Vendredi 22 septembre et samedi 23 septembre 2017
Université de Lorraine, site de Metz
Ce colloque Jeunes Chercheurs de la Société Française d’Étude du XVIIIe siècle (SFEDS), de la Société d'étude du Dix-Septième Siècle et de la Société d’Études Anglo-Américaines des XVIIe et XVIIIe siècles (SÉAA XVII-XVIII) est organisé en collaboration avec les Centres de Recherche IDEA (InterDisciplinarité dans les Études Anglophones, EA 2338) et Écritures (EA 3943) de l’Université de Lorraine. Il portera sur toutes les formes d’ « habillage » du livre et du texte dans la France et le monde anglophone des XVIIe et XVIIIe siècles.
Comme l’a écrit Gérard Genette dans Seuils (1987), « [le] texte se présente rarement à l’état nu ». Il est généralement accompagné d’un ensemble d’éléments textuels (titre, dédicace, préface, notes, index, etc.) et non textuels (image de couverture, frontispice, illustrations, etc.) qui « l’entourent et le prolongent », « pour le présenter, au sens habituel de ce verbe, mais aussi en son sens le plus fort : pour le rendre présent, pour assurer sa présence au monde, sa ‘réception’ et sa consommation, sous la forme, aujourd’hui du moins, d’un livre ». Le paratexte est donc « ce par quoi un texte se fait livre et se propose comme tel à ses lecteurs, et plus généralement au public ». Il paraît ainsi essentiel à tout chercheur qui s’intéresse au livre et au texte de dépister et d’analyser ces « seuils » (Genette) ou ces « vestibules » (Jorge Luis Borges) qui « offre[nt] à tout un chacun la possibilité d’entrer, ou de rebrousser chemin » devant un livre ou un texte, ces éléments « périphériques » (Philippe Lane, La Périphérie du texte 1992) qui « parlent au lecteur avant le texte lui-même » (Hubert Nyssen, Du texte au livre, les avatars du sens 1993), cette « frange du texte imprimé qui, en réalité », écrit Philippe Lejeune, « commande toute la lecture » (Le Pacte Autobiographique, 1975).
Puisque « [l]es voies et moyens du paratexte se modifient sans cesse selon les époques, les cultures, les genres, les auteurs, les œuvres, les éditions d’une même œuvre » (Genette), ce nouveau colloque jeunes chercheurs se propose d’aborder la question de l’ « habillage du texte et du livre » aux 17e et 18e siècles dans les aires francophones et anglophones. Il invite à s’interroger sur toutes les formes de spécificités du monde éditorial de cette époque, sur ses acteurs et sur leurs pratiques. Qui sont alors les initiateurs et les auteurs du paratexte/livre ? Quelles formes ce dernier prend-il ? De quelles traditions est-il l’héritier ? Connaît-il des phases de mutations ? En quoi est-il important dans la production, la diffusion et la réception d’un texte, littéraire, philosophique ou historique, et du livre qui le véhicule ? En quels termes permet-il de penser la relation texte-livre ? Nous proposons de réfléchir aux « particularités de l’épistémè éditoriale » (Nyssen) des aires anglophones et francophones aux 17e et 18e siècles, dans les domaines de la littérature, de l’histoire, de l’art, de l’histoire des idées et des mentalités (politiques, scientifiques, économiques, esthétiques, philosophiques…).
Les communications, qui ne dépasseront pas 20 minutes, pourront être consacrées aux thématiques suivantes (la liste ci-dessous n’étant pas exhaustive) :
-la matérialité de l’objet livre et celle du texte qu’il contient : illustrations, frontispices, typographie, reliure, rapport texte/image, présentation des titres, type de papier, choix des polices, etc. ;
-l’ « habillage » comme stratégie de travestissement, de manipulation, de maquillage du texte ;
-la traduction comme nouvel « habillage » du texte ;
-ex-libris, commentaires, annotations ;
-la domiciliation éditoriale, la pseudonymie, la mise en scène, la promotion, la médiatisation, tout ce qui s’ensuit ou s’y rallie, tout ce qui pare ou maquille le texte ;
-la « théâtralisation du texte », les « commentaires qui l’entourent », les « propos assertifs de son éditeur », les « conditions de sa reconnaissance » ;
-l'apport des préfaciers et postfaciers ;
-le rôle du prologue et de l’épilogue dans l’édition théâtrale ;
-l'épitexte public (médiations, interviews, entretiens, colloques, débats, autocommentaires, etc.) et privé (correspondances, confidences orales, journaux intimes, avant-textes, etc.) ;
-la relation entre auteur (titre, dédicace, épigraphe, préface, etc.) et éditeur (choix éditoriaux, catalogue, campagne publicitaire, couverture, etc.) ;
-la thématique de l’avant-lecture, lecture et après-lecture ; celle de la lecture en amont et en aval ;
-les enjeux commerciaux de l’habillage du texte et du livre : stratégies de vente, de promotion, de commercialisation ;
-les enjeux conceptuels de l’habillage du texte et du livre : lecture, réception populaire et réception critique;
-l'évolution diachronique des stratégies d’habillage du texte et du livre.
Seront encouragées l’étude de documents et de corpus de différente nature et de différentes origines, ainsi que l’approche interdisciplinaire.
Les propositions des doctorants et jeunes docteurs (250-500 mots, en anglais ou en français, accompagnés d’une notice bio-bibliographie) sont à envoyer à :
Nicolas Brucker, nicolas.brucker@univ-lorraine.fr;
Nathalie Collé, nathalie.colle@univ-lorraine.fr
Pierre Degott, pierre.degott@univ-lorraine.fr
Anne Spica, anne-elisabeth.spica@univ-lorraine.fr.
Merci de bien vouloir adresser vos propositions aux quatre organisateurs.
31 mars 2017 : date limite de soumission des propositions.
30 avril 2017 : notification aux auteurs des propositions.
Les frais de déplacement seront à la charge des communicants (qui sont invités à solliciter l’aide de leur laboratoire). Seront pris en charge les pauses-café, le repas de midi, et si besoin le logement.
Comité organisateur :
Nicolas Brucker, nicolas.brucker@univ-lorraine.fr
Nathalie Collé, nathalie.colle@univ-lorraine.fr
Pierre Degott, pierre.degott@univ-lorraine.fr
Anne Spica, anne-elisabeth.spica@univ-lorraine.fr
Comité scientifique :
Anne Bandry-Scubbi, Université de Strasbourg
Christine Bénévent, Ecole nationale des chartes
Nicolas Brucker, Université de Lorraine
Jean-Jacques Chardin, Université de Strasbourg
Nathalie Collé, Université de Lorraine
Laurent Curelly, Université de Haute Alsace
Pierre Degott, Université de Lorraine
Alain Genetiot, Universit é de Lorraine
Brigitte Friant-Kessler, Université de Valenciennes
Françoise Rubellin, Université de Nantes
Céline Sabiron, Université de Lorraine
Catriona Seth, Université de Lorraine & All Souls College, Oxford
Anne Spica, Université de Lorraine
Bernard Teyssandier, Université de Reims
Dominique Varry, ENSSIB (Lyon)
Rémi Vuillemin, Université de Strasbourg
Source: Fabula.org