Université d'Orléans, du 7 au 9 juin 2017
Propositions: le 15 novembre 2016
Dans une perspective interdisciplinaire qui a vocation à réunir des spécialistes divers (historiens, historiens du droit, littéraires, civilisationnistes, anthropologues, sociologues, ethnologues, etc.), ce colloque se propose d’explorer les rituels de la vie privée et publique du Moyen-Age à nos jours. S’il convient d’interroger les rituels comme pratiques réglées et codifiées, c’est surtout l’articulation – phénomènes d’analogie, d’imitation, de contamination, d’inclusion, d’extension, ou inversement de distinction ou d’exclusion – entre des formes de ritualité de la vie personnelle ou familiale, domestique, voire quotidienne, et des pratiques rituelles de la sphère publique, c’est-à-dire sociale, politique, religieuse, juridique et plus largement institutionnelle et culturelle, qu’il s’agira d’examiner et d’analyser.
Saisi concrètement dans son articulation entre public et privé, le rituel pourra être interrogé selon les axes suivants, qui ne sont pas exclusifs :
1. la dimension herméneutique du rituel, dont le sens suppose une interprétation : quelle compréhension l’individu et le groupe ont-ils de leur pratique rituelle ? quelle est la connaissance qu’ils en ont ? qui détient le savoir et le sens d’un rituel, en quoi cette maîtrise contribue-t-elle à instaurer son identité ? comment un rituel peut-il donner lieu à des interprétations différentes, voire divergentes ?
2. la question du pouvoir : en quoi le rituel permet-il l’institution et l’affirmation d’une auctoritas ? en quoi relève-t-il plus globalement d’une forme et d’une expression d’un pouvoir ?
3. le rituel et la norme : en quoi le rituel est-il un principe de régulation sociale et temporelle ? relève-t-il seulement de l’usage, de la coutume, ou y a-t-il une ritualité de l’extraordinaire ? quelle place laisse-t-il à l’exception ?
4. la mise en question du rituel : quelles en sont les contestations, les transgressions, les dévoiements, et quelle forme prennent-ils ? tout rituel ne suppose-t-il pas une part de liberté et de plasticité qui permet son évolution ?
5. la création de nouveaux rites : par quels processus, en quelles circonstances s’invente et se configure un rituel ? comment la codification du rituel peut-elle être réinventée par un individu ou un groupe qui se le réapproprie ainsi ?
6. la représentation du rituel : par quels processus de médiatisation et par quels supports (oraux, visuels, écrits, sonores) est-il représenté ? les pratiques rituelles peuvent-elles donner lieu à une fictionnalisation, et quels en sont les enjeux ?
La perspective diachronique du colloque permettra ainsi de faire apparaître, au fil de communications de portée synchronique, les évolutions de la ritualité à l’intersection du public et du privé sur une ère globalement homogène dans son histoire culturelle, sociale et politique (de l’Occident chrétien à l’Europe contemporaine). Ce faisant, le colloque « Rituels de la vie publique et privée du Moyen Âge à nos jours », interdisciplinaire dans ses approches, entend plus globalement s’inscrire dans une étude et une histoire des pratiques, des représentations et des mentalités.
Modalités pratiques d’envoi de prépositions :
Les propositions (environ 1500 signes) sont à envoyer à colloque.rituels@univ-orleans.fr avant le 15 novembre 2016.
Responsable :
Jean-Patrice BOUDET, Anne DELOUIS, Aude DÉRUELLE, Philippe HAUGEARD et Gaël RIDEAU
Source: Fabula