En 1989, l’exposition tenue au musée de Meaux « De Nicolo dell’Abate à Nicolas Poussin : aux sources du classicisme », proposait un nouvel angle d’étude pour la création artistique en France entre XVIe et XVIIe siècle. Déplacer le curseur historique de cinquante ans, en étudiant comme une époque cohérente la période 1550-1650, et en plaçant les années 1600 comme l’acmé d’une ère culturelle, plutôt que sa fin ou son commencement, permettait pour la première fois de reconsidérer la place de la création artistique en France, entre les feux du maniérisme de Fontainebleau et les maîtres canoniques du « Grand Siècle » français.
Depuis, une longue période de commémorations liées au règne d’Henri IV voyait les expositions et colloques se succéder à l’occasion du quatrième centenaire de l’avènement du roi (1989), de son couronnement (1994) de l’édit de Nantes (1998), et dernièrement de sa mort (2010) donnant lieu à une exposition d’envergure au château de Fontainebleau, et à un colloque international à Paris (actes publiés en 2016). Il est temps, dix ans après la fin de cette époque riche pour la recherche, de rassembler et de questionner l’état du savoir sur l’art autour du premier Bourbon. Les expositions et colloques sur la Renaissance dans les grandes villes de France (Lyon, Langres, Toulouse, Dijon, Rouen, Bourges récemment), et le programme de l’INHA sur le « Recensement de la peinture française du XVIe siècle » ont montré que l’étude des foyers régionaux apportait un nouveau regard sur la discipline, et constituait un horizon pour la recherche.
A la lumière de ces nouvelles approches, il devient nécessaire d’actualiser l’état des connaissances, de diffuser les nouvelles méthodes de recherche, et de permettre aux chercheurs et chercheuses de se réunir, pour partager les réflexions d’une nouvelle époque qui s’ouvre, favorisée par les humanités numériques, l’open data, et les plateformes collaboratives.
Ces journées d’études sont organisées par l’Institut national d’histoire de l’art en partenariat avec le musée du Louvre, associés dans le cadre du programme de recherche « Recensement de la peinture française du XVIesiècle ».
Ces journées auront pour objectif de mettre en lumière l’actualité de la recherche et d’interroger l’état des connaissances sur l’histoire de l’art en France à la charnière entre Renaissance et Grand Siècle, prise dans une fourchette large (entre 1580 et 1620 environ). Il s’agira de proposer à la fois une synthèse des savoirs, et de communiquer sur les nouvelles pistes de la recherche récente. Ces journées seront aussi un moment de discussions et d’échanges, abordant à la fois les potentialités offertes par l’étude des styles, l’histoire sociale, les transferts culturels dans un contexte européen, le connoisseurship, et l’exploitation des sources d’archives.
Le comité scientifique sera particulièrement attentif aux propositions explorant l’étude des foyers régionaux, les transferts culturels et les phénomènes de migrations d’artistes (à l’intérieur du territoire français, mais aussi entre la France et l’Europe), le mécénat (notamment en dehors de la cour), la transversalité des techniques, les notions de création individuelle ou collective, le regard des voyageurs et chroniqueurs de l’époque, les études de corpus (servant notamment à des reconstitutions critiques et à l’étude des sources et des techniques). Le comité exprime son intérêt pour les études de cas comme pour les approches transversales. Le comité souhaite encourager les propositions émanant de jeunes chercheurs et chercheuses.
Modalités pratiques :
Les candidatures sont ouvertes aux personnes titulaires d’un master 2 minimum ou équivalent. Les communications, de 20 minutes maximum, pourront être données en français ou en anglais.
Les propositions de communication devront comporter un titre et un résumé (2000 signes maximum), ainsi qu’une présentation personnelle du candidat ou de la candidate (1000 signes maximum). Elles devront être envoyées par mail avant le 1er novembre 2020 à l’adresse suivante : vladimir.nestorov@inha.fr
Les deux journées d’études se tiendront les 25 et 26 mai 2021 à l’Institut national d’histoire de l’art (2 rue Vivienne, Paris, 2e arrondissement). Le déplacement des intervenants hors Ile-de-France pourra être pris en charge. Une publication des actes est prévue.
Organisation :
Vladimir Nestorov (Paris, INHA)
Cécile Scailliérez (Paris, musée du Louvre)
Isabelle Dubois-Brinkmann (Paris, INHA)
Comité scientifique :
Geneviève Bresc-Bautier, conservatrice générale honoraire du patrimoine au musée du Louvre, Paris
Thierry Crépin-Leblond, directeur du musée national de la Renaissance, Ecouen
Isabelle Dubois-Brinkmann, conservatrice en chef du patrimoine, pensionnaire à l’INHA, Paris
Guy-Michel Leproux, directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études, Paris
Emmanuel Lurin, maître de conférences en histoire de l’art moderne à l’Université Paris-Sorbonne, Paris
Audrey Nassieu Maupas, maître de conférences à l’Ecole pratique des hautes études, Paris
Vladimir Nestorov, doctorant en histoire de l’art
Cécile Scailliérez, conservatrice générale du patrimoine au musée du Louvre, Paris
Vanessa Selbach, conservatrice en chef du patrimoine à la Bibliothèque nationale de France, Paris
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