Journée d’Études
Samedi 8 septembre 2018 au Château de Bussy Rabutin
Propositions: le 10 mai 2018
Horizons féminins
En ce quatrième centenaire de sa naissance, la Société des amis de Bussy-Rabutin et le Centre de recherche sur l’Europe classique (EA 4593 CLARE, Université Bordeaux-Montaigne) ont choisi de consacrer la journée d’étude qu’ils organisent le samedi 8 septembre 2018 aux Horizons féminins de l’auteur de l’Histoire amoureuse des Gaules. Inscrite dans le prolongement des Horizons littéraires et libertins (Rabutinages n°24 et n° 26), cette rencontre sera l’occasion d’aborder les figures féminines dans la vie et l’œuvre de Bussy. La présentation de celles-ci est en effet trop souvent démarquée des œuvres, alors qu’elles ont pu les inspirer ou contribuer à leur élaboration (Maximes d’amour, Histoire amoureuse, Recueil des lettres au roi) et qu’elles ont souvent occupé une position respectable dans la vie de la cour et des lettres.
La journée est donc destinée à remettre au premier plan des personnalités qui font la richesse de l’œuvre de Bussy et, ce faisant, d’aider à en appréhender la complexité tout en nuançant le portrait de l’écrivain, de l’épistolier et du maître du château.
Il s’agit en premier lieu de compléter les évocations que propose le mémorialiste de ses deux épouses : Gabrielle de Toulongeon et Louise de Rouville, de manière à mieux comprendre la place qu’il leur a successivement accordée dans ses écrits à la première personne. Il s’agit ensuite de s’attacher à des figures emblématiques, à commencer par Mme de Sévigné. Si la complexité des rapports de l’épistolier avec sa cousine a été largement décrite, l’on n’a peut-être pas assez pris garde à la compréhension que chacun témoignait pour l’amour que l’autre portait à l’une de ses enfants, ni au fait que Mme de Grignan a tenu une correspondante relativement régulière avec Bussy. Cette étroite association explique d’ailleurs en partie pourquoi Mme de Coligny, sa fille et collaboratrice zélée de la dernière partie de l’œuvre, a éclipsé la figure pourtant touchante de Diane Jacqueline, visitandine au couvent du faubourg Saint-Antoine, ainsi que celle de Charlotte, abbesse de Prâlons…
C’est ensuite Mme de Montglas : au cœur de l’œuvre romanesque et satirique de Bussy, Iris, Belise puis l’Infidèle, a-t-elle laissé par sa participation à la société précieuse des éléments littéraires, architecturaux ou décoratifs qui éclairent la personnalité et l’évolution de l’exilé ? C’est encore Mlle de Montpensier qui elle aussi a connu l’exil et avec qui il noue une amitié qui traverse le temps. Au-delà, sa volonté de réunir dans sa maison de Bussy le portrait de toutes ses belles amies, témoigne avec superbe de la force des liens qu’il a tissés avec des femmes remarquables par elles-mêmes autant que par leurs rapports avec lui. Cependant, de même qu’il a développé son œuvre après son exil, de même, il a su renouveler son amitié avec Mme de Scudéry et nouer de nouvelles relations (Mme Bossuet, mais aussi, plus tardivement, Mme de Maisons). Autant de figures féminines à étudier.
Les horizons féminins veulent ainsi réinterroger la galanterie rabutine qui ne se prive pas d’épingler les fausses prudes et les coquettes au nom de la sincérité et de l’authenticité des sentiments, tout en étudiant les nuances de ces honnêtes amitiés faites de confiance et d’affection parfois amoureuse.
Les communications, d’une durée de vingt-cinq minutes, feront l’objet d’une publication dans Rabutinages, la revue de la Société. Les propositions sont à adresser avant le 10 mai 2018 à :
Christophe Blanquie (Société des amis de Bussy-Rabutin) ch.blanquie@outlook.com
Myriam Tsimbidy (CEREC/ CLARE) myriam.tsimbidy@u-bordeaux-montaigne.fr
Source: Fabula