Appel à communications : Regards croisés sur le Québec et la France

Convegno CISQ – Centro Interuniversitario di Studi Quebecchesi

Università degli Studi di Trento – Dipartimento di Lettere e Filosofia

Regards croisés sur le Québec et la France

Trento – 20-22 maggio 2021

Dans les dix dernières années, le nombre de Français qui ont décidé de s’installer au Québec a augmenté de plus de 70% et depuis peu, le Plateau Mont-Royal, le quartier populaire rendu célèbre par Michel Tremblay dans ses Chroniques, est souvent désigné par les Montréalais comme la « Petite France » ou encore comme le quartier des « Maudits Français ».

Cette présence importante de Français dans ce quartier de Montréal en agace plus d’un et réactive les sentiments d’amour et de haine qu’un grand nombre de Québécois nourrit envers la France et les Français depuis la fin de l’époque de la Nouvelle-France. Pour certains Québécois, en effet, c’est lors de la signature du « Traité de Paris » en 1763, où la France cède « les quelques arpents de neige » aux Anglais, comme le soulignait Voltaire, que « l’enfant » (le Canadien français) aurait tué « la mère » (la France) coupable de l’avoir abandonné à la merci des ennemis ancestraux. Le lien politique rompu depuis 1763 n’a fait qu’augmenter la distance entre les deux pays et les relations entre la France et le Canada français (et ensuite le Québec) ont été plus ou moins tendues et ont fait couler toujours beaucoup d’encre.

Que l’on pense à la « Crise de la Conscription » de 1917 (et également à celle de 1944) et au refus d’un grand nombre de Canadiens-français de partir en Europe pour aider tout d’abord l’Angleterre, mais aussi la France alors en guerre contre l’Allemagne, une France envers laquelle ils n’avaient plus aucun devoir. Comme le soulignait Henri Bourassa lors d’un discours sur le patriotisme canadien-français, l’amour des Canadiens français pour la France « peut et doit être réel, profond et durable ; mais il doit rester platonique ; et surtout il ne doit jamais nous faire oublier […] les circonstances de notre histoire ». Que l’on pense également à la querelle éclatée en 1946 entre Robert Charbonneau et un petit groupe d’écrivains français (Mauriac, Aragon, Duhamel, Billy) sur l’autonomie de la littérature canadienne-française (La France et nous, 1993). Ou à la polémique éclatée il y a quelques années d’un côté et de l’autre de l’Atlantique à propos de la remarque que l’animateur de l’émission Tout le monde en parle, Thierry Ardisson, a fait au chanteur québécois Garou en lui posant une question importune sur sa manière de s’exprimer en français : « C’est ma première question, vous qui savez tout faire, chanter, danser, jouer la comédie, pourquoi vous n’arrêtez pas cet accent ? ». Ou encore, tout récemment, au travail de réédition en France du roman Querelle de Roberval du jeune auteur québécois Kevin Lambert et au polissage linguistique fait par l’éditeur français pour rendre le texte plus compréhensible aux lecteurs de l’Hexagone.

Pour les Québécois, la France est aujourd’hui un pays géographiquement lointain et l’appartenance de plus en plus revendiquée à une réalité américaine a renversé selon certains le complexe d’infériorité que le Québec avait développé par rapport à l’ancienne « mère patrie ». Certes, pour ce qui est de la langue, c’est toujours la manière de parler français, et surtout l’accent, qui représentent encore le feu de la discorde avec la France. Quel est alors le regard que l’un, le Québec, porte sur l’autre, la France, et vice-versa ? Quelles sont les représentations culturelles des Français à l’égard du Québec et des Québécois à l’égard de la France ?

Les propositions pourront s’inscrire dans les thématiques suivantes, qui ne constituent néanmoins pas une liste exhaustive des possibles :

– Le Québec vu par les Français (littérature, cinéma, musique, politique, télévision, sketchs humoristiques, etc.).

– La France vue par les Québécois (littérature, cinéma, musique, politique, télévision, sketchs humoristiques, etc.).

– La Nouvelle-France vue par les Français aux XVIIe et XVIIIe siècles : relations de voyage, lettres, ouvrages, etc.

– Les querelles littéraires entre Canadiens français et Français (La France et nous de Charbonneau, par exemple, etc.).

– Le Général de Gaulle et le Québec.

– La participation des Québécois aux Guerres mondiales.

– Les écrivains québécois qui ont « longtemps » vécu (installés) et publié en France et les écrivains français qui ont « longtemps » vécu (installés) et publié au Québec.

– La présence des Parisiens (ou des Français en général) sur le Plateau Mont-Royal.

– Les éditions françaises de romans québécois (par exemple Ducharme, Bienvenu, Lambert, etc.).

– Présence du Québec dans les médias français et de la France dans les médias québécois (presse écrite, radio, télévision, etc.).

– Présence du Québec dans les dictionnaires français et de la France dans les dictionnaires québécois (écrivains, œuvres littéraires, personnalités du monde des arts et des sciences, etc.).

– Présence des régionalismes québécois dans les dictionnaires français et des régionalismes français dans les dictionnaires québécois, mais aussi argot, verlan, etc.

* Les communications en français ne dépasseront pas une durée de 20 minutes, 5-10 minutes seront consacrées aux questions.

La date limite pour envoyer les propositions de communication individuelle ou de session est le 15 janvier 2021.

Les propositions de communication doivent être envoyées, accompagnées d’une courte note biobibliographique à l’adresse : cisq2021@gmail.com

Calendrier :

15 janvier 2021 : date limite pour envoyer les propositions de communication.

Février 2021 : notification d’acceptation (ou de non-acceptation).

Avril 2021 : programme provisoire.

Publication :

La publication d’un choix de textes issus des communications est prévue au cours de l’année 2022.

Frais d’inscription :

80 euros (accès à la/aux session/s, pauses café ; matériel du colloque ; publication des articles évalués positivement). Les frais d’inscription ne comprennent pas les frais de voyage, d’hôtel et de restaurant.

Dîner de Gala :

21 mai 2020 à 20h00 (50 euros).

Comité scientifique :

Gerardo Acerenza (Université de Trente)

Cristina Brancaglion (Université de Milan)

Franca Bruera (Université de Turin)

Alessandro Costantini (Université de Venise)

Émir Delic (Université Sainte-Anne, Canada)

Ylenia De Luca (université de Bari)

Annick Farina (Université de Florence)

Anna Giaufret (Université de Gênes)

Marco Modenesi (Université de Milan)

Chiara Molinari (Université de Milan)

Paola Puccini (Université de Bologne)

Myriam Vien (Université de Bologne)

Nadine Vincent (Université de Sherbrooke, Québec)

Anna Zoppellari (Université de Trieste)

Valeria Zotti (Université de Bologne)

Comité d’organisation :

Gerardo Acerenza (Université de Trente)

Myriam Vien (Université de Bologne)

Antonella Neri (Université de Trente)

Silvia Fedrizzi (Université de Trente)