Paris: Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2016. 286 pages. ISBN 978-2-87854-686-6. 16,50 €.
À partir des années 1670 et durant tout le XVIIIe siècle, les mémoires écrits par des femmes connaissent, plus que ceux écrits par des hommes, une inflexion notable : après les troubles de la Fronde, alors que le rôle politique des femmes tend à diminuer, ils se recentrent sur la vie privée, mais aussi sur l’itinéraire personnel de femmes et constituent une forme originale centrée sur la définition de leur identité : on peut bel et bien parler d’une dimension autobiographique. La médiation du roman-mémoires joue un rôle important dans cette mutation aboutissant parfois à la création de textes hybrides entre fiction et diction. Empruntant à des traditions multiples, les femmes disent aussi de façon oblique leur désir d’écrire sans devenir pour autant des « femmes auteurs ». Elles élaborent des représentations inédites de l’identité féminine, entre soumission et contestation des rôles féminins considérés comme traditionnels à leur époque.
Ancienne élève de l’ENS Ulm et agrégée de Lettres modernes, Adélaïde Cron est docteur ès lettres de l’université Paris III-Sorbonne Nouvelle. Elle enseigne la littérature et la culture générale en CPGE.