Représentations de l’ailleurs (XVIe-XXIe siècles)
Colloque international
Mount Royal University, Calgary, Canada
12-13 mai 2016
In aliore loco. D’emblée, évoquer la notion de l’ailleurs convoque celle de l’altérité. Dans un autre lieu. Evoquer l’ailleurs, le rêver, le révérer, le renier, c’est d’abord poser un espace autre que celui d’où je suis : « C’est où le locuteur n’est pas à sa place » (Staszak). L’ailleurs implique donc une différence perçue par un sujet par rapport à son lieu d’origine et des ses référents : vis-à-vis de l’Autre, de l’espace géographique, voire de soi-même et il peut être alors vu comme une « source de dépaysement intime » (Moura). Et si « voyager, c’est restaurer contre le familier la sensation de l’étrange » (Urbain), il n’est cependant nul besoin de se déplacer pour vivre l’expérience de l’ailleurs, comme le rappelle l’enfant amoureux d’estampes évoqué par Baudelaire. Une carte, un livre, un tableau, une rencontre, une route, une ville portuaire, un horizon véhiculent l’idée d’un espace autre. La première partie de Will du moulin, de Robert Louis Stevenson, en rend bien compte. La perception de cet ailleurs active un processus représentatif qui produit un espace plus ou moins imaginé, tributaire d’un imaginaire géographique à l’étendue variable, nécessairement lié à des idiosyncrasies sociales et culturelles et à la diffusion croissante de supports déclencheurs (livres, cartes, images, spectacles). Par exemple, l’Ouest américain s’est pendant longtemps résumé en France (et sans doute ailleurs) aux représentationsdérivées de la littérature populaire de la fin du XIXe siècle, des premiers films du genre « western » et des spectacles de Buffalo Bill.
Des récits de voyages à la fiction narrative (roman, cinéma) en passant par la poésie, l’image, ou les textes factuels (presse, etc.), ce colloque vise à élargir, le temps d’un questionnement commun, le spectre des études sur l’ailleurs que l’on retrouve dans des ouvrages tels que L’Europe littéraire et l’ailleurs (Moura), L’Ailleurs en question (Née),L’Ailleurs de l’autre (Le Blanc et Weber) ou Désirs d’ailleurs (Michel). Cette approche transgénérique reflète la ligne éditoriale pluridisciplinaire de notre revue Convergences francophones.
Les organisateurs envisagent donc deux journées d’échanges, ponctuées par les interventions des Professeurs Jean-Jacques Tatin-Gourier (Département de lettres, Université François Rabelais de Tours) et Jean-François Staszak (Département de géographie et environnement, Université de Genève).
Date limite d’envoi des propositions de communication (250 mots) : 29 janvier 2016 (les propositions de doctorants sont les bienvenues).
Annonce des propositions retenues : 12 février 2016.
Merci d'envoyer vos propositions à Antoine Eche : aeche@mtroyal.ca
Note :
Les frais de déplacement et d’hébergement des participants retenus seront à la charge des participants (sauf invités). Les déjeuners des 12 et 13 mai seront offerts à tous les participants, ainsi que les collations durant les deux jours. Un banquet est envisagé pour le 13 au soir.
Des informations complémentaires seront communiquées ultérieurement par le biais d’un site internet.