The French Wars of Religion have fascinated historians ever since the opening shots were fired in a barn in Vassy in 1562. Over the centuries, scholars have explored the myriad political, religious, military, and social aspects of these devastating civil wars. In recent years, however, researchers have also started to examine the memory of the Wars of Religion. They have asked how Catholics and Protestants looked back on the events they had experienced during the wars, how they recorded their memories, and what impact these memories had on post-war society. Most of the scholarship in this nascent field has focused on printed histories and elite memories, but we still know very little about the distinctions between local, national, and transnational memory practices; how memories varied throughout the social hierarchy, among individuals and groups, or within and between confessions; and what long-term impact traumatic memories had on early modern society.
A focus on memories contests the established view that the transition to post-war France was important primarily because of the policy of forgetting, which reinforced the authority of the French monarchy. When the Edict of Nantes ended the eighth civil war in 1598, it ordered in its first article that ‘the memory of everything which occurred ... during all the previous troubles, and the occasion of the same, shall remain extinguished and suppressed, as things that had never been’. Yet despite the edicts of pacification that compelled French subjects to forget the conflict, its memory has always remained a contested topic within and beyond France, with significant consequences for royal authority and religious coexistence within France and for exile communities beyond its borders.
More generally, this workshop approaches the Wars of Religion as a particularly productive field for the wider study of memory, history, and forgetting. Can we distinguish between the study of memory and history, remembering and recording the civil wars? A range of sources might be re-evaluated in this light. During and after the conflict, people discussed events in genres such as diaries, chronicles, pamphlets, news sheets, engravings, paintings, and songs. They continued to do so long after the Edict of Nantes, and took their disputes from the streets and battlefields into the pulpits and the law courts. Oral, visual, and written media all had major roles in remembering the Wars of Religion. What difference does it make to focus our attention on how these sources were formed, reformed, and mobilised to different ends? From all of these perspectives, this workshop aims to evaluate how the study of memory can reshape our understanding of the Wars of Religion.
We welcome proposals for 30-minute papers covering topics anywhere between 1562 and 1794. Early career researchers are especially encouraged to submit. Proposals should include a brief CV and an abstract of no more than 300 words. Please submit your documents by e-mail before 15 January 2018 to rememberingthewars@gmail.com. Applicants shall be informed by 28 February 2018. The organisers will cover accommodation in Montpellier (2 nights), lunches, and the conference dinner.
This conference is part of the NWO-funded research program ‘Divided by Memory: Coping with Religious Diversity in Post-Civil War France, 1598–1685’, led by Dr David van der Linden. For more information on the project, please visit http://vanderlinden.weebly.com.
Organisé par David van der Linden (Groningue), Tom Hamilton (Cambridge) et Chrystel Bernat (Montpellier)
Les guerres de religion ont marqué l’écriture de l’histoire depuis les premiers coups tirés à Vassy en 1562. Au fil des siècles, les chercheurs ont travaillé sur les aspects politiques, religieux, militaires et sociaux de ces guerres civiles dévastatrices. Plus récemment, ils ont commencé à considérer la mémoire des guerres de religion à partir de nouvelles problématiques. Ils interrogent la façon dont catholiques et protestants réfléchirent aux événements vécus pendant les guerres, comment ces souvenirs furent retenus, et quel en fut leur impact dans la société d’après-guerre. Cependant, la plupart de ces recherches portent sur des histoires imprimées et se fondent sur la mémoire des élites. On sait par ailleurs très peu de choses concernant les distinctions entre les pratiques commémoratives locales, nationales et transnationales ; de même de la variété des mémoires selon la position sociale, de la diversité de leur expression individuelle et collective, ni même des variantes intra ou interconfessionnelles ; et des effets de ces mémoires traumatiques sur la société moderne. Étudier la mémoire des guerres de religion, c’est aussi réviser l’idée reçue selon laquelle l’importance de la transition de la guerre à la paix réside dans la politique de l’oubli, qui renforça l’autorité de la monarchie. Lorsque l’édit de Nantes mit fin à la huitième guerre civile en 1598, il fut ordonné dans l’article premier « que la memoire de toutes choses passées d’une part et d’autre ... durant les autres troubles preceddens et à l’occasion d’iceulx, demourera estaincte et assoupie, comme de chose non advenue ». Malgré les édits de pacification qui appellent les Français à oublier le conflit, la mémoire des guerres de religion a toujours demeuré un sujet contesté, non sans conséquences sur l’autorité royale et la coexistence religieuse en France, mais aussi parmi les communautés exilées. Ce colloque aborde les guerres de religion comme un champ de recherche particulièrement fécond pour l’étude de la mémoire, de l’histoire, et de l’oubli. À quel moment l’histoire devient mémoire ? Et peut-on distinguer entre l’histoire, la mémoire individuelle et la mémoire collective des guerres ? S’agit-il de se souvenir ou de consigner la mémoire des affrontements ? Plusieurs types de documents peuvent être interrogés pour y répondre. Pendant et après les troubles, les sujets français ont discuté les événements aussi bien dans des journaux et des chroniques, des libelles et des nouvelles, que des gravures, des tableaux et des chansons. Ils continuèrent en particulier à commémorer les guerres bien après la promulgation de l’édit de Nantes, en transposant le conflit des rues et des champs de bataille aux chaires et aux tribunaux. Écrits, productions iconographiques et compositions orales ont joué un rôle majeur dans la formation des mémoires des guerres de religion. Le colloque invite à interroger la manière dont ces documents mémoriels furent créés, recomposés et mobilisés à des fins différentes. Dans ces perspectives, il vise à évaluer comment l’étude de la mémoire peut nous aider à repenser les guerres de religion. Les communications, d’une durée de 30 minutes, porteront sur des sujets compris entre 1562 et 1794. Les doctorants et post-doctorants sont particulièrement encouragés à soumettre une contribution. Les propositions sont à adresser à rememberingthewars@gmail.com, assorties d’un résumé de 300 mots (en français ou en anglais) et d’un bref curriculum vitae avant le 15 janvier 2018. Le Comité scientifique communiquera sa décision le 28 février 2018. Les frais d’hébergement (2 nuits) et de restauration à Montpellier seront pris en charge par les organisateurs.