Traduire l'Aminta en 1632: Les traductions de Rayssiguier et de Charles Vion d'Alibray

Édition, notes et présentation par Daniela Dalla Valle. Turin, Rosenberg & Sellier, août 2016, 280 p.

Dans la littérature française des XVIe et XVIIe siècles, où l’italianisme est particulièrement important, l’Aminta du Tasse a rencontré un succès tout à fait extraordinaire. Après sa publication en Italie, on commence à l’imprimer en France, on le traduit plusieurs fois, on imite des passages, des personnages, des scènes, on en fait même un plagiat. En 1632, la « favola boschereccia » est traduite par deux écrivains assez remarquables : Rayssiguier et Vion d’Alibray. Nous avons choisi de proposer ici ces deux traductions, parce qu’elles s’insèrent dans le débat provoqué par l’introduction théorique du nouveau genre tragi-comique, qui s’oppose à la vieille tragédie. Cette querelle oppose entre eux Ogier, Mareschal, Chapelain, Mairet… Les deux traducteurs de l’Aminta en 1632 participent à cette querelle, et traduisent le texte italien en appliquant, d’un côté, les nouvelles règles envisagées (Rayssiguier), et, de l’autre, en affirmant la loi de la « fidélité » et du respect de la source, qui – dans certains cas comme celui-ci – prédomine sur les nouvelles règles (Vion d’Alibray).

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