en collaboration avec Rémy Campos, Mathieu Da Vinha et Jean Duron. Brepols, 2019. ISBN: 978-2-503-58619-9. 446 p. 65€.
Grâce à la notion de «foyer», une série d’études pluridisciplinaires porte un regard nouveau sur les productions musicales et théâtrales en dehors de la cour de Versailles à la fin du règne de Louis XIV.
Les demeures aristocratiques de Paris et d’Île-de-France ont généralement été perçues comme des lieux périphériques, pâles reflets de la cour de Versailles. En réalité, les hôtels particuliers du Marais, où dominaient les sociabilités féminines, la résidence de Philippe d’Orléans au Palais-Royal, celle de la princesse de Conti à Versailles, les pavillons de plaisance bâtis entre Versailles et Paris, les demeures du duc et de la duchesse du Maine à Sceaux ou encore du roi d’Angleterre en exil à Saint-Germain-en-Laye, s’imposaient comme autant de foyers artistiques fort dynamiques, ouverts au théâtre et à la musique.
Le présent ouvrage, qui prend en considération ces différents lieux d’activité artistique comme un ensemble à la fois complémentaire et concurrent, enquête sur leur hiérarchie, leur fonctionnement concret ainsi que sur les relations qu’ils entretenaient avec la cour. Il met en lumière la tension entre le modèle versaillais, toujours prompt à imposer une norme artistique, et le développement d’autres espaces de création entre 1682 et 1715.
En illustrant la faculté des musiciens provinciaux à s’insérer dans les milieux artistiques de la capitale, en cernant l’identité de ceux qui façonnaient les goûts de leur époque et en considérant aussi les stratégies discursives et politiques qui visaient à constituer en foyers certains lieux de production et de performance alternatifs à la Cour, il propose une image plus complète de la vie musicale et spectaculaire de la France à la fin du règne de Louis XIV.
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