Présentation de l'éditeur :
Ici s’achève, avec un dernier volume consacré au théâtre de la fin du règne de Louis XIV, l’entreprise engagée il y a quinze années d’écrire une histoire de l’ancien théâtre français, du Moyen Âge à l’aube des Lumières. Le présent ouvrage rend bien compte d’une arrière-saison – surtout si on compare cette période, qui va de la création de la Comédie-Française à la fin du siècle, avec la haute floraison du classicisme des années 1660. C’est que la vie théâtrale est tributaire alors d’un contexte historique, politique et idéologique bien peu favorable. Néanmoins, pour la toute petite partie de la société française qui se passionne pour le théâtre, les propositions de spectacles demeurent, un peu paradoxalement, fort importantes, et méritent une analyse précise. Trois faits marquants ressortent de l’étude, qui la structurent. Le théâtre scolaire, qui échappe aux foudres des rigoristes, prospère chez les jésuites, tandis que Madame de Maintenon, à Saint-Cyr, développe, à leur exemple, un théâtre éducatif – ce qui nous vaudra les deux ultimes chefs-d’œuvre de Racine, Esther et Athalie. Secondement, le plus impressionnant quand on se réfère à l’apogée du classicisme, reste l’entrée en disgrâce du genre tragique, du grand genre, malgré d’honorables dramaturges comme Campistron. Troisièmement, aussi impressionnante à rebours, s’avère la véritable explosion de la production comique, que l’ombre d’un Molière révéré ne semble pas entraver. Les Dancourt, Regnard, Lesage peignent de manière gaie, allègre, voire assez cynique, une société qui, moralement, s’affaisse et se délite. Primauté de la comédie de mœurs. Et il faut ajouter au crédit du genre comique le théâtre franco-italien follement libre et follement drôle qu’inventa la troupe de l’Ancien Théâtre Italien, chassée de Paris en 1697. Finalement, ce sont donc encore les lumières d’un beau couchant!