Le prochain numéro thématique de Perspective. La revue de l’INHA<http://www.inha.fr/fr/ressources/publications/perspective.html> (à paraître en décembre 2016 et conçu en partenariat avec le Mobilier national-Manufactures nationales) portera sur les textiles à différentes époques et en différents lieux de production et d’usage. Il s’agira autant de rassembler un ensemble d’articles faisant état des recherches les plus récentes – voire en cours, comme c’est le cas en Suisse, en Allemagne et en France – que de suivre plusieurs fils singuliers qui ont parcouru le temps : de la broderie médiévale aux œuvres arachnéennes de Louise Bourgeois, en passant par les questions liées à la parure antique ou à la route de la soie... On profitera également de l’occasion pour interroger l’imagerie du métier à la manière dont Diego Velázquez l’aborda dans Les Fileuses (1657, Madrid, Museo Nacional del Prado), œuvre phare d’un corpus abondant qui appelle justement des travaux originaux au sein desquels le textile est envisagé comme lieu métaphorique et intermédial, la toile s’y révélant à la fois support et motif. Si les textiles fournissent pléthore d’objets et de sujets à l’histoire de l’art, cette dernière doit se déployer dans un dialogue interdisciplinaire avec l’histoire du travail, les études de genre, la muséologie, ou encore avec les recherches émanant de la culture matérielle, des études postcoloniales, de l’histoire économique voire de la géopolitique, notamment pour ce qui a trait à l’approvisionnement en matières premières. De même, la discipline est remarquablement renforcée lorsqu’elle profite des travaux en histoire des sciences et des techniques informant la fabrication des pièces manufacturées ou industrielles. L’histoire des artisans et des acteurs en général (des producteurs aux consommateurs) offre aussi des domaines de recherche particulièrement riches, des tisserands cévenols d’hier aux ouvriers bangladais d’aujourd’hui en passant par les visiteurs du Centre national du costume de scène de Moulins. D’ailleurs, dans le cadre d’une histoire dénationalisée de l’art! , il est possible d’étudier, par exemple, la filière des cotonnades d’inspiration indienne dans l’Europe du xviiie siècle, la diffusion mondiale du prêt-à-porter made in China au XXe siècle, ou encore les avatars du tissu africain tel qu’il ressurgit dans l’art contemporain d’un Yinka Shonibare, mais tel qu’il existe aussi dans l’histoire au très long cours des toiles appliquées béninoises comme dans l’appropriation d’une pratique textile ancestrale par l’art contemporain maghrébin. Il est donc des mondes de plantation (semence, récolte), de confection (tissage, teinture, coupe), des circuits de commercialisation locaux et internationaux, et des usages multiples des textiles, à toutes les époques et en tous points de la planète. Depuis toujours, les artistes inventent leurs relations à la textilité comme trame idéelle et matérielle : des tissus méso-américains faits de plumes à la robe de viande de Jana Sterbak, sans oublier la relation ancienne et matricielle avec la peinture abstraite. Enfin, les travaux sur l’histoire des institutions du textile sont eux aussi encouragés : tant les manufactures multiséculaires que les fashion institutes franchisés telle Parsons The New School for Design, désormais établie à New York, Paris et Shangai ; ou encore les musées, qui, pour ce qui concerne les textiles, s’avèrent des lieux de conservation, de restauration et d’exposition, mais aussi parfois de re-fabrication de tissus anciens et de commande de créations contemporaines (Aubusson, Beauvais, les Gobelins). Les thèmes nombreux (archéologie du textile, culture imprimée de la broderie, théories de l’arabesque, processus d’échantillonnage, etc.) et les pièces variées (tapisseries, tapis, dentelles, vêtements, tissus d’ameublement, accessoires scénographiques, drapés sculptés, etc.) sont autant de pistes que nous souhaitons explorer dans des formats de textes très divers. Perspective souhaite en effet rassembler des études diachroniques dont les formes et les enjeux peuvent être multiples. Aussi, les propositions sont susceptibles d’aller de l’article synthétique et bref mettant en exergue tel aspect du textile (25 000 signes) au bilan historiographique concernant tel médium ou tel territoire de production, ou encore tel historien de l’art textile à l’instar d’Alois Riegl ou Gottfried Semper, voire telle période historique remarquable dont la spécificité matérielle, stylistique ou autre est encore à établir (45 000 signes). Cet appel à contributions ne prétend pas couvrir exhaustivement les sujets envisageables, par conséquent toutes les propositions sont bienvenues, même si nous souhaitons privilégier, autant que possible, une approche trans-périodes. Les projets, quelle que soit la langue car Perspective prend en charge les traductions, seront examinés par le comité scientifique du numéro, qui rassemble : Marc Bayard, Marion Boudon-Machuel, Catherine Breniquet, Pascale Charron, Rossella Froissart, Charlotte Guichard, Rémi Labrusse, Anne Lafont, Johanne Lamoureux, Philippe Malgouyres, Sara Martinetti, Nicole Pellegrin, Zahia Rahmani, Katie Scott, Philippe Sénéchal, Philippe Thiébaut, Merel van Tilburg et Tristan Weddigen. Prière de faire parvenir vos propositions (un résumé de 2 000 à 3 000 signes et une biographie de 2 ou 3 lignes) à revue-perspective @inha.fr<mailto:revue-perspective@inha.fr> avant le 31 mars 2015. Bien cordialement, Clara Licht Mission de la communication Institut national d'histoire de l'art (INHA) http://www.inha.fr http://www.facebook.com/Institutnationaldhistoiredelart 2 rue Vivienne 75002 Paris