Juvenilia. Poétique et rhétorique de l'œuvre de jeunesse (XVIe-XVIIIe siècle), sous la direction de Déborah Knop, Florence Lotterie et Jean Vignes, Paris, H. Champion, 2024
Tantôt avec un brin de condescendance, tantôt avec la fascination qu’inspire la précocité du « génie », les œuvres de jeunesse, qu’elles soient recueillies par les auteurs eux-mêmes ou par leurs proches, suscitent depuis le XVIe siècle une curiosité jamais démentie. À travers une série d’études de cas, qui s’échelonnent de la Renaissance aux Lumières (d’Érasme à Germaine de Staël), on envisage ici l’essor de la notion et les valeurs qui s’y attachent, en privilégiant des interrogations d’ordre rhétorique, poétique et anthropologique : la fabrique de l’éthos juvénile (les représentations de la jeunesse que construisent ou véhiculent les textes), les questions de choix génériques (y a-t-il un discours relatif à des genres juvéniles, plus particulièrement voués ou propices à l’éclosion de jeunes talents ?), le regard rétrospectif porté par la maturité sur la jeunesse – tous gestes qui contribuent aussi à produire des catégories d’histoire littéraire.