîtresse à penser
Échos de M. M.
Miroirs et mirages de l’unique
Une identité usurpée

Conclusion. Pharaon

Chronologie sommaire de la vie de Giacomo Casanova et des épisodes de l’Histoire de ma viecités dans cet essai

Bibliographie

Disponible ici.

Françoise de Graffigny,Lettres d'une Péruvienne, Édition de Martine Reid
Posted: 30 Apr 2022 - 16:26

Françoise de Graffigny,Lettres d'une Péruvienne, Édition de Martine Reid, Collection Folio classique (n° 7042), Gallimard, 2022.

Arrachée à son Pérou natal, une jeune Inca est ramenée de force en France. Un officier amoureux d’elle la prend son sous aile et tente d’en faire une jeune Française. A son fiancé resté au Pérou, Zilia raconte sa découverte de la France, tout en se languissant de leurs retrouvailles. Peu à peu, elle parvient à retourner à son profit tous ses handicaps : le déracinement, la différence de langue et de culture, le manque d’autonomie. En autodidacte, grâce à la lecture et à l’observation, elle s’instruit. Elle ne choisit ni l’assimilation ni l’oubli des origines, mais une troisième voie, synthèse d’ici et d’ailleurs.
Dans ce roman d’amour par lettres, Françoise de Graffigny fait le récit de l’émancipation progressive d’une femme qui refuse d’être asservie à un protecteur ou un amant. Paru en 1747, l’ouvrage rencontre un extraordinaire succès dans toute l’Europe, déclenchant une véritable mode « à la Péruvienne ». Il est l’un des premiers bestsellers de la littérature française, et l’un des premiers manifestes pour l’indépendance des femmes.
Précurseure du droit à la différence, féministe avant l’heure, déjà critique de l’appropriation culturelle : telle est Françoise de Graffigny, dont il convient de redécouvrir le magnifique roman.

272 pages, sous couverture illustrée, 108 x 178 mm
Achevé d'imprimer : 13-01-2022

Genre : Romans et récits Catégorie > Sous-catégorie : Littérature française > Romans et récits
Époque : XVIIIe siècle
ISBN : 9782072890611 - Gencode : 9782072890611 - Code distributeur : G04105

en vente ici.

Condorcet, Conseils à sa fille et autres textes (Édition et préface de Laura El Makki et Nathalie Wolff)
Posted: 30 Apr 2022 - 16:23

Condorcet, Conseils à sa fille et autres textes, Édition et préface de Laura El Makki et Nathalie Wolff, Paris, Folio Gallimard, 2022.

Habile, Condorcet met en lumière les contradictions d’une Révolution qui, tout en souhaitant faire table rase du passé, le prolonge irrémédiablement. Il croit aux capacités des femmes à participer à la chose publique. Et il pose bientôt la question inhérente à celle, première, du droit de cité : à quoi servirait le droit de vote s’il était octroyé à des femmes privées du savoir et des moyens d’accéder à la raison critique ?

Penseur des Lumières, Condorcet (1743-1794), non loin d’Olympe de Gouges, ouvre dans ces quatre textes méconnus la voie d’un féminisme particulièrement exigeant et plaide pour une émancipation intellectuelle de toutes et tous. Il y déplie aussi la profondeur singulière du lien père-fille dans une lettre remarquable de finesse et de sensibilité.

Plus d'informations ici.