Le tricentenaire de la mort du Roi-Soleil en 2015 a fourni l’occasion de réfléchir à la longue et riche histoire des années 1660- 1715, ainsi qu’à son héritage et à sa mémoire. Le présent volume s’attache à une analyse de l’après-1715 en s’interrogeant sur la manière dont la lecture critique du règne de Louis XIV, amorcée bien avant l’âge des Lumières, est venue irriguer le flot des nationalismes européens au cours du second XIXe siècle, avant de se renouveler radicalement à partir du second XXe siècle, sous l’influence de nouvelles percées méthodologiques. Une réflexion est menée sur l’existence d’un décalage persistant entre une approche française et non-française (ou parfois anti-française) du règne de Louis XIV. Au-delà de la question attendue des historiographies comparées, les communications se penchent sur la naissance et le développement d’une sorte de vulgate autour de Louis XIV, un arsenal de clichés et de stéréotypes qui, encore aujourd’hui, servent de matrice dans la compréhension du Grand Siècle. Derrière la pérennité de certaines idées reçues sur le Roi- Soleil se pose en réalité la question du caractère paradigmatique du « siècle de Louis XIV » dans l’idée que l’on se fait de la pratique et de la représentation du pouvoir.
Sven Externbrink est professeur associé habilité à l’université de Heidelberg. Ses travaux portent sur l’histoire de France et l’histoire des relations internationales à l’époque moderne.
Charles-Édouard Levillain est professeur d’histoire britannique à l’université de Paris-Diderot. Ses travaux portent sur l’histoire de l’Angleterre et des Provinces-Unies au XVIIe siècle.