Franciscus Junius, De pictura veterum libri tres (Roterodami, 1694) Livre II, éd. Colette Nativel, Genève, Droz, 2024.
Le livre II du De pictura ueterum de Junius est sans doute celui qui a le moins retenu l’attention de la recherche. Pourtant, la démarche qu’il adopte pour étudier les conditions des « progrès » de l’art est inédite. On ne trouvera pas de méthode de dessin ou de peinture dans ce livre. Junius s’intéresse moins aux préceptes à inculquer qu’à l’éducation de l’homme. Les principes de cette pédagogie, empruntés à la rhétorique, visent à former un homme de bien habile à peindre. Comme Juste Lipse, plus préoccupé du présent que du passé, il se sert du modèle antique pour instruire ses contemporains et brosser le portrait du peintre idéal. Se fondant sur l’histoire de l’art antique pour mieux défendre l’art moderne, il justifie la création artistique en montrant la légitimité de l’image et l’utilité des arts. L’accumulation d’exemples et leur organisation annoncent le recueil sur la sculpture grecque de Johannes Overbeck et le Recueil Milliet de Salomon Reinach.