les 12 et 13 septembre 2019 à l’Université de Lausanne.
Depuis les années 1970, l’histoire de la pauvreté à l’époque moderne a suscité un certain nombre de travaux, ceux notamment des historiens Jean-Pierre Gutton, Arlette Farge, Olwen H. Hufton, Jacques Carré et Andrew Cunningham. Plusieurs études ont été publiées qui analysent le phénomène de la mendicité dans les villes, le vagabondage dans les campagnes, les petits métiers, la criminalité, les politiques caritatives sinon répressives menés par l’église et l’état. Ces recherches pluridisciplinaires ont amplement contribué à faire du thème de la pauvreté un objet historique en soi, signalant le lien entre instauration de politiques de lutte contre la misère et nouvelle façon de voir les pauvres dans les sociétés européennes. Si le sujet de la pauvreté est également au cœur de nombreux essais sur l’histoire des religions et de la littérature, l’image des plus démunis a en revanche moins retenu l’attention des historiens de l’art. Des travaux existent néanmoins. Plusieurs études sur l’art anglais et hollandais des XVIIe et XVIIIe siècles font ainsi la part belle au peuple d’en bas et à ses représentations (voir notamment John Barrell, Patricia Fumerton, Tom Nichols, Anne M. Scott…). Les écrits consacrés aux peintres « caravagesques » et aux Bamboccianti ont également attiré l’attention sur le thème de marginalité (voir par exemple F. Cappelletti, A. Lemoine (ed.), Les Bas-fonds du baroque : La Rome du vice et de la misère, 2014). Mais l’image et la place du pauvre dans les arts visuels demeure trop souvent encore dans l’angle mort de la réflexion sur l’histoire des représentations à l’époque moderne.
Co-organisé par les départements d’histoire de l’art de l’Université de Lausanne (UNIL) et Université de Genève (UNIGE), ce colloque international propose de conjuguer les regards des sciences humaines et sociales (histoire de l’art, littérature, histoire, sociologie, anthropologie etc.) afin d’approfondir cette problématique de recherche fondée sur l’image. En tirant parti des avancées récentes dans le domaine des études sur la peinture de genre, la peinture d’histoire, le paysage et les arts décoratifs, cette rencontre scientifique a pour objectif d’évaluer l’impact de cette production, d’analyser son iconographie et d’en cerner le sens, d’en préciser les débouchés, les discours et leurs enjeux (comiques, sentimentaux, économiques, religieux, politiques etc.) à la lumière d’éléments contextuels précis. Il s’agira aussi de mettre en lumière la variété des démarches artistiques, des supports employés et la complexité des circulations des œuvres.
Pour atteindre ces objectifs, nous proposons d’explorer plusieurs axes listés ci-dessous :
- Image de la pauvreté urbaine et rurale (vagabonds, mendiants …)
- Pauvreté et migration
- Représentations de la charité chrétienne, étatique ou royale
- Mise en scène de la pauvreté et de ses « vertus »
- Pauvreté, crime et délit
- Les images de la pauvreté comme genre artistique (bambochades, scènes de tavernes, etc.)
- Portrait du pauvre
- Pauvreté et petits métiers (métiers ambulants, paysans, …)
- Pauvreté et maladie
- Pauvreté et rire
- Pauvreté et politique (révoltes et révolutions)
- Pauvreté entre art et littérature ou art et théâtre
Conditions de soumission
Le comité d’organisation sollicite des contributions provenant de disciplines variées (histoire de l’art, littérature, histoire, sociologie, anthropologie etc.).
Les propositions de communication comporteront un titre et un résumé (max. 300 mots) ainsi qu’une courte biographie. Elles devront nous parvenir par courrier électronique, au plus tard le 29 mars 2019 aux adresses suivantes : cyril.lecosse@unil.ch et angela.benza@unige.ch.
Les communications, d’environ 25 minutes, pourront être données en français ou en anglais.
https://www.unil.ch/hart/fr/home.html
Source: Fabula